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même que le Sacramenlaire Grégorien, et à sa suite, jusqu’à la fin du xix" siècle, les missels de Cologne, Tours, Rouen, etc., inscrivaient à la date du G aoftl la benedictio uvae, les tonneliers de la vallée de la Moselle continuent d’honorer leur patron saint Jacques au jour de sa fête, qui tombe le 23 juillet, en ornant sa statue des premières grappes mûres qu’ils ont pu se procurer’. Des Vinalia ruslica, compris comme nous venons de les définir, aux meditrinaua et aux Vinalia priora, la progression est visible. D’abord l’homme voue les pré- mices de ses vendanges à Jupiter le dieu créateur, auquel Vénus est associée pour qu’il les bénisse ; ensuite, sous les auspices de Jupiter 2, il éprouve, au sortir du pressoir, les vertus du vin. Enfin, avec une libation à Jupiter effectuée à l’ouverture des dolia, il l’entame pour sa consommation quotidienne. La série des fêtes romaines du vin exprime à sa manière la succession des usages, de plus en plus étendus, que les Romains ont faits du vin comme breuvage sacré, puis comme remède extraordinaire, enfin comme boisson habituelle ’ ; les Vinalia rustica ont inauguré * le cvcle religieux auquel l’interprétation que nous avons fournie de leur rôle spécial restitue sa pleine et vivante unité. Jêrûme Carcopixo.

Vl.XARU’S (O’voTriiXTiî). — Marchand de vin. Le com- merce des vins, tant en gros qu’en détail, a été très actif dans tout le monde méditerranéen [vixoi]. Si nous

manquons de dé- tails sur les mar- chands de vin de la Grèce, du moins sommes-nous mieux renseignés, en particulier par les inscriptions, sur ceux de Rome. Le commerce en gros est fait par des negotiatores

[mercator, p. 1736] ’. Une compagnie fait spécialement le commerce dans l’Adriatique, et une autre sans doute dans la mer Tyrrhé- nienne^ Les négociants en vins, comme la plupart des gros commerçants, ne limitent pas leur activité à un seul article : l’un est en même temps armateur ^, un autre vend des salaisons’, un autre est dit mercalor oinnis

I Eicmplcs alligiiis par Lscucr, Op. cit. p. 31-39. S’ils le pouraicnt, les prêtres de la vallée de la Moselle célébreraient la messe du jour de saint Jacques arec du viu nouTcau. I.c curé d’Alirweiler put le faire en 18-2 (U»ener, p. 36). — 2 Cf. supra, p. 8i’3, n. i. — 3 Connu dans l’Italie centr,ile dé» la préhistoire {cf. Blûnincr, Die rômischen Prhalaltcrlùmtr, Munich, 1911, p. 576), le vin n’y est devenu une denrée de consommation courante qu’au iv’ siècle av. J.C. Cf. l’ais, Cli Slemenli italioli ... nellii più antica citiltA romaim, dans se» Aicerchc aloriche e geografiche mil’ Jinlin aniica, Torino, 1908, p. iOO et 4o|. — i 11 est à noter aussi <|ue les dédicaces de temples les plus anciennes ont ^lé faites au> riitlica : cf. lupra, p. 894, n. U sq.

VINARIIS. — I yegotialor i-i’nnriut, Corp. inscr. lai. IX, 4CS0 ; ne}o(ian«  iinariu». ibiil. VI, 9079-968 J ; negolinnlel fort vinarii. ibid. XIV, 430. — 2 Nc- golianlet fini Supernalet et Arimineiucs, ibid. VI, liol ; cf. VI, 968i. — 3 A’e- ijotianM ciniiriii», item nariculariui, ibid. VI, 908S. — 4 jVfjofiuns ia(<ainen<a- riu» et rinariariua, ibid. VI, 9676. — Ibid. IX, 40S»0. - » Mirf. VI, iO 7ii. — 1 Jbid. XIV, 409. — » Ibid. XIV, 31». — '> Ibid. — i» Ibi.l. XllI, 1911, 10.14, i033 ; VI, ît’il ; Greppo, £°iiai lur te commerce des vins a Lugdu- num et dans tes Gaules, Jltv. du Lyonnais, XllI (I8H), p. 419-t7l , KIoch. dans

