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tude, à la première moitié du m» siècle avant noire ère. Les Ingi/noi’ constituent la vaisselle à fond clair la plus abondante. Ils paraissent avoir été fabriqués dans plusieurs pays grecs, mais plus spécialement dans les iles et en Asie Mineure, et avoir duré depuis la fin du lu^ jusqu’au milieu du i« siècle avant notre ère. Ce sont des sortes de flacons à long col, à large base, à panse très basse rejoignant l’épaule par une arête vive ; quelques vases à panse sphérique présentent la même technique et doivent être rangés à côté d’eux. Très générale- ment un enduit clair recouvre la surface. Les motifs sont peints d’une couleur brune plus ou moins foncée ; sauf les cercles qui entourent les diverses parties de la poterie, la décoration est exclu- sivement réservée à l’épaule. Quelques va- ses ne portent qu’une simple ornementation linéaire ; mais, le plus souvent, les motifs sont empruntés ; la nature ; ce sont principalement des guirlandes de feuillage, surtout de lierre, des couronnes de banquet, des instruments de musique (cithare, flûte, trigonon), des vases, des dau- phins (fig. 73 :23). La figure humaine est complètement absente. — Il faut rattacher aussi aux lagynoi les belles œnochoésà fond blanc, décorées de guirlandes, trouvées dans les nécropoles de r.frique punique ^

[En Italie, à Canosa (Apulie), on voit se prolonger une fabrication de vases à décor noir, sur fond clair qui a des origines très anciennes (ci-dessus, p. Vm-I). A l’épo- que hellénislique elle produit surtout dos amphores, avec motifs floraux ou dessins d’animaux et de person- nages, de grands askoi avec ornements géométriques, qu’on avait eu tort autrefois de considérer comme des séries très anciennes ’. Dans la même région on fabrique aussi des vases qui ressuscitent momentanément la belle catégorie des lécythes blancs attiques (ci-dessus, p. O.’iO). La poterie est recouverte d’un engobe blanc sur lequel on peint des couleurs très vives et friables, bleu, rose, rouge ; on possède de jolis vases de celte série, canlhares, œno- choés, qui peuvent dater encore du iv« siècle ’ ; les sujets sont en rapportavec le répertoire ordinaire des Apuliens. La fabrication entre en décadence pendant le m^ siècle et continue au n«, avec une production abondante, mais peu artistique, de grandes amphores allongées et surtout d’askoi, non seulement peints, mais surchargés de reliefs et de statuettes qui les font rentrer surtout dans la catégorie des vases plastiques " (plus loin, p. (mS). La même technique a duré en Egypte jusqu’en pleine période romaine et impériale , la nécropole de la ville

  • Leroux, Lagijnos (6tude complète), d’où est Urée notre (ig. 7 :123= p. il,no 70 ;

cf. Picard, llet. arch. 19IS, 11, p. lui. —2 Potticr, Mon. l’iot, XX ilUli), p. 17o. pi. su. — ’3|’ollier, Catalog. vas. p. 37^ ; /loem. Min. I897,.p. iOt ; 19III, p. 16 ; lien. arch. I’J13, II, p. 133. — l Cli. Picard, dans Huit, cor, : hell. 1911, p. 2U6 : E. Potticr. dans Monum. et mém. Piot, XX, p. 107. pi. ii. — ô Mon. Piol, l. c. p. 170. — 6 Ibid. p. 177, pi. ii.] — 7 Watzinger, Ath. MUth. 1001, p. 70 ; Picard, Bull. corr. hell. 1911, p. 197 et oole 3, avec bililiograpliic à compléter par Leroui, Vatet du Musée de .Madrid, p. 307 ; Nicole, Calai, des vases d Athènes. S»pplment, p. 208 ; breccia, Catal. du musée d’Alexandrie. La necrop. di

d’Antinoé (fondée sous Hadrien, après l’an 132) a livré des spécimens de poteries polychromes à dessins en rouge, vert, noir, sur fond blanc friable ^.]

