Page:Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines - Daremberg - V 2.djvu/410

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

XYS

— 1027 —

XYS

•on en a tant retrouvé dans les petits jardins de Pompéi. Pour ses jardins de Tusculum, Cicéron reciierclie des statues spécialement destinées à la décoration de gymnases et de xystes. Pour les xystes de ses nom- breuses villas, Pline le Jeune s’intéresse surloiil aux Heurs. Celui de sa villa Laurenline, qui longe un crypto- portique’ et a vue sur la mer, est tout parfumé de violettes ’ ; celui de sa villa de Toscane, sur lequel s’ou- vrent successivement la colonnade d’un portique et les larges baies d’un Iririinium, ressemble à un véritable parterre -. Bref, le xystus romain se transforme en jardin d’agrément ou viridarium ^ Dans les maisons des villes, on utilise ainsi la cour intérieure, encadrée par les galeries du péristyle. A Pompéi, dans un angle de la maison de Salluste. deux allées sablées, entourées de portiques et de plates-bandes, correspondent mieux à la délînilion du xyste (tig. 3899 : voir aussi lig. ’2.">:23, le jardin de la maison de Pansa, jirécédé d’un portique et garni de parterres réguliers, avec exèdres appuyées aux murs) *. Les jardins publics possèdent également leur xyste ; et il n’est pas rare que de ricties citoyens concourent à son entretien ou à son embellissement. Il y en avait un à >!imes, dans les jardins de la Konlaine sacrée ’■'. Dougga (Tunisie !, les annexes du théâtre romain comprenaient " des basiliques, un portique et des xystes ■> ’. Henri C.mii.i.in.

11. — Association corporative d’athlètes.

Les spécialistes du xystos ou athlètes restèrent long- temps sans éprouver le besoin de se grouper en corpo- rations ’. Ce fait, surprenant au premier abord, s’ex- plique assez aisément : dans la Grèce indépendante, les exercices gymniques faisaient partie de l’éducation publique ; c’est seulement aux siècles de décadence que l’allilétisme, visant à la virtuosité, devint un métier. Il n’est pas impossible, d’ailleurs, que certaines sociétés d’apparence cultuelle, les Hèraclé’istes par exemple, aient longtemps caché des groupements de gymnastes*. Mais, lorsque les athlètes se décidèrent à chercher une protection pour leurs intérêts professionnels, ils com- mencèrent par demander appui aux associations exis- tantes : ils s’affilièrent aux compagnies de technites ou d’acteurs : .lexandrie eut alors sa « synodos sacrée de la thymëlè et du xystos » {y lepà eufjLEXixT, zaï ;ui7Ttx^ cûvoSo ;)’. Dans ces compagnies mixtes, les nouveaux venus se firent une place de plus en plus grande ; grâce à l’engouement général pour les exercices corporels,

copif du Oorypiinre de PolycU-le dans la paieslre de Pompéi : Mau. l’ontptji in ieiei. Lurf A’unst, I9D0, p. l.îï. — I Plin. Ept’.l. Il, 17, 17 : v. mil. el sur li^mpla- cemt>nl de ce xystus, séparé de Vliortus proprement dit par un porli<|uc voùtô, cf. une restauration donnée par Winncfeld. l’utci und Laurenlinum des jùny. Plinius. dans Jahrbuch d. Inst. V|, Ig’.il. p. il2 (sur les essais antérieurs de restauration, voir la bibliographie, ibid. p. i03, n. 7). Anr exemples de jardins el lYSles longés par un cryptoportique (cf. lig. Î088) ajouter la villa de Martrcs- Tolo^anes : Mémoires présentés a i’Acad. des Inscr. 1" série, XI, liuio, p. »7, lig. î. 1= notre lig. 7W3l. — 2 Plin. Episl. V. 6. 16 ; rf. le plan des Tuaci dans Wiuuefeld, /oc. cit. p. iOi. — i Sueton. Ucl. 7 ;, parlant des villas d’Auguste, oppose les xysli ou jardins et les netnora ou parc. — * Pour les peintures repri’^eiitant des jardins et qui semblaient prolonger la perspective de lysles trop étroits, comme celui du jardin de Salluste (Mazois, Pompéi, II, p. 78, pi. iiivil, 1). cf. Xolizie d. scavi, 1910, p. *7Î. — 5 c. in«r. Int. XII, 3135 : « C. Ca>sar Aug]iisti Tliliusl... |patro>us col(oniae)... yslum dat » ; cf. XI. 948. liste de souscripteurs • in xystos Augus[torum ; novis operibus exsiruendos ornandos ». — •> Carton, Le théâtre rom. de Dougga, p. 7.) : « theatrum cura basilicis et porticn et lystis » : voir aussi I’ouv. archives des missions, XI, 19Û3, n« {’i±, à Dougga ; ■■ hitsi^licis el xystis ». Ces xystes doivent être des jardins avec grandes allées, par opposition au porticut. Sur les restes d’un bloc ayant fait partie d’an grand monument hméraire. à Hiérapolis, on lil : ô ^<»yJ9 ; yai ô] l-jii’ 'ji] ; llumann, i jchorias. elc. AUertUmer von Hiérapolis, p. 148, n* 249 a. C.c xvsle

Héraclès fit tort aux Muses : les gens de théâtre sont relégués au second plan dans une inscription de Pana- mara qui mentionne « les athlètes de la thymélè et du xystos » (BijusXixû ! T£ jcat çjiTiy.ot 7.6XT,Taî) ’". Maturellement, les athlètes voulurent alors s’unir dans des associations indépendantes et fermées. Ce pas était déjà franchi avant l’époque impériale, puisque Auguste maintint et aug- menta les privilèges des athlètes ".

