Page:Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines - Daremberg - V 2.djvu/349

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Fig. 7564. — Rouleaui d’archives.

VOL — 066 —

de Clio, riiisloire [misae, fig. 5207, 5208, 5209, 5210, 5216, 5217]’. Quand il accompagne les images d’Escu- lape ou de Télesphore, il est le symbole de la science médicale [telespiiorus, fig. 6777p. Les Parques lisent la destinée de chaque créature humaine dans un volu- men, que Tune d’elles déroule jour par jour jusqu’à ce qu’elle soit arrivée à l’eNtrémilé [fatum, fig. 2897] ^ .Ailleurs le rolumen contient un message confié à Iris par les dieux*. Si nous passons aux sujets historiques, nous voyons que le rouleau de papyrus est essentielle- ment l’attribut des poètes et des grands écrivains ; c’est ainsi qu’une peinture de vase du v» siècle av. J.-C. nous montre Sapho la tète pen- cliée sur le recueil de ses poèmes, qu’elle tient à deux mains devant elle". Dans les scènes de la vie publique le volume est fréquemment re- présenté comme un insigne de l’autorité, depuis l’auto- rité suprême, celle de l’Em- pereur ; il symbolise sans doute chez le magistrat le droit de rendre des édils, inhérent à sa charge, et chez le juge le droit de rendre des arrêts [Dii’TYCUON,fig. 2457]". Il peut convenir, du reste, non seulement aux person- nages de qui émanent ces documents, mais encore à ceux qui les conservent. La figure 7564 reproduit la partie inférieure d’une statue trouvée à Rome ; elle représente un homme vêtu de la toge, qui fut en son temps archiviste d’une corporation industrielle, com- merciale ou autre ; près de lui est déposé le scrinium, sans doute plein de documents ; sur le couvercle fermé on aperçoit quatre rolumina réunis en faisceau par une sangle ; comme nous l’apprend l’inscription, le tout se compose de constitutions impériales (constilutiones), sur lesquelles reposaient les privilèges de la corporation et qu’elle considérait comme ses principaux titres [cor- poins mu)ii)nenta) ’. Dans le culte, surtout dans les cérémonies en l’honneur des dieux orientaux [isis, fig. 4103], les rouleaux contenant les textes de prières, les hymnes ou les prescriptions rituelles sont quelquefois lus ou consultés devant l’autel*. Dans les écoles de toute catégorie le rolumen est indispensable aux maî- tres et aux élèves ; il a sa place marquée dans toutes les réunions des sociétés lettrées ou savantes [educatio, fig. 2599, 2600, 2601, 2605, 2608, 2609 ; ludus, fig. 4647, 4648J ’. Si on représente une scène de mariage, on

1 Birt, p. i6, 47, 84, 88, 91,95,97, 105, llj, 116,119,129, 130, 14i, 143, 14)*, 149, 175, 188, 202,206, 209,252, 338 ; Furlwânglercl Reichhold, Griech. Vascnmalerei. pi, 99. — a Birl,p.61,69, 200, 336, avec des restrictions pcut-ôtrcjusles.— SBirt, p. C9, 84, 150, 192, 202, 203, 337. — * Ibid.p. 46,70. Altriliul occasionnel ou dou- teux : Mercure, p. 09, 336, 337 ; Saturne, 82 : l’Amour, 107 ; Pluton,330 ; les Furies, 80.— S Birt, p. 147, fig. 83 ; Slésichore, p. 143. Autresécrivains réunis, p. 343. indci l,C, 4,1. — » Exemples dans Birt, p. 68, 72, 121, 191 , 318, 335, 337. Ce symbolisme semble avoir été emprunté par les Romains ii la monareliio égyptienne : ibid. p. 17. Cf. Plin. Kpist. V, 13, 8 : liber principis, en parlant d’un édit de Trajan. — 7 Au Palais Poli, depuis le xvn» siècle : Mommscn, Zeitsclir. d. Samrjny&tif- lung f. Hechlsgesch., R6m. Ableil. XII, p. 140 ; Malz et von Uubn, Anl. Hildw. inflom, n.l2G3 -Corp. inscr. lat. VI, 9814 ; notre fig. d’après Birt, p. 260, fig. 109. Autre fragment tout semblable, trouvé à Rome, en 1890, près du Ponte Sislo ; Mommsen, ibid. Corp. inscr. lat. VI, 29 815 ,. » liirl, p. f.7, 144, 110, 15(>.

