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imiUiples actions avec la diai)Sp/iisis de 4l3-i4’i, déjà uncienae à l’époque où écrivait le poète, et qui eut lieu d’ailleurs à la suite d’une autre distribution de blé ’. Nous avons mentionné plus liaut le cas d’ArisLophanès, poursuivi pour xihiia à l’époque des Trente, d’après le Contre Agoraton -, et ceux moins anciens de Nikodè- mos^ et de PythéasS qui échappèrent avec peine à la condamnation, le premier de quatre voix seulement. Notons que dans les discours Conti’e Boeo/os il n’y a pas trace de xéntas graphe, action que Manlitliéos aurait pu intenter, si réellement, selon sa tlièse, Boeotos avait été fils de son père et de Plangon non mariée : à deux reprises’*, il fait une allusion détournée à la possibilité d’un tel procès contre Boeotos. mais il n’insiste pas et se garde de le lui intenter.

Aucun plaidoyer prononcé dans une alTaire de xénia ne nous a été conservé. Le Contre Néère’^ ne soutient pas une accusation de xénin, comme le dit à tort Daresle ’, et vise un autre délit (le nom juridique du procès est inconnu), prévu dans une loi que cite l’ora- teur* (cf. plus bas). Mais on peut s’en faire une idée par les discours écrits à l’occasion d’une épliésis contre les conclusions d’une diapxèphisis * ; les deux sortes de plaidoyers, prononcés dans les deux cas devant le même tribunal . d’Iiéliastes, présidé par les mêmes magistrats, et discutant de la même matière, devaient se ressembler sensiblement.

Les lexicographes citent quatre discours se rappor- tant à des xénias f/raphui. .Nous avons déjà parlé (voir les références plus liant à propos de Veisangélia) des plaidoyers do Dinarque Contre Agasiklès et Contre Pythéas. On mentionne deux autres plaidoyers, peut-être apocryphes, pour lesquels la forme de Veisangélia n’est pas attestée : de Lysias Contre Kallip/ianès’^ et d’IIypéridc Contre Démens ".

Bérision du procès et otupoçev.aç y^azr,. — La xénias graphe nous est citée comme l’un des quelques procès pouvant donner lieu à une révision portant sur le fond même de la contestation ’-. On sait fju’en général, d’après une loi de l’époque d’Euclide, mentionnée par Andocide ’^ le jugement des héliastes était irréformable ; mais la partie qui avait perdu le pro- cès pouvait intenter des actions diverses : procès pour

l DistiilclioD faite par le ^col. d’Arisloph. au vers 718. Cf. Duncker, Sltzunysbtr. der preuss. Akad. der Wiss. 1S83, p. 94+. — 2 Lys. Xlll, SO-SO. — 3 Isae. III [De Pyrr. hered.), 37. — i [Dem.], Epist. III, Ï9.

— 5 Dem. XXXIX (C. Bœot. I), 18 ; [Dem.j, XL (C. Baot. Il), 41. Cf. plus haut. — 6 [Dem.], LIX. — Les plaidoyers civils de Démosthéney II, p. 309. De même Lcdl, Wiener Studien, XXIX, 1907, p. 195, d’après Blass, Att. Bered- snmkeit. Cf. dailleurs Vhypothésis de ce discours. — s [Dem.], LIX, 52.

— 9 [Dem. 1. LVll (C. Euàul.) ; Is. V {Pro Euphil.). Mention de trois autres discoui-s prononcés à la suite de la même diapsèphisis de 346-345 : Isée, Upô ; »i.«t"ov Ix 8r.u»T-.v t»i«i( ; Dinarque, K«sà ir.^ùxuv et KoTà Moir ;( ;«,vo ; (SchenkI,

W’i'en. atud. 1SS3, p. 81). — lO HarpOCP. s. v. NoStTi... Au^.a ; jv tû Hçoi KxA^isàvr, (le terme exact serait Katà RaUi=., puisque l’action entraine une sanction pénale et non la réparation d’un dommage, la reconnaissance d’un droit) levia ;,

,1 fvr^<ti« ;. — " Harpocr. s. r. K jfJa i.,-»r.al«... T-ipiSr. ; Iv TÔl x«i* ir.l^iou

ivîb ;, (Î -.’-'li’rio ;. Cf. Harpocr. s. rr. ’Oo ;(o«ôçoi ; Aet-vooopo ;; Xec^xiTa.

