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esclave’. H faut rtMiiarquer toutefois que, dans le cas rap- pelé parce texte, Pylhéas était poursuivi sous Finciilpa- lion d’avoir, étant esclace de naissance’-, usurpé le droit de cité. Mais un passage de Lysias^ montre que celte pénalité s’appliquait aussi aux faux citoyens qui étaient reconnus, à la suite du procès, pour être de naissance non purement athénienne, quoique non servile : Aristoplianès est victime d’une «/>0(7 ;"fl/)Aè [.^pograpuè] et ses ennemis veulent le faire soumettre à la torture, après lui avoir inlenté une xénias graphe, à la suite de laquelle on l’aurait déclaré non citoyen ; sur quoi on essaie de le décider à ne pas courir le risque d’un tel procès, qui pouvait l’exposer à subir tx ïg/xto., c’est-à-dire la torture et non pas la mort, qui d’ailleurs n’est jamais attestée comme sanction de la xénias (jrnpliè. L’allusion i la torture implique que le condamné devenait esclave. Le discours contre Agoratos a été prononcé peu après ’tOO, par conséquent à l’époque des nautodikai ; d’où on peutconclure que la pénalité était alors la même qu’à l’époque où les thesmothètes étaient chargés du procès. On remarquera que la même peine frappe ceux qui sont condamnés à la suite d’un appel i’j'.p£<7 !:i contre une dia- 7JS< ?/jAtS2S les excluant du droit de cité ; le fait nous est attesté pour les appels qui suivirent la (/io/isè/i/iisis de ,34(>-34o ’ el cette mesure était appliquée vraisemblable- ment aussi avant cette date. Même sanction pour une ép/iésis introduite par un jeune homme auquel les déraotes ont refusé l’inscription au moment de l’éplié- bie * ; d’ailleurs les éphéseis en question se jugeaient pratiquement comme des xénias grapliai . Il va sans dire que les biens du condamné, ainsi que dans tous les cas analogues, étaient vendus au profit de l’Étal. Suidas " nous apprend que c’étaient les pôlètes i’oi,f ;r.M , comme on pouvait le supposer, qui procédaient à cette vente. La pénalité étant fixée d’avance et toujours la même, la xénias graphe rentre dans la classe des procès àrifiniToi *. La loi athénienne est évidemment très sévère en théorie, mais en pratique, ici comme ailleurs, les sentences devaient souvent être -adoucies, tournées ou évitées. On a supposé aussi que l’accusé pouvait prévenir, en s’exilant volontairement, le verdict probable’.

Cas particuliers : Usage de l’eisangélia. — J{àfe

  • tes dètnes ou phratries dans Vaccusation. —

En général, la procédure usitée était une graphe au sens propre du mot [i ;rapuè_, c’est-à-dire une plainte par écrit déposée devant les magistrats instructeurs. .Mais nous trouvons au moins un exemple de Yeisangélia employée dans un procès de .rénias graphe, eisangélia

rit <i’un cerlaiii Pytbèas «lUi a failli «^Ire con- [itascî TTiaSÉ-.ôa.., elc. Peut-être ce Pythéas esl-il

1 Dem. , i’^isf. 111, :. 11 (iamoé ; Tpaç’.v «£’•'« ; =eJvovtoir introduit d’éphésis. — " Arist. ’AI. -ol. XLII, 1 (, :u’ai ; toStov t, -iu ;). Cf. Suidas s. 1-. i-’.lr^vstina. — « Cf. Philippi. op. I. p. 48. — T S. v. »«)i,-ni ; — « Cf. Meier Sclinmann-Lipsius. op. I. p. iZ. — 9 Comme dans les

devant VEcclésia évidemment : c’est le cas du discours perdu de Dinarque contre .gasiklès ’". On sait d’ail- leurs que Veisangélia, réglée primitivement par Velaxf- YEÀTixo ; voLio ; ", qui déterminait le petit nombre de cas oùelleélaitapplicable, s’était enpraliqueétendueà beau- coup d’autres cas, en raison de sa procédure simplifiée et des risques qu’elle permettait d’éviter [eis.ggelia]. On admet’-' que les trois autres discours, également per- dus, qui furent prononcés dans des affaires de .renia (cf. plus bas ; se référaient à des graphai proprement dites. Toutefois on peut en douter dans le cas du dis- cours de Dinarque Contre Pijthéas, mentionné fréquem- ment par les lexicograpiies ". On distingue, en efTet, un autre discours Contre Pijthéas [delatio de rébus empo- rii) ’" et l’on rapporte à ce discours, avec d’autres textes d’ailleurs, le passage d’Harpocration ’• dans lequel il est dit que cette affaire était une eisangélia. Mais rien ne prouve qu’il ne s’agisse pas ici du même procès de xénia mentionné plus haut.

