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du butin|^spoLiA]’ ;nux reproductions de membres du corps humain, accumulées dans tous les sanctuaires des divi- nités auxquelles on attribuait la guérison des maladies, principalement d’Esculape, d’Apollon, des Nymphes ^ (fig. 2o’iOet sq.) : aux lames de métal (fig. 4073), souvent précieux, d’argent par exemple, recueillies sur l’emplace- ment de divers temples, comme celui deJupiterau col du Grund-Saint-Bernard ’ ; aux objets de prix, dont les ensembles forment des trésors, comme le trésor de Ber- thouvilleen Gaule Lyonnaise (fig. 977, 978)’, ou celui de Vicarello,au nord du Latium (lig. 39()) ^ De même, parmi les rites que les fidèles s’engagent à pratiquer si leurs désirs sont exaucés par la divinité, nous devons signaler spécialement la prostitution sacrée chez les Locriens de la Grande Grèce ; les sacrifices humains en Tiiessa- lie ’ ; à Rome, la cérémonie exceptionnelle de la suppli- calio [si’PPLicATio], en Italie le ver sacrum’. Nous ne saurions énumérer toutes les sortes d’ex-voto qu’ont fait connaître les découvertes archéologiques et épigra- phiques ; ces monuments sont en nombre à peu près illimité ; on en trouvera d’ailleurs l’indication aux mots DoxARii’M, iN’SCRii’Tio.NEs. A propos des inscriptions votives, une question peut ’ïe poser : l’inscription elle- même, accompagnée ou non de reliefs représentant, soiL un sacrifice, soit diverses offrandes, constitue-t-elle tout l’ex-volo ou bien a-t-elle été gravée pour perpéluerle sou- venir d’une cérémonie votive ? Il est fort probable que le plus souvent elle constituait tout Fex-voto ; il est peu vrai- semblable par exemple que, dans les sanctuaires de Saturne d’.Vin-Tounga et du Bou-Kourneïn, chacune des très nombreuses inscriptions votives rappelât le sacrifice d’un taureau et d’un bélier ; les fidèles, dont les noms sont inscrits sur ces pierres, étaient de trop petites gens pour pouvoir offrir il la divinité des sacrifices aussi dis- pendieux’. Plus raremenlle texte épigraphique lui-même mentionne le rite accompli, par exemple le sacrifice d’une jeune vache ’". Il arrivait parfois que la valeur de l’objet votif, ou la dépense à faire pour la cérémonie votive, fussent indiquées d’avance dans la formule même du vœu" ; mais ce n’était là une condition indispensable, nichez les Grecs, ni chez les Romains ’". Non moins que l’objet mêuie du vœu et que la nature de l’ex-volo promis par l’homme aux dieux qu’il invo- quait, les vicissitudes par lesquelles passait ou pouvait passer l’accomplissement du vœu ont besoin d’être préci- sées, l^e cas le plus normal, et de beaucoup le plus fré- quent, était celui dans lequel le personnage qui avait contracté un vœu en sa propre faveur s’en acquittait lui- même. Souvent aussi un père de famille contractait un vœu pour la santé de tous les siens en général, ou pour la santé de tel ou tel membre de sa famille frappé de maladie ; c’était encore lui qui procédait à l’accom- plissement du vfpu. Des vœux collectifs pouvaient être contractés par plusieurs personnages appartenant à un même groupe social, officiel ou non : tels les officiers de la dixième cohorte prétorienne en iJi ou

fasr.. s, n« 173, V ; Bull. corr. liMen. XII llsssi, p. 479 si|. — i Acsch. Sept. cuiU. Th-h. S77 iq. ; I,iy. V, SI ; Plul. CamM. 8 ; Val. Mat. V, 0, 8 ; cf. Liv. VIII,

iu , X, J» ; Flor. I, 20, etc. — 2 Cr. douabium, p. ;i75, lig. 25V)-2542. — 3 r<,ry..

inicr. lat. V, 6863 sc|. ; cf. Mélanq. de VÈc. fraw : de Home. 1887, p : Ï5i s(|

— ’ (or II. imer. lut. XUI. 3183, p. 503 ai). — <■ Ibid. XI, 3iSI »|.