’ Arcbilecte avec son rouleau de dessins.

VOL

met dans la main de l’époux le rolumen sur lequel a été rédigé le contrat Imatrimonr’m, fig. 4871, 4872] "*. Enfin c’est encore l’attribut distinclif de beaucoup de profes- sions : il rappelle tantôt le livre de comptes du banquier ou du commerçant", tantôt le recueil des planches sur lesquelles l’entrepreneur ou l’architecte ont établi leurs plans [bacull’m, fig. 734] ’^ Nous reproduisons dans la figure 7565 le monument funéraire d’un architecte ro- main (mcnsor flec ?//(cio/’M ?H) nommé T. Statilius Aper ; auprès de lui on voit un énorme rouleau de papyrus et une capsa fermée, qui doit en contenir d’autres ". Il est naturel qu’ayant servi à tant d’usages et symbolisant tant de formes diverses de l’ac- tivité humaine, le ro- lumen ait été très sou- vent représente surles tombeaux. On s’est de- mandé si dans certains cas il n’aurait pas eu par lui-même la valeur d’un symbole funèbre ; M. Birta soutenu qu’il fallait y voir l’applica- tion de cette métaphore

bien connue qui a conduit, comme nous l’avons dit plus haut, à en faire un attribut des Parques ; ce serait « le livre de la vie « déroulé jusqu’au bout". Mais cette hy- pothèse est difficile à justifier ; la présence du rolumen dans les bas-reliefs funéraires, depuis l’époque hellénis- tique, s’explique beaucoup plus simplement par le désir de mettre à côté de l’image du mort un attribut qui rap- pelle sa profession ou ses occupations favorites ; quoique nous ayons parfois de la peine à préciser davantage, il semble bien qu’il résume en général la vie de l’homme de lettres, du savant, du professeur, de l’artiste ou du magistrat ; il signifie surtout travail intellectuel ou auto- rité’^ C’est ainsi sans doute qu’il faut interpréter un bas-relief grec de Byzance (fig. 7566) qui rentre dans la série dite des banquets funèbres [cf. héros, fig. 3831] ; en haut, dans un cadre, est sculptée, suivant l’usage, une tête de cheval ; le mort héroïsé, étendu sur un lit, tient de la main gauche un rolumen légèrement déroulé ; en face de lui est assise sa femme ; une servante porte la corbeille à ouvrage de la dame et un jeune garçon lui tend un diptyque. Suivant toute apparence, nous avons là devant les yeux une famille de lettrés ou de savants, en tout cas de gens cultivés ’^

A l’ergame, les trente-cin([ membres d’un collège religieux, institué pour célébrer le culte de Rome et d’Auguste, doivent apporter cliacun un exemplaire des hymnes sacrés : Cagnat et Lafaye, Jnscr. gr. ad res rom. periin. IV, n. 353, rf, 17. — 9 BirI, p. 138, 148. — 10 Birt, p. 67. — " Birt, p. 06, 111, 167, 19-2. _ 12 Birl, p. 76, 218. — 13 Au Musée du Capitolc, à Rome. Birl, p. 218, fig. 143. Notre fig. d’après Stuarl Jones. Mus. Capitol. (1912), p. 70, pi. 15, 8. L’inscr. dans le Cor/), inscr. lat. V, 1975, p. 3233. — u Birt, p. 71,74, 77, 83, 108.11 s’appuie surtout sur Artemid. Oneirocr. II, 45 : « Ti fip’Alo» tIv p.’ov toOT iSoïtoi : OYifLUi’vti- S.tf/Oïtîti Yip Ti eifki’a o ! âvJfuio. .’«intip »a’i Tbv f lov ». — li> Pfuhl,

Op.cit.p.iid, 124,129. — 16 Au musée de Constantinople : Pfuhl, op. cit. p. 126, fig. 10 : Jahrb. d. kais. dmtsclu arch. Instit. XX (1905), p. 130, n, 33, Notre fig. d’après la Reo. arch. XXXIII, 1S77, p. 12, pi. n. Suivant Pfuhl, les petits objets qui couvrent le guéridon seraient des tablettes, une éponge ii effacer et tout ce ([u’il faut pour écrire. C’est beaucoup pi us don leux. Ajoutez Koil et von Premcrslein,Z ?t*«/i :sc/w.