Fig. 7497. — Comptoir de

narchand de vin.

generi.t mercium transmarinarum un négociant en vins de Lyon importe aussi de l’huile de Bétique . A Ostie, les vinarii se divisent en deux groupes, dont l’un, les negotiatores vinarii ab urbe , vinarii urbani ’, est en relations avec Rome, et l’autre, les vinarii Ostienses^, se réserve le commerce local. A Lyon les negotiatores vinarii tiennent un rang éminent dans la cité ’" : dans une dédicace où sont nommés les décurions, les che- valiers, les seviri augustales, ils sont seuls mentionnés à part, en tête des autres collegia autorisés". Les oîvoTTcoXa : de Délos ’^ semblent être également des mar-

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chands en gros. Comme d’ordinaire, les négociants se groupent dans le même quartier : il y a à Rome un portas vinarius , près du Monte Testaccio, et aussi un forum vinarium ’* ; à Ostie, un forum vinariutn ’° ; à Lyon, les negotiatores viîiarii sont installés dans le quartier des Canabae, près du confluent de la Saône et du Rhône ’^

Les marchands en détail, rZ/iarù", ui ;ia ;’/ar/i", wierca- ^oresuinarù’ ", sont dispersés dans les divers quartiers de la ville*". Les boutiques [taberna] sont signalées à l’attention publique par des enseignes [signim]|, qui le plus souvent figurent une scène appropriée au commerce du vin ;fig. tUol)^’. Un relief de Gaule ^- (musée de Dijon) montre un marchand de vin dans sa boutique, en train de servir un client : le marchand est debout derrière un comptoir et verse le vin d’une cruche-’ ; au-dessus de lui sont suspendus des pots de diverses contenances (fig. 7i97). La disposition est la même que dans la plu- part des boutiques [taberxa, fig. 672oj, en particulier dans les cabarets et les t/iei’mopolia (fig. 6878). Une autre installation nous est connue par un bas-relief,

VBist. de France de I.avisse,. I, 2, p. 352. .Xegotiator vinarius à Vienne, Corp. inscr. lat. XII, 1896. — " Jbid. XllI, 1921. — 12 Bull. eorr. hell. XXII (inosi, p. 430. Oenopolae à Carlliagc : Billiard, la vigne dans l’antiquité, p. 185. — U Corp. inscr. lat. VI, 9189-9190. Un dépôt de tessons analogue à celui du Monte Tcsti^cio a été reconnu près des Castra praetoria, Bull, comun. 1879, p. 36-112, 143-193 ; cf. Corp. inscr. Uil. VI, 9992. — 1* Ibid. VI, 9181. — li Uid. XIV, 400, 430. — 16 Uid. XllI, 1934 ; VI, 29 722. — r. ibid. VI, 9993 ; Plaul. Atin. 436 ; Suct. Ctaud. 40. — "S Corp. inscr. lat. VI, 9992. — 13 Ibid. X, 545, 6V93. — 20 Nous en trouvons à Rome dans le Vélabrc {ibid. VI, 9993, 9671), prés du Camp des prétoriens (ibid. VI, 9992). — 21 Guhl-Koner, Leben der Griech. uud Hôm. Berlin, 189.1, p. 774 ; Gusuian, Pompéi, p. 217 ; cf. Ouruy, Hist. des Jiom. II, p. 593. — 22 Kspérandieu, Hec. de bas-rel.lX, p. 443, u* 3608 (z= notre fig. 7497) ; s. lieinach, /Irp. des bas-rel. Il, p. 291, n» 3 ; Billiard, Op. l. pi. vu ; cf. Espérandieu, iiiif. IV, p. 3S8, n» 3469. — 23 Cf. Kspérandieu, Op. I. II, n* 1898 ; S. Iteinacli, Op. l. II, p. 214, n» I ; Richter, llandet und Verke/ir der aiehtigst. Vôlk. des Millelm. p. 219. Le marchand qui a auprès de lui toute une série d’amphores Iiaoeiina, fig. 6723] peut élrc également iiu niarcliaud Je viu.