Vaxps à fond sombre. — On a vu plus haut (p. 6.’50) le point de départ de celle série. .V partir de la fin du iv<= et pendant le iii= siècle, les vases à couverte noire sont répandus à peu près dans tout le inonde grec. Les formes en sont très variées : phiales, coupes, canlhares, œno- choés, skyphos, plats, askos. Le décor est principalement floral et végétal, mais il comporte aussi des éléments géométriques (damiers, quadrilatères emboi- lés’i ou animaux (dauphins, co- lombes) et des motifs divers (bu- crânes, Ihyrses, cornes d’abon- dance, guirlandes d'amulelles>. La couleur fondamentale est d’un jaune orange vif ; le blanc et le rouge sont rares ; les incisions redeviennent fréquentes. Ce genre de décor est parfois associé ^’^' ’^jY j~c^^T ’" ’*^° au décor en relief ; il est sou- vent aussi appliqué aux vases à cannelures (bord des lasses, épaule ou col des hydries et des, amphores). — Bien qu’elle n’ait pris une grande extension qu’à l’âge liellénislique, celle technique en rouge et blanc posés par-dessus le noir est fort ancienne. Sans remonter jusqu’aux époques primitives (style de Kamarès), on en constate l’usage, au i<= siècle, dans l’ornementation inté- rieure des vases naucratites ou de certaines phiales alliques à omphalos ’ ; et on la suit plus tard, au v« et au iv« siècle, dans la céramique à repeints rouges sur fond noir’, imitation de la céramique à figures rouges réservées (ci-dessus, p. tSifi). C’est, en etfet, le même procédé que nous retrouvons, employé à la reproduction du décor hellénisti(|ue, sur les poteries à fond sombre du m" siècle.

[Dans l’Italie méridionale cette catégorie prend une extension considérable. Bien qu’on la désigne souvent sous le nom de vases de Gnalhia (Apulie), il n’est pas démontré que celle localité ait été le siège principal de la fabrication ; Tarenle même reste douteux ; c’est encore la région de lliivo qui réunit le plus de probabi- lités ’°. De toute façon la parenté avec la série apuliennc est étroite : têtes de femmes et masques, petits Eros, rin- ceaux, feuillages, relouchesde blancet de jaune, sont très analogues départ et d’autre (fig. 73 :2i)".On admet aussi l’existence de fabriques locales en Campanie ’^La Sicile parait avoir surtout reçu des importations, mais elle a pu posséder quelques aleliers peu importants ’ '. Il y a des différences à noter avec les vases de ce genre fabri- qués dans les pays grecs : formes des poteries, couleurs de retouche, eiiiplui de l’incision, répertoire ornemental

Sciulbi, ii"C17-C2i. —8 Salzmann, Xécrop. dt Cainiros, pi. 30 : Nicole, Calai, des vases d’.illiines, SuppUhnenl, n" 13.52-1333 ; Picard, /(ci), avclt. 1913, II, p. 180 ; cf. Si«, Ga :. arch. 1888, p. 193 ; Rliom.->ios, .ilh. .Uitt. 1906, p. IfiO Ibibliograpliic des vas’S arcliaVipics à Tond sombre, p. 190) ; Picard, liev. arch. 1913, H, p. 179. Pour la Béolie, cf. Ure, Black glaze potUrj,, p. 38 sr|. — Six, (Jaz. orc/ !.1888,p. 100 ; De Uidder, C(i(a(. des ras.de la Di/,1. nation. n<"’)li-9ti ;PieaTi, Dull.corr. /le//. 1911, p. 207, et rtewie n/c/i. 1913, II, p. I9i. - [10 Cli. Picard, dms Bull. corr. hell. 191 1, p. 177 sq. — Il RayetCollignon.p. 329, fig. 1 »3 (= noire fig. 7324) ; Wallers-Birch, 1, p. 488. — ’2 Picard, ihid. p. 193. — 13 JOid. p 196.