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tique [cALENHARiuiil ; un exemplaire de ce tableau doit être afiiclié pour ses besoins dans la ferme même". Le meilleur des régisseurs ne valait pas ce que les Perses et Xénophon avaient, avec raison, mis au- dessus de tout, Fœil du maître {Sea-Korou ô(p9a)ipio ;) - ; mais c’était un personnage de première importance dans les grands domaines que le maître no pouvait exploiter lui-même, faute de goût, de loisir ou d’ex- périence ^.

De même que le vil/icus remplace le maître dans les travaux des champs, de même la villica est chargée de diriger tous les travaux qui se font à l’intérieur de la ferme, aux lieu et place de la maîtresse, de la materfa- milias, empêchée ; et comme ce cas, après Caton, est devenu l’ordinaire, le rôle de la villica a grandi dans la même proportion que celui du villicus *. Columelle a consacré un livre entier de son ouvrage, le douzième, à exposer en quoi consiste la tâche de la villica °. C’est généralement une esclave de confiance, que le maître a prise dans sa domesticité et qu’il a donnée pour compagne [contubernalis) au villicus. Elle doit pré- senter les mêmes garanties morales, faire régner par- tout l’ordre, la propreté et l’économie, emmagasiner les provisions et les distribuer sagement au fur et à mesure des besoins, confectionner et réparer les vêtements avec l’aide des servantes, soigner les ma- lades, etc. Son domaine propre, c’est la cuisine et l’office, où se préparent les condiments et les aliments de réserve [cibaria, condimenta], les saumures, les fruits confits dans le miel, le vin cuit, les vins sucrés [mel, vinum], les fruits secs, les olives noires, la moutarde, le porc salé, etc. *.

Sous les ordres du villicus est placé tout le personnel, souvent très nombreux, de la fatixilia ruslica ; on peut voir à l’article rl’stica REs(p. 918, col. 2) quels sont les divers emplois des ouvriers qu’il commande, et les auxi- liaires dont il dispose dans l’exercice de son autorité. L.à où la villa était devenue une résidence de pur agré- ment [hortl’s], le villicus n’était plus qu’un jardinier chef ; d’où le titre plus précis de villicus Itortorum ou supra hortos ; mais l’entretien d’un grand parc pouvait exiger encore assez de soins pour que cet agent fût aidé dans la direction par un subvillicus et un adjoint, vica- rius [uorti’lanl’s, toplrils] ".

Par extension on a appliqué le nom de villici même aux gérants d’immeubles urbains * et aux agents

1 Calcadrier à l’usage spécial du villicus dans Colum. XI, î. Cf. Varr. I, 3C. V. les calendriers rustiques conservés sur la pierre : Corp. inscr. lat. VI, p. C37-639 ; Lafayc, /ici’. arcA< ;oi.l8’Jî,l,p.335 = Invent, des mos. delà Gaule jVarAonn.n» 246 elpl.danslalbum. — 2 Xenoph. Oecon. 12, 20 ; cf. Arist. Oecon. l, 6.-3 Cf. Cic. Vtrr. III, 30 ; Scn. Epist. 12, 1 ; Corp. inscr. lat. II. 1552. 1980 ; III, 337, 7147, 1897, 2130, 2134, 5540, 5611, 5622, 7147, 8330, 12 463, 13043 : V, 878, 5300, 5358, 5668, 7449, 7739 add. ; VI, 9983 à 9991 ; VIII, 2232. 5Î68 ; IX, 820, 1456, 2484, 2485, 2829, 3028, 3056, 3103, 3446, 3317, 3571, 3617, 3631. 3701, 3908, 4053, 4664, 4877, 5460 ; X, 25, 557, 3,7 auct., 1561, 1746, 3967, 4917, 8217, 5081. 7041 ; XII, 1909, 2379 ; XIV, 2726, 2751. Vi^ici impériaux : Ibid. VI, 203, 27S, 5S6, 662, 664, 666, 679, 696, 718, 743, 738, 3929, 4450, 7660, 9089, 9090, 9IU2 e, I, 3, 9472, 9>83. — * Si Lien que Columelle (XII, praef.) lui applique les observations qui, chez Xénophon, Oecon. 7, 8, 9, s’appliquaient à la maîtresse de maison. Cf. Mart. I, ?6 ; Juven. XI, 69 ; Corp. inscr. lai. III, 2118, 5011 : V, 7348 ; IX, 163. — 5 Après en avoir donné une première esquisse dans I, 8. Comparez Caton, II. r. 143. — <> Énumérés avec les receltes dans Colum. XII, 4-59. — ’ Corp. inser. lat. VI, 276, 623, 4346, 6152, 9003, 9 472, 9990, 9991. — 8 Mart. XII, 32, 23 ; Juven. III, 193 ; Corp. gtost. lat. II, 208, 43 : vilicus, otxQvôiLo ;, t-vocxto’AÔfo ;. — 9 Orelli, Inscr. 3 331. — 10 Corp. inier. lat. 111, 4101. — n Corp. inser. lat. VI, 4226, 4226 o ; Ephem. epigr. IV, p. 260, n. 723 a. — ’2 Corp. inscr. lat. XI, 6 073. — 13 Corp. tnscr. lat. X, 3967 ; Frontin. Aguaed. 112, 117 ; Lanciani, I commentari di

subalternes de diverses administrations publiques, telles que les contributions [vicesima hereditatium ’, vicesima libertatis] ’", les subsistances [horrea] ’• ou les fondations charitables [alimenta] ’^. Ceux des aqueducs de Rome [aquaeductus, aouarius] surveillaient la distribution de l’eau : certains d’entré eux, les villici a pluinbo, étaient spécialement chargés de pré- sider à la fabrication et à l’entretien des tuyaux de plomb ; leur honnêteté laissait beaucoup à désirer et ils avaient grand besoin d’être eux-mêmes surveillés ’^

Georges Lafave.

