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Fig. 7o4i. — Vase applications de lils verre.

étroite, ménagée à la partie supérieure de ces récipients. La verrerie à décor moulé de la dernière phase de l’époque romaine, très connue parles abondantes trou- vailles de Palestine et de Gaule, accuse une grande négligence. Les flacons du w" et du v» siècles sont en verre de mauvaise qualité ; leur orne- mentation floue et mal venue consiste en combinaisons géométriques, ou en motifs religieux, tels que la porte du Temple, le Chandelier à sept branches et le monogramme du Christ.

VIII. P)’oduits ornés à chaud de fils de verre et de cabochons ’. — Le pro- cédé de décoration qui consiste à éti- rer des fils de verre plus ou moins gros et à les appliquer à chaud sur le pour- tour des récipients a eu son plein épa- nouissement dans les ateliers de la Gaule du nord après la mort de Commode. Au iii« siècle, les motifs en fil de verre sont le plus souvent empruntés au règne végétal ; au iv« siècle, ils représentent des ser- pents qui semblentrampersurles parois des vases^. Deux vases à applications de fils de verre sont particulièrement célèbres. L’un, connu sous le nom de « œnochoé de Cor- lil-Noirmont » ^, est conservé à Bruxelles au musée du Cin- quantenaire (fig. 7542)’ ; l’autre, trouvé dans une sépulture du cimetière romain de Cologne el déposé au musée de cette ville, est une bouteille à deux anses dont la panse, aplatie, est ornée de grandes palmes et de guirlandes polychro- mes". Tous deux sont de l’époque des empereurs syriens. Les verriers du iii«, du iv» et du V siècles aimaient à couvrir de cabochons multicolores les coupes, les bols et les ciboires de verre. Ces gultules, appliquées à cliaud, sont colorées en bleu saphir, en brun, en violet, en jaune-topaze, en vert-émeraude, en rouge de pour- pre et imitent les pierreries que les orfèvres incrustaient dans la vais- selle d’or *. De belles verreries à cabochons proviennent des nécro- poles à inhumations du nord des Gaules^ (fig. 7o43j*. IX. Diatrètes ’. — On entend par diatrètes des réci- pients vitreux travaillés au tour de telle façon que les dessins qu’ils portent soient non seulement en relief, mais complètement détachés du corps du vase. Les diatrètes étaient des pièces de grand luxe. Les rares

1 Morin-JeaD, Op. l. p. 193 à21fjel218à2i5. — 2 Les plus beaui verres à serpents sont originaires de Picardie ; cf. Cl. Boulanger, Le mobilier funéraire gallo- romain et franc en Picardie et en Artois, pi. iiii. — 3 R. Petrucci, Sur deux rases de verre antiques, Bull, des musées royaux des arts décoratifs et industriels, 3« année, janv. I90i. p. 27. — i Morin-Jean, La verrerie en Gaule, fig. îlî = notre fig. 75*2. — 5 Bonner Jahrb. 1896, fasc. 99, p. 50-33 et pi. II, 5. — 6 On trouve mention, dans les auteurs anciens, de vases ornés de gemmes, poloria gemmata : Cic. In Verr. V, 27, ti2 ; Plin. Nat. hist. XXXVII, 17. — ^ Cl. Boulanger, Op. l. pi. xu ; Tb. Eck, Les deux cimetières gallo-romains de Vermand et de Saint-Quentin, p. 141 et pi. ni, n» 3. — 8 Morin-Jean, La verrerie en Gaule, fig. 302 = notre Dg. 7543. — 9 A. Kisa, Op. l. p. 607 sq. ; .Morin-Jean, Op. l. p. 231, fig. 312 à 314. — 10 A.) Diatréle de Cologne. Musée de Berlin. D’après Kisa. Ùas Glas, fig. 220. B.) Silule de Sainl-Marc à Venise. U après Kisa, Dos Glas. fig. 22C. — il Le diatrète de Strasbourg publié dans Kunstblait, 1826, p. 338, dans les Bonner JahrO. V-VI, p. 380 el dans les Mém. de la Soc. des antiquaires de France. 1812, VI, a péri pendant la guerre de 1870. — 12 Deui diatrètes de verre incolore proviennent de Cologne. Le premier porte l’inscription bibb mcltis a^ïnis ; il est au musée de Munich. Le second porte un texte grec n :!. .Zijto.s. »ii..I ;. Il est à l’Antiquarium de Berlin.

