Page:Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines - Daremberg - V 2.djvu/262

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

VIL

d’incendie, d’installer à dislance du bâtiment principal les gi’eniers, les granges, la forge, le four’. L’Italie avait dùconnailre des fermes ainsi distribuées à l’inté- rieur d’une enceinte plus ou moins vaste. Deux pein- tures de Pompéi donnent pour cadre à une scène rus- tique l’entrée d’une ferme ^ [pergi’la, fig. 5569]. A gauche de la porte s’élève un petit bfliment à un étage ; à droite on aperçoit le commencement d’un murde clôture ; dans le fond, au milieu d’un très vaste terrain planté de grands arbres, une maisonnette couronne une crête. Une telle construction n’a rien de commun avec celles dont on retrouve les ruines autour de Pompéi ; elle ne semble autre chose qu’une enceinte, enfermant divers’bàtiments très espacés. En .frique également, les établissements

— 879 - VIL

•S m. 20 de haut. Elles forment des carrés irréguliers, dont la superficie varie de 1 à 7 hectares environ. Le nombre des bâtiments qu’elles contiennent ’peut s’élever, comme à Altstatt, jusqu’à 17. Vers le centre de la cour, en un point, dominant, se trouve la maison d’Iiabitation («), conforme au type habituel, avec sa gale- rie, ses deux ailes avançantes, en façade, et sa cour inté- rieure fermée (fig. 7488]. Le bain (6) occupe un bAtiment à part ; des substructions (c) paraissent celles d’une grange qui, étant donnée l’épaisseur des fondations, devait être surmontée d’un grenier. Plus loin, en d, un grand corps de logis quadrangulaire, entourant une cour, abritait sans doute le personnel et les communs de la ferme. Faisant saillie dans le mur d’enceinte, à

Fig. 7487. — Communs êl verger.

agricoles devaient se composer souvent de logis diffé- rents, plus juxtaposés qu’unis et construits au fur et à mesure du besoin ^ La mosaïque de Tabarka que nous avons reproduite plus !iaut(iîg. 7 483) représentait non pas la ferme tout entière, mais seulement une de ses parties. Cette mosaïque garnissait l’une des absides d’un tri/’o- liuin ; les deux autres absides étaient ornées d’autres vues de la même propriété ^ Les écuries et les granges occupaient un bâtiment à part, en avant duquel une bergère, fdant sa quenouille, gardait les poussins elles moutons (lig. 748G). Au milieu du verger, où les arbres fruitiers alternent avec des vignes, s’élèvent encore d’autres constructions, chais, granges, etc., précédés de gourbis couverts de chaume, où devaient loger les esclaves et les ouvriers (tig. 7-487). Les pays rhénans nous offrent d’ailleurs les plans complets de plusieurs établissements ainsi constitués. A Hagenschiess près de Pforzheim ’ et à Altstatt près de Messkirch, dans le pays de Bade notamment, nous trouvons de grandes enceintes constituées d’un mur maçonné, épais de m. tjO à m. 80 et qui devait alteindre de 2 mètres à

I Vitr. De archilecl. VI, l’i, .ï. — 2 Casa delta jjiccola fonlana, llell>i^’, Wnndijemnlde, a. 1561, 136i. .M. Hoslowzcw, flôm. MUteil. <^^, p. V.i, insislc sur le caractère égyptisanl de ce paysage ; l’appentis ’[ui, au premier plan, s’appuie contre le pavillon ù gauche de la porte, le palmier rpti en sort entre le liant du m ir et le toit, l’ornement en forme de demi-lune qui couronne un des montants de la porte cl, dans le fond, parmi les arbres, des rameaux en forme de palme le portent à localiser la scène en Egypte. Tout co reconnaissant, dans la peinture, ci’s traits d’tnilucncc égyptienne, il nous semble que les statues de ilieux lares, au

Fig. 7488.

du pays rhénan.

gauche de l’entrée, nous trouvons en e l’écurie et à l’angle opposé les étables (/"). De petites constructions dans la même partie de la cour {(/) servaient sans doute de poulailler. Elles voisinent avec une mare [h], qui occupe l’angle sud-est de l’enceinte. Dans les cam- pagnes où l’espace était moins étroitement mesuré et la colonisation moins dense qu’autour de Pompéi, les propriétaires avaient intérêt à disséminer ainsi les locaux, au lieu do les grouper autour d’une cour cen- trale.

Malgré les différences que nous avons pu noter dans le plan etla disposition des fermes, bien que les dimen- sions, le confort, l’aménagement de chacune d’elles fussent subordonnées à l’étendue du domaine, à la fortune et aux goûts du propriétaire, à la fertilité du sol et à la nature des cultures, il semble que partout et toujours, dans les diverses provinces du monde romain, depuis la conquête jusqu’à la chute de l’Empire, lesétablissemenls agricoles épars dans les campagnes présentent les mêmes traits généraux et, pour ainsi dire, les mt-mes types. Tous portent égale-

premier plan, ont bien le caractère italien, que les vêlements de^ personnages, hommes et femmes, sont bien, comme le remarque Helhig, les vêlements lati enfin que l’ensemble du paysage raviné, accidenti- et boisé rappelle l’Italie plutôt que l’Egypte. — 3 Koissier, L’Afrique rom. p. lïC. — * De la Blanuhère et Gau cUer, Catal. du musée Alaoui, n. 26, il, p. 13, pi. m, n" 26 et 27 (= nosfig. 74sr, 7*1*7) ; Gauckicr, Jnvenl. det mos. de la Tunisie, a’ 940, e, d. — » Naeher ûo/i ;ier,/nAr6.79, 1885, p. 63sq. ; pi. u, lig. I (= notre fig. 7488) ; cf. Kropalscheck VIBer. rôm. ijevm.Kom. p. CI, fig. fi. — s Sachcr, Wonn../a/ir4. 4,1882, p. 52 sq