.joulonsque si, d’ordinaire, c’était sans doute un par- ticulier quelconque qui intentait le procès de .re>i««, il est possible que la phratrie f phratria] ou le dème [nÈMOs] ait parfois délégué un de ses membres, pour soutenir l’ac- cusation contre le membre qu’on voulait exclure ". Isée, dans un passage cité plus iiaut ’ ", nous apprend que dans le cas de Nikodèmos, qui faillit être exclu, l’accusateur était un dea phralères, un des membres de la phratrie di ; .Nikodèmos. .Mais, quoique la circonstance que le otioxtov était un phralère puisse faire pencher vers l’hypothèse dont nous parlons, le texte ne le précise nullement. Nous savons au reste que les phratries ou les dèmes char- geaient parfois un de leurs membres de soutenir un procès qui les intéressait ’^ D’autre part, dans l’appel contre l’exclusion prononcée par diapsèphisis, ceu qui avait proposé l’exclusion soutenait l’accusation ", maisce pouvaitètreaussiledémarque’-"oudesdémotes-’ [démos] ; et nous savons par .Vristote-- ([ue, dans l’appel d’un jeune homme exclu du corps des éphèbes, les démotes choisissaient parmi eux cinq accusateurs (xy.r-f^-fo^ou^).

Principaux exemples de xénias graphai. — Le premier exemple de .ténias graphe attesté par les auteurs se trouve dans un passage des Guêpes déjà cité " : Bdélykléon rappelle à Philokléon qu’une récente distribution de blé a amené des procès de xénia, inten- tés par des citoyens désireux d’augmenter leur part en diminuant le nombre des participants, et que Philokléon lui-même a failli être condamné " ; le texte laisse en- tendre que les procès furent nombreux. La pièce a été représentée en -422 : on ne saurait ilonc confondre ces

eisangélies. Cf. Aesch. III, 171 sur celte facullé en cas d’eisangélie. — <0 Discours mentionné par Harpocr. s. r. ’ A- ;ti«t%i.f, ; : corriger i», ;i4pyç> des niss. en Aeivif/o.. Hypéride, I iPro Etu-en.), nous apprend ijue c’était une eisangélie. — ** Cité par Hyper. 111. 7-8. — ’^ Meier-.’^cliôniann-Lipsius. op. l. p. 440, note 107, et Lipsius, /l«./(e<-/i(,ll,l,p.411i. — ’3K«- :â rU8iou ;iv ;oi ; de Dinarque, cité dans Harpocr. s. V. iijuv Ysaî-icl ’ApiiSiiiioî ri’/.tfio ; ; Steph. Byi. AÎ-’ivai, tpeT ;... Pytliéas, ancien adversaire, puis partisan du parti macédonien, un des dix plaideurs de raffan-e d’Har- pale contre Démosthène iPhilippi, op. l. p. 3 !l). — «’CI’. Oral. nll. éri. Didot. Il, p. 454 sq. De même Lipsius, op. t. (rapprocher 11, 1, p. 410 el I, |i. 176, note li. — 155. I-. ’Avr.S/.r.di’v :» ; ... Aii’vajio ; iv -r. .a-* U^ii’.j . ;< ;«y ;iV. ;./. — ’« Méiei-- Schômann.Lipsius, op. /.p. 760.— 17 [De Pyrrh. hered.), 37. — ’» Pare». Inscr. Graee. Il, 598 : éloges à un (phratère qui a gagné un procès en faveur de la phra- trie. Pour un dcme, cf. Inscr. Cranc. 115. 583 h, p. 145 = Cli. Michel, 155, éloges aui .arn-.oo«c qui ont gagné le procès (Haussoullier, La vie mmi. en Atl. p. 101). Les mentions de discours pour ou contre des dcrr.cs sont fréquentes. Cf. Meier-Schi,- raann-Lipsius, op. L p. 760, note 41. — "Cf. le Contre Euboulide. — 20 Cf. Isae. V(/Vo Euphil.ll. — 2IMeicr-S’-hnniann-Lip5iu5, /. c — 22’a9. „oV. XLII. I. _ 2iAnsloph. Vesp. 7l5sq. — -’• Ver’. 71S, i^-/».-. : -cV., «îi.,--.