IX.

Fig.

343. — Vase bochons.

. 73 li. — Diatrètes.

exemplaires qui sont parvenus jusqu’à, nous témoi- gnent de l’habileté prodigieuse des anciens dans ce genre de travail (fig. 7544)’°. Les spécimens trouvés à Strasbourg", à Cologne’^, à Hohen-Sulzen’^ parais- sent de fabrication rhénane et remontent à la fin du iii« siècle ou au début du iv».

La situle de Saint-Marc à Venise", la coupe de la Collection Cagnola à Milan ’^ et le verre dit « de Lycurgue », delà Collection Lio- nel de Rothschild à Londres ", appar- tiennent, par leur technique, au même groupe, mais sont plus intéressants

encore que les diatrètes rhénans, parce qu’ils présentent des sujets historiés à la place du réseau. Ils doivent être d’une époque un peu plus ancienne et paraissent d’ori- gine méridionale.

X. Verres peints. — Pour peindre sur verre, les anciens se servaient soit de couleurs terreuses qu’ils recouvraient d’un vernis, soit de couleurs d’émail qu’ils brûlaient à la surface du verre par un nouvel échaufl’e- ment. Malgré le vernis protecteur, les couleurs ter- reuses s’altéraient facilement. Il nous est resté très peu de monuments peints par ce procédé. Quand on a cité le vase des pygmées et des grues au Louvre " (fig. 7545), les bols d’Alger et de Khamissa’% décorés l’un de gla- diateurs, l’autre d’oiseaux voltigeant dans un épais feuillage, le verre du musée de Turin -" orné de perdrix et de fruits, une bouteille du musée de Bonn sur laquelle est peint un qua- drige, une coupe du musée de Cologne où l’on distin- gue les restes d’une figure de femme dans le genre des portraits du Fayoum, deux vases trouvés à Frailli- court (Ardennes) =- et un très beau bol orné d’une gazelle, d’oiseaux et de guirlandes, découvert à Olbia en 1913 -’, on en a dressé la liste à peu près complète-’. Les verreries peintes à l’aide de couleurs d’émail se sont mieux conservées". Les plus curieuses ont été retrouvées dans des fouilles danoises -^ Ce sont des bols

Cf. Urlichs, Vasa diatreta in Kôln, Bonner Jahrb., 1844, fasc. 5-6, p.377,pl.xict xu. — 13 Bonner Jahrb. fasc. 59 (18761, p. 69, pi. ii, 2. — 14 A. Kisa, Op. l. p. 609 et fig. 226-227. — 15 Ibid. p. 609, fig. 228. — 16 /bid. p. 612, Ug. 233. — n A. Kisa. Op. l. chap. X, p. 807 sr|. — 1» D’après Héron de Villefosse, Bev.arc/iéol. 1874, I, p. 281 et pi. — 13 Ibid. p. 281 à 289. — ’M É. Michon, Bull, de la Soc. des antiquaires de France, 1913, p. 381 et pi. en couleurs. — 2i A. Kisa, Das Glas, p. 818, fig. 343. — 22 Carlicr, Romisch-germanisch. Korrespondenzblatt, 1910, p. 19, fig. 7 ; H. de Villefosse, Bull, de la Soc. des antiquaires de France, 1914, p. 256 sq. — 23 Ce vase, étroitement apparenté, par la rosace qui eu orne le fond, aux bols de Nimes et de Kliamissa, a été publié en 19 14 par M. Rostovtsew, i^escrip ;. des vases de verre de la basse époque hellénistique et historique de leur orne- mentation, Saint-Pétersbourg, 1914 (en russe). — 24 Ajouter un verre de Rome : V. Chapot, Bull, delà Soc. des antiquaires de France, 1913, p. 246 sq. — 2iNous ne savons s’il faut ranger dans ce groupe une bouteille du musée du Louvre, trouvée en Syrie, et ornée d’une série d’arcalures sous lesquelles dansent le dieu Pan et divers personnages bachiques. Cf. Kisa, Op. l. p. 8i2, fig. 338. — 26 Riche série au musée de Copenhague, constituée par les trouvailles de Varpelcv (1861), de Thorsiunde M870), de Nordrup (1873 1881), de Himlingo’ie (1894). Cf. A. Kisa, Op. L p. 821 à 832 et 832 à 863, fig. 347 à 33J.

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— Verre pe ;