Iléméas était le fils de l’orateur Démade el d’une Joueuse de Uùle. On distingue, peut-être à tort, car il suffit de considérer le terme «ji ; comme inexact, un autre discours d’HypérideC’on(rc/>^mt’as : cf. Harpocr.*. i’. AoutrtEÛ ;’ 'Yr., iv tç Upôç ■ !».y iT.iiioj rfOr’i- (manière de parler i^videmnienl incorrecte) et Pollul, X, 15... ’r-. t. TS Ilf44 ir,i.i«.. — i2Schol. Plat. Lfy. XI, 14 (= p. 937 C). Cf. plus bas.

— fiMytt. 88. — ’4 El ii»>ii«ï i^itx «àvTt ; o ! [liptjft ; iiuSonupTupi.» f, ùiip,|i ;«ciç, c«pt’«tT9 &»m9iv f, 5îx»i’ oix int -âv-niv 51 t.T>„ à^Mvwv tvtrvovTo ÂvâSixot eu xpiorctf, à’^i’ .’. ; çT,9L 6i(>sp«<TT<>; tv 1^’Nôuwv, l :;î |ievi)( civîa ; xa ; 'l>fjâouapTjp<’<,>v xaî xÀr.puv. — 1 !> Cf. Harpocr. ’.A vai 1X0, xplotiç, — ** Outre l’article du Itiriionnairc [testimomum, p. 150] cf. sur le procès en fani témoignage une ilisserlalion de Rentisch, De iîxr. liuô«ii«05upl«. in jure allico... Lciptig, 1901. Cf. encore Darcsti-, Ln

défaut de citation (Ypx^’f, ■liurjo-.’.'/.-r^-tix ;’^ ou procès contre les faux témoins et les suborneurs (oU-r^ ’iEuooiiapT’jpi’tov et îîx-^ xixoT£/_vi(ov) ; si, en théorie, ces actions ne compor- taient pas une révision sur le fond du premier procès, en pratique on devait arriver au même résultat. D’ailleurs une scolie aux Lois de Platon nous apprend, d’après le livre de Théophraste Sur les lois, que dans certains cas, dont la xéîiias graphe, on révisait réellement le procès (oviSixo ; xpîoi ;, otxT|V ivàoixov toie ?- dOai). Le texte, que nous citons en note’ signifie en substance : « Si tous les témoins ou plus de la moitié étaient convaincus de faux témoignage, on recommen- çait le premier procès ; mais tous les procès ne com- portaient pas une révision ; cette révision ne pouvait avoir lieu que dans les procès de xénia, de faux témoi- gnage et sur les héritages •>. La voie légale, pour tâcher d’obtenir la révision du procès, était donc de déposer une nouvelle action en faux témoignage’ et celte dépo- sition devait être faite avant que le jury procédât au vote"*. Un passage de Démosthène’" précise que les per- sonnes condamnées dans une xénias (//’ff/j/iè attendaient en prison qu’on jugeât le procès en faux témoignage qu’elles avaient intenté’*.