VIMIIVARIUS [vietor].

VIIVALIA. — Nom de deux fêtes du calendrier romain, dont l’une tombait le 23 avril’, et l’autre le 19 août’-. Celle-ci s’appelait les Vinalia rustica ’, celle-là les Vinalia priora. Mais les Vinalia rustica se célé- braient, à l’époque historique, dans la ville même ’ ; et les Vinalia priora doivent leur nom à leur place dans l’année et non à une antériorité de fondation que tout vient démentir".

I. — Avec les meditrinalia du 11 octobre, où les Romains buvaient le moût en invoquant Jupiter’ et en pronon- çant des paroles guérisseuses*, c’étaient les fêtes du vin ’. Elles remontaient à une haute antiquité : dans certains des calendriers qui en ont fixé le souvenir, elles sont l’une et l’autre marquées de la siglc l*P ’°, indice non seule- ment de leur caractère public, mais de leur archaïsme ". La légende à laquelle Ovide ’^ Plutarque’^ et le calen- drier Prénestin’* rattachent la fondation des priora, Caton ’° elFestus’" celle des rustica, l’auteur de rOrigu gentis Romanae et Denys d’IIalicarnasse " l’une ou l’autre, indifféremment, recule l’origine des) ’/««//a, sans distinction, jusqu’aux temps mythiques de l’immigration troyenne. Les incertitudes des auteurs classiques sur leur-sens et leur destination témoignent également de leur long passé". Enfin la personne des divinités auxquelles ces fêtes étaient consacrées, commela nature des rites dont elles étaient constituées, achèvent d’en révéler l’âge primitif.

II. — A s’en tenir aux renseignements des fastes épigra- phiques, le jour des Vinalia priora appartenait à la fois à Vénus et à Jupiter : lovi, selon le calendrier de Prénesle, Veneri selon celui de Caeré. De même le jour des Vinalia rustica est désigné par les fastes d’Allifae sous le nom de feriae Jovi, alors que le Menologiuin Vallense n’y signale qu’un sacrifice Veneri, ad Circu/n

Frontino intorno aile acque, Atti dclV Accad. dei Lincei, Memoric hist. IV (1879-1880), p. 404, 539.

VISIALIA. — 1 Corp. inscr. lat. 12, p. 310 : I.X Kal. Mai ; cf. Ov. fasl. IV, 3lii.

— 2 Le 20 août (./lI Kal. Sept.) d’après Festus, p. 265 M. ; mais le 19 août, d’après la notice correspondante de Paul Diacre, p. 264 M., d’après Varr. Cing. lat. VI, 20 et d’après les calendriers ; cf. Corp. inscr. lat. |S, p. 32.1 : .’IV Kal. Sept.

— aVarr. iinj.di/. Vl,20 ; Festus et l’aul, /oc. cit. — ^ l’Un.Nat. hist.WUl, 2S7. L’épithète d’urbana que lui donnent certains érudits modernes (cf. par ex. Schcif- fcle, s. 0. ap. l’a.ay, Ilealenojclopfïdie, 183», VI, 2, p. 2613) ne se trouve pas, à ma connaissance, dans les teites antiques. — 5 Cf. infra, p. 895, n. 20. — 6 Cf. infra, p. 894. — 7 Cf. Corp. i7>scr. lat. |2, p. 332. — 8 Varro, VI, 21 et Paul. p. 123 M. : Vêtus novum bibo, veteri novo morbo medeor. — 9 Varro, L. l. V, 13 : nec vinalia sine vino eipediri ; ibid. VI, 16 : vinalia a vino. — ’0 Les priora dans les Fasti Maffeiani ; les rusd’cadans le Mcnoloyium Vallense. - " Cf. sur celle sigle, en dernier lieu, Cagnat, Manuel d’épigr.^, p.3l8. — 12 0v. Fast. iv, 879-898.

— ’3 plut, Qu. rom. XLV ; cf. infra, p. 894, n. 12. — ’* On y l(t, avec les resti- tutions de Momnisen : [cum Latini bello preme]rentur a Itutulis, quia Me- zentius rex Etrus[corum paciscebatur, .* ?/ subsidio venisset, omnium annorum vini fructum... — lô Cato, ap. Macrob. III, 5, 10. Les rustica no figurent pas en nom ; mais les primitine du passage les y présupposent. — lO Festus, p. 263 M. - " Oriijo gent. liom. 13. — "* Uion. Ual. I, Gâ. — 13 CI. infrn,

§ Il et la.