Dans toutes les villes où la célébration de fêtes était rehaussée de concours gymniques, il se créa donc une compagnie xystique. De plus, tous les athlètes qui af- fluaient du dehors pour prendre part à ces concours for- maient spontanément, pendant un temps limité, une so- ciété générale, qui se mettait en rapports avec la compa- gnielocale. Uneinscriptiond’Olympie ’- mentionne, en85 après J.-C. : 1" le groupement occasionnel des« athlètes venus du monde entier pour assister au concours olym- pique de la CCVI" olympiade », [twv àirb tïiçI oi/.ùufAÉvT) ; à6X-f|[T(ilJv ô’xej aup.ira ; EusToç, [o’i uaca-c levo’fievoi htt ! tôv [àywvaj T("iv ’OXufjnrttov ’0[Xu[jiirt]àoi uiç’])" ; 2° la « Sy- node » permanente d’Olympie, qui s’ouvrait momentané- ment au " xystos » des autres athlètes (y.a’t ^ Uoà [ ;ija 1x1X7) (TÙvoSoç).

Par le personnel flottant du « xystos général >> chaque « synode xystique » était en relations constantes avec les compagnies similaires du voisinage. Elle put ainsi s’élargir sous forme de « synode interurbaine » (iTEomo/.tfft’.xï) lûvoSoç). Parmi ces sociétés régionales, celle de Philadelphie s’appelait assez simplement ■^ Ispi nsontoXKTTtxf) (jjvoôoi ; " ; celle d’Alexandrie se nommait pompeusement, vers le commencement du U" siècle, ■() îpiÀ&fféêaTToç xat (piXopiôjAa[to< ; ’AXeJçavSpécov 7t£ii7toXi<7- :tx») £Ù(7sêT, !ç cûvoSoç ^ •*. Malgi’é Sa nouvcllc ampleur, l’institution laissait subsister le groupement temporaire du (rù^tTiaî çikttô ;. De même que les plus importants des clubs locaux s’étaient transformés en synodes régionales, les synodes régionales tendaient à s’unir en une confédération générale "^. D’après une conjecture dont le succès ne s’explique pas, c’est à Sardes que les associations athlétiques du monde grec auraient trouvé tout d’abord leur chef-lieu ’".

Mais le centre de l’unité corporative avait sa place mar- quée dans la capitale de l’empire. A liome aussi existait depuis longtemps une (riivoSoç çucttix^ ■TCEpnroXtTTtx/i. Elle comptait probablement déjà parmi les sociétés athlétiques donl.Xuguste confirma les statuts et accrut les droits.

pourrait être une sorlp de janlin Innérairc {cepotnpliiiini. cf. hcirtus) ; niais il s’agit probablement d’un porliijiie, selon la tradition grecque. — 7 Voir Poland, Gescttichte des griechischen Vereinswesens, 1909, p. 147 sq. — 8 cf. Inscr, gr. t. VII, a’ 19-J : Upi »i.(o«o ;] T.r.v ’Hfi»).[(,»Ji.7,v. — ? Dittenbergcr, Orient, gr. inscr. sel. n'>713, 1. 3, 9. Cf. Inscr. gr. ad res rom. pert. t, III, 0" m, 1. 22 sq. : Corp. inscr. gr. u’ 2758. — 10 Bull, de corr. hell. t. XXVIII (19041, p. 20 si|. n« I. B, 1. 29-30. _ Il Suet. Ocl. 4 :i. — ’2 Dittenbergcr- Purgold, Inschr. run Oli/mpia, c» 436. Cf. Ditlenbcrger, ibid. p. ïi« ; Orient, gr. inscr. set. n» 494, n. 8 ; n» 714, n. 6 ; Poland, op. cit. p. 148. — ’3 Cf. Ane. gr. inscr. in îhe Brit. Mus. t. IV. i, n" 794, 1. 7 : oî àirr» tîîî oîxouixévij^ iH’ur.-tal (Cnide) ; Diltenberger-Purgold, op. cit. n» 469, 1. 1-2 : o ! ir.h til[î o !»ou- iii>7n" ; ;t9 !)vr«.[c «a ! àSXr.T» ;] (Olympie) ; Ditlenberger, Or. gr. inscr. sel. n* 494, 1. 12 sq. : » ; àro Tfî „•.,’. Ufo.-... (Milet) : /Jeu. de philol. t. XXXVII (1913), p. 289, n« 1 ! = Bev. arch. 1914,’ 1, p. 495, n" 194, 1. 4-5 : o ! i-’- Tii ; o !». Wjo.j-x.i xa ; â «rwvieot ; Çu(rcô ; ; Corp. inscr. gr. n’ 2931, 1. 3 sq. : V] ’0"Au[ir(xii ffûvoSe ; tSv à,ïô Tr- o’.x. ;ijo«,».T,v »a ; <7T..iv.,T.-. ; Athcn.Mitt. t. XXI (1896), p. 263, I, 7 sq. : ol ÎT.h -Xi «î». itpo.itTai xa’ ; attîa/itTai (Tralles). — ’* Keil-Premerstein, Heise, t. I, n» 46. — 15 Inscr. gr. t. XIV, n» 747 = Inscr. gr. ad res rom. pert. t. I, a’ 446. I. 2-3. — 16 Inscr. gr. t. XIV, n" 1105. 1 109 = Inscr. gr. ad res rom. pert. t. I. n" 155, 150. — «7 Celle conjecture est de Wilamowitz, d’après une note de Kaibel. /n»rr. gr. t. XIV, nMIOg. Elloestadmise sans discussion par J. Toulain, Inscr. gr. ad res rom. I. I, n« 150, u. I , et par Poland, op. cit. p. 1 49.