Le procès de xénia pouvait aussi être révisé, mais pour ainsi dire en sens inverse, grâce à une action de Swpo- l^vt’a. Si la personne poursuivie pour . ;T’/i/i7 avaitobtenii une sentence favorable, n’importequel Athénien, arguant que les témoins avaient été corrompus, pouvait déposer une o(opo ;Ev :aç ysaç’iî devant les thesmotliètes " ; on remarquera que l’action est dirigée non pas contre les juges ’^", mais contre l’acq-uitté -’, ce qui fait supposer que le procès en question ne se bornait pas à une simple accusation de corruption, mais comportait une révision du premier procès et un nouvel examen de la situation de l’accusé. C’est ce que pense avec raison Lipsius après d’autres auteurs-’-. Autrement, la •^pa»’f| oExacaoù dirigée contre les corrupteurs de juges ou de magistrats aurait sufti. Ajoutons que le fait d’avoir institué une action spé- ciale contre ceux qui usaient de corruption pour gagner les procès de xénia, prouve combien ces manœuvres et par suite ces procès devaient être fréquents, et com- bien fréquente l’usurpation du droit de cité. Les textes ne disent rien sur la sanction à intervenir ; on a fait remar-

science du droit en Grèce, Paris, lîî93, pp. 136-7 ; Lipsius, Att. fiecht. II, p. 778 sq. et anlérienpcment, Meier-Schômann-Lipsius, Att. Proz., livre IV, cbap. 14-15, sur toute la question du pourvoi contre un jugement. Le papyrus de Halle 1, publié récemment (Z>iA :a/oma((i.../ierau«9(f^e6c« l’on der Graeca Halensis, Berlin. 1913), donne la procédure suivie en Egypte au ut* siècle. Col. I et II. lignes 24-75 ; leprocès est nommé ^ix, ; lEuSojtap-î^piow. Les différences^ avec le droit athénien sont exposées dans le commentaire, pp. 50 sq. — *7 Dem. XXIV (C. Timocr.i, 131. — 18 'Emj i> Ti> ituSo|««oTvp ;,.,v iYa,-, ;a„,,a,. Cf. Philippi, op. l. p. 47. — t9 Sources : Arist. "A9. ko’x. LIX, 3, dans la liste des graphai à parastasis attribuées aux ttiesmothètes : 5u,po ;£vtii ;, a» ti ; Swpa 5pû ; àKooÛT»i tr.v ;iviav, corrigé en Ifiai par van Herwerden-van Leeuwcn, sans nécessité ; cf. dans le texte cité de Lys., C. Agor. 60 : àvwvtffàjitv». tîi ; îi>io ; ; Kaibel-Wilamowitz inclinent à penser tjue les mots àv ... U^,’<a^ sont une glose ; ces mots se retrouve» dans cer- tains lexicographes dérivés d’Aristole, surtout dans le Lex. rhet. Cantabr. et Harpocr. s. f. S-po^Evia. Rien à tirer de spécial des lexicographes, PoUui, VIII, 44 ; 87 ; Hesych. s. v. Sujolfi’a, etc. Harpocr., avant de citer Arist., cite aussi Lysias, KaTà Ntxiou, et rapporteun passage d’Ilypéride. xst ".A pt^Tayôpav, expli- quant le sens du procès ; uiTvai toi ^ou’AoIt-vw T :àXtv ypavà-rflo, (toj ; àsoay|oyta ;), et

semblant bien iuditfuer une révision. — -0 On ne nous dit pas qui devait avoir été corrompu, mais il est clair qu’il s’agit des juges ; contre une corruption île témoins, il n’y avait à intenter que la «p. JxuSouQcpTupt’wv. — ’^t Sans doute ce procôs devait pouvoir se doubler d’une Ypaçr.âvpwv contre les jugescorrompus. Dans le ca< d’une corruption des ttiesmothètes, par ex. pour subtilisation de documents gênant s. nous ne savous quelle procédure était suivie, puisque c’étaient les thesmothètes qui introduisaient les y ?- 5<ùîwv. — ’-2 .Meier-Scliuniaiiii-Lipsius. op. i. p. t4l et note 710 ; p. 981, note Cl. :; Lipsius, Att. IlerJit, II. 1, p. 117, note 1)..