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Fig. iDii). i-ldCOllS

de verre à Iricherie.

accoiapagnées de menus ornemeuls qui accrochenl la lumière dans une symphonie de taches brillantes et de reflets. Le verre est tou- tefois de moins bonne qualité que sous le Haut-Kmpire ; absorbé dans la recherche de l’élégance, l’ouvrier s’at- tache de moins en moins à la pureté de la matière première.

Les formes des récipients de verre soufflé, en usage chez les Romains, sont trop variées pour qu’il soit possible de les énumérer dans un court travail de synthèse. Du reste, la plupart d’entre elles n’ofTrent pas un intérêt morpholo- gique particulier ; car, ici comme ailleurs, l’art du verrier se montre un art subalterne, qui se borne à copier les vases d’argile et de métal [v. vasa, p. 663 et nos Tahles]. Les urnes [olla] sont des vases funéraires que l’on trouve souvent remplis de cendres et enfermés dans un coffre de plomb ou de pierre. Elles varient beaucoup dans leur forme. Les types les plus répandus sont des copies du dolrm, de I’amphora et de la loutropuoros de terre cuite (fig. 7329) ’. Rares en Grèce, en Orient et en Egypte, ils sont très communs en Italie, à Car- thage, en Espagne, en Gaule et en Grande-Bretagne. Les flacons carac- térisés par un col démesurément long font partie des vases à parfum [l’N- GUENTUM, p. 392], en faveur au m’ s. [ampulf.a, fig. 290]. Quelques-uns, dont la panse. carrée a des parois très épaisses, sont estampillés à l’image du dieu Mercure ; ce sont de véritables flacons à tricherie, qu’employaient alorsles droguistes (fig. 7330)^. Les balsamaires doubles, enrichis d’une grande anse surélevée (fig. 7331)’, cons- tituent une spécialité syrienne, qui ne s’est pas propagée dans les provinces occidentales de l’Em- pire. L’« ?n/»w//fl olearia [ajipil- LA, fig. 292], qu’on suspendait à sa ceinture avec des brosses et des strigiles lorsqu’on allait au bain, est une copie, en verre soufflé, de l’ancien aryballos de pâte vitreuse mon té à la main ; sa panse sphérique est parfois divi- sée en plusieurscompartiments. «"""lé. Les lagènes [lagena] sont parmi

les ustensiles de table les plus attrayants (fig. 7332)* ; on les rencontre tant dans les nécropoles orientales que dans les cimetières rhénans et gallo-romains des iii« et iv= siècles. Les grandes aiguières, ancêtres des belles bui- res du Moyen âge et de la Renaissance, demeurent pour les professionnels un sujet d’admiration et d’étude. Un groupe des plus homogènes est constitué par les tasses,

1 Ibvl. tableau général, p. 1. — 2 Ibid. Bg. Ci. — 3 Eiemplaire de la Colleclion Morm-Jcan, à Paris. — * D’après Morin-Jean, Op. l. fig. 12«  et ±i. — ô DrageDdorir, Terra sigillata. Sonner Jahrtûclier, 1895, fasc. 96-97, p. 18 à 155. — 6 D’apris .Morin-Jean, Op. l. fig. tes, iw, 104 et 165. — ^ Ibid. fig. 18.% 164. — » A. Kisa, Dm Glas, p. T.,1 s(|. ;

Fig.

phéDi(

532. — Lagènes

Fig. 7533

les plats et les bols façonnés à l’imitation de la vaisselle romaine de terre rouge. Toutes les formes signalées par M. DragendorfT^ ont tenté le verrier romain (fig. 7333)".

Plus riche est la série des réci- pients à large ou- verture, imitant des pièces d’or- fèvrerie comme celles qu’ont fait connaître les trouvailles d e Boscoreale et de Bertiiouville. Il faut ranger parmi les créations les plus élégantes de toute la verrerie antique les canthares [caîv- ïHARi’s], qui rappellent, jusque dans les détails les plus infimes de leur structure, l’admirable vase d’argent d’Alésia et les ciboires rhénans du iV siècle (fig. 7334) [ciborium] ■".

V. Verres plastiques^. — Le terme de " verrerie plastique» s’applique aux vases de verre soufflés en forme de figurines, d’ani- mau.x, de fruits et d’us- tensiles divers. Ces monu- ments ne témoignent pas d’une grande richesse d’imagination de la part du verrier ; car eux aussi ne sont que des reproduc- tions serviles d’une vais- selle d’argile et de métal dont les prototypes grecs remontent à une époque

lointaine [vasa, p. 656]. Ils ont été soufflés, pour la plu- part, dans un moule à deux valves. Peu répandus sous le Haut-Empire, ils se sont multipliés à partir des Sévères et particulièrement sous l’empereur Tacite, qui les trouvait à son goût.

Les représentations, très variées, relèvent de la tradition hellénistique. Les flacons figurant une tête humaine abondent dans nos musées. La col- leclion Dutuit, au Palais des Beaux- Arts de la ville de Paris, conserve un verre à boire, en forme de tête de nègre, qui vient de Phénicie et qui porte l’inscription TPY4)nNOC ; c’est u ne œuvre du verrier Tryphon. Une très belle tête de femme, en verre de deux ""’s- • ~ ^°^° p’^*""

. que en verre <lc couleur.

couleurs, les chairs roses et les cheveux noirs, datant de l’époque d’Auguste, montre à quel degré de perfection était parvenu ce genre de travail’ (fig. 7333). Deux grosses bouteilles du iir ou du ïV siècle, découvertes, l’une à Boulogne-sur-Mor ’", l’autre à

Morin-Jean, La verrerie en Gaule, p. 143 sq. — 3 Au Palais des Conser- vateurs à Rome : Araelung, Rômisehe Milthcilmgen, XX, 1905, p. 131, pi. vi-vu en couleurs (= noire fig. 7335) ; cf. de Ridder, Jieime des études grecques, XIX, 1906, p. 174. — ’f V. J. Vaillant, nev. nrchéol. 188’J,

11, pi. XV.

Canthares de verr