— t Jii-lln. XXI, 3, i. — ’ Zenoli. Proverij. cent. IV, 29. — » Fc»l. >. . Ver Kirru» ! ti .M wnertini ; Liv. XXII, 9 aq. ; XXXIII, U ; XXXIV, 4i. — » l’ci/i. iiiicr. lut. Vlll, Siippl. p. UOI ul aq., p. Ui et sij. ; .Uét. de l/ic. frane. de

222 ap. J.-C" ; les tirsari de Turicum, dans la Germa- nie Supérieure". Des vœux furent souvent contractés par de simples particuliers en faveur soit de l’empe- reur ’^ soit de la ville dont ils étaient citoyens". Dans tous ces cas de vœux privés, il ne semble pas qu’il y ait eu, pour l’accomplissement du vœu contracté, des conditions de temps ni de lieu. Parfois c’est à l’endroit même où la faveur divine s’est manifestée que le dévot tient à payer sa dette : ainsi Maecius Probus, rir roii.su- laris, praefectus alimenlorum, s’acquitte ii Capoue même du vœu qu’il a contracté envers Jupiter quod hoc in loco nnceps pericxilum sustinuerit et bonam raletu- dinem reciperarerit ^ mais dans d’autres circon- stances, plus fréquentes, semble-l-il, le vœu est accom- pli fort loin du lieu où il a été contracté : L. Naevius Verus Roscianus accomplit dans le temple de Minerva Memor, aux environs de Plaisance, le vœu qu’il avait fait en Bretagne à la tête de la cohors 11’^ Gallorum etji/ifata^’. L. Cornélius Secundinus d’Aquilée, eroca- lus Auf/usti, consacre à Aquilée même l’ofl’rande qu’il avait vouée à Rome au dieu Belenus . On peut croire que dans ces cas-là le vœu avait été contracté envers une divinité nommément indiquée : Minerva Memor pour L. Naevius Verus ftoscianus, Belenus pour L. Cornélius Secundinus. Un vœu fait à Neptune, pen- dant une traversée sans doute mouvementée du détroit de Messine, est accompli seulement à Capoue^". 11 fallait bien attendre que le dévot eût gagné le temple de la divinité pour que la promesse fût tenue avec exactitude et précision. Peut-être croyait-on f|ue la divinité était obligée parfois de rappeler au fidèle l’engagement qu’il avait pris et qu’il omettait de tenir : tel est sans doute le sens qu’il faut donner à la formule ex liso ou viso admoiiilus qui se lit sur (luelques inscriptions votives". Lorsque l’auteur d’un vœu mourait avant de s’en être acquitté, nous ne savons pas, en fait, si la dette était considérée comme éteinte par celte mort ; en droit, d’après le Dige.ste, comme nous l’avons indiqué plus haut-’, l’au- teur d’un vœu était seul lié par l’engagement qu’il avait pris, sauf le cas où le vœu portait sur la dime des biens. l>a situation était tout autre quand il s’agissait de vœux publics, stipulés au nom de l’Étal ou en faveur de l’Étal. A Athènes, c’eslle héraut publicqui prononce la formule (lu vœu, conformément à une décision de l’assemblée du peuple’" , il n’est point dit, dans le texte des documents, par qui le sacrifice promis sera célébré et la procession organisée ; mais il est bien évident quel’accomplissement du vœu sera réalisé par les prêtres et les magistrats, après que les détails en auront été décidés par le peuple. A Rhodes, dans un cas analogue, le V(eu est contracté, sur l’ordre du peuple, par les prélres et les sacrificateurs  ; comme à Athènes, le peuple se réserve de fixer plus tard le détail des cérémonies promises. Dans d’autres cas de viBUX publics, nous ne savons pas par quels personnages ils étaient contractés et accomplis : la cité seule est nom- iiiée, Locres de la Grande Grèce -% Sicyone-’, Élalée".

Jlome, l«’Jii p. 111 ; cf. J. Toulain, JJe Satitrni dei in , frira romana eiiUu, p. 100 s(|. — ’0 Corp. inscr. lat. VI, 6S. — n Uv. XXII, 9 ; cf. XXXI, 9. _ liSupru, p. 973. — 13 Corp. inscr. lat. VI, 323. - I* /Ai./. Xlll,.’i2l3. — 16 /Aid. X, 44t. — 16 Ibid. XI, 4039. — " Ibid. X, 3805. — 1» /Ai./. XI, 1303. — 19 Jbid. V, 742. — SO Ibid. X, 3813. — 11 Mél. de VKc. /ranr. de Home, 1892. p. ea 11* 18, p. 75 n" 319, 320. - 22 Supra, p. 974. — 23 Suprn, p. 970. — 24 Supra, p. .J7U. _ Si Justin. XXI, 3, 2. — 26 l’ausan. X. 18, 3. — 27 ln»cr. Graee. sef tenir. IX, I (l’Iiocia, etc.), 130-, cl. UuU. curr. lieU. X |I88C), p. 367, n* 9,