Page:Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines - Daremberg - V 2.djvu/411

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

XYS

— 102S

XYS

Les empereurs avaient là sous la main Tinslruinent nécessaire pour soumettre à leur autorité les sociétés [irovinciales. Auguste lui-même avait assujetti à des règlements fort sévères les concours des xijstiri ’ ; le meilleur moyen de les faire observer était d’en confier l’application en tous lieux à une société plus facile à surveiller que les compagnies isolées. En tout cas, dès l’an 46, la synode de Rome, appelée officiellement tOvoSoç ;u(7T’.XYj -EonroÀKT-tx-)) tmv ttesi TGV ’Ilpocy-Xeot -, comptait parmi ses membres et ses chefs des citoyens dAntioclie’ ; Tannée suivante, elle se chargeait d’orga- niser les jeux donnés en l’iionneur de l’empereur par les rois de Commagène et du Pont*. Elle envoyait à Claude une couronne d’or à l’occasion de sa victoire en Hretagne’ : elle adressait à l’empereur, sous forme de décrets, des rapports sur les concours auxquels elle participait en Asie ^ Elle mérita, outre des lettres de remerciement ’, de nouveaux privilèges qu’elle fit con- firmer par Yespasien *. Dès lors elle put joindre à son titre l’épitiiète loyaliste de ispà’. Quand Hadrien accom- plit la grande réforme qui devait unifier l’administration impériale, la synode de Rome était toute prèle à reprendre le projet de confédération esquissé en Asie et à le réaliser dans de tout autres proportions.

La première ligue fut dissoute, on ne sait pour quel motif. La synode de Rome prit sa succession et rappela ce transfert pendant quelque temps en se faisant nommer /] Uoà i’jTtizr, tjvooo ; t<ôv tussi tov ’HpaxXÉa aitb xaraXiJTScoi ; Iv -î ;t fiaaiXio’. ’PiofXY,’ xxtoixoOvtoiv "’. Le prin- cipal agent de celte transformation fut M. Llpius Domes- licus d’Éphèse", citoyen honoraire dWntinoé et d’Athènes ’% archiprétre de tout le xyslos ’^ xystarque il vie ", surintendant des biens impériaux ’^, pancra- tiaste illustre’^ et périodonique. Sur sa requête, une lettre d’Hadrien, en date du o mai 134, lettre qui fut précieusement gravée sur une pierre, promettait (xeXsOffw) à la synode de lui faire donner un terrain, avec un édifice pour la conservation de ses archives, et lui octroyait le droit d’apporter à ses statuts les change- ments qu’elle jugerait nécessaires ". En fait, si l’associa- tion se transforma, elle n’obtint pas l’installation désirée. Domesticus fil de nouvelles démarches auprès d’Antonin. Celle fois des ordres formels furent donnés (îxéÀôuux) : parletlre du 16 mai Li6, l’empereur assignait à la synode un terrain situé près des Thermes de Trajan, pour y mettre en lieu sûr ses objets de culte et ses arcliives ’". L’association eut effectivement son t£[A£vo« -° ; elle inaugura en 154 un bel édifice orné de statues-’, dans les ruines duquel ont été retrouvés les documents relatifs

1 Suel. /. c. — 2 Or. papijri in the Brit. Mus. 1. III, n» 117S, p. 515 i<. I. 18-19 ; cf. 1. 10-11. — 3 Ibid. 1. 15, Ï8, 31. — » Ibid. 1. il-iô.

— ^Ibid. 1. li-l+. —^Ibid. I. âO-31. A la l.,il, il faut reslitucr : [tth ouvoiouj ■ii,=l.,«i«i. i,i[.frje]tlTt. — ^ Ibid. 1. 8-13, 16-37. — 8 Ibid. I. 3i-36. — 9 Ibid. I. 3i-33 ; cf. Inscr. gr. t. XIV, n’ 1107 = Jnscr. gr. ad res rom. pert. I. I, a’ 156 ; liucr. gr. Le. n’ 756. — 10 Voir p. 10S7,n. 10. — H Voir, surcepersoD- nage, Jntcr. gr. l. e. n<» 1052, 1051 o, 1055, 1109, 1110 = Inser. gr. ad res rom. pert. l. i, n" 147, U9a, 146, 150, 151 ; Inscr. gr. t. V. i, a’ 669. — " Imcr. gr. l. XIV, n’ 1110, 1. 6 (cf. n» I05i, 1. i) ; t. V, i, (. e. 1. i-3. — 13 Ibid. t. XIV, n" 1054, a, I. 8-9 ; 1055, a, 1. 8-9 ; 1109, 1. 5 ; 1110, I. 7-8 ; t. V, l, /. c. I. 6-7.

— " Ibid. l. XIV, n" 1109, 1. 4-5 ; 1110, 1. 9 ; l. V, i, l. e. I. 5-C. — 16 Ibid. t. XIV, D" 1052, 1. 3 ; 1054, 1. 10 ; 1055, o, I. 10 ; b, 1. 13 ; 1109, I. H ; 1110, I. 10-11 ; l. V, 1, /. c. I. 6-7. — 16 Ibid. 1. XIV, no 1110, 1. 6 ; t. V, i, (. c. 1. 3-4.

— ’7 Ibid. l. XIV, n" 105 !, 1. 3 ; 110», 1. 5-6 ; 1110, 1. 6-7 ; l. V, i, (. c. I. V5.

— 18 Ibid. l. MV, n" 1054. b. — 19 Ibid. t. XIV, n» 1055. — 20 Ibid. d" 1109, I. 8 ; 1110, 1. 11. — 21 Ibid. u« 103S, I. 3.4. — 22 Cf. Scralino Hicci, La l<j<n<yii, «• ;>o4.i ; e In euria athietarum^ dann le BuUettino délia Commis», arrh. comu- natedi lloma, 1891, p. 183 8<|. — 23 7n«er. jr. I. XIV, n" 1109, I. 7 ; 1110, I. l.i-

à toute cette histoire -’^ La synode pouvait à bon droit honorer Domesticus et lui décerner les titres exception- nels de TrfooTàxT) !; et de xticttiÇ-^. Elle était maintenant une institution impériale. Au début, sous Hadrien, cer- taines sociétés de province obtenaient le patronage spé- cial de l’empereur : dans une inscription d’.phrodisias, à

côté de la lEok [TtepiliroXiCTix-J) £’J5s6t|( ; asZoiaTr^ ^irijv&o&çj, était nommé ô cûairaç ;unTÔ ; Ttov Tiepl T[paVav6v ’Aopi avov SeëaiTÔv ’^^. La confédération se réserve cet honneur, qui est la marque de sa puissance. Son titre officiel arbore les noms d’Hadrien et d’Antonin, auxquels se joindra celui de l’empereur régnant : sous Septime Sévère, elle se proclame y, îepà çuotixti itsotTroXtCTiXT) ’ASoiavr, ’AvTcovtavf) Ds- ;TTiiji.’.avTi cJvoSo ; tôîv Ttssi tov ’HpaxXéa xa’i xbv àyiiviov x«l auToxpotTopa Kociaxia A. SsTTTijjicov SeuTi^ov IleoTivaxa SeêaffTov ^^ ; peu après, elle se nomme, sur un sceau, iepi çucrTtx(i)]) ’AvTa)v(’.avYi") ropôiav(Ti) iî>(j(t&-ri) (rsê^asTY, ! dûvoSoç"’^. Le nom de l’empereur lui fait oublier jusqu’au nom du dieu si longtemps invoqué.

Désormais les autres compagnies xystiques de l’em- pire ne furent plus que les sections locales ou régionales de la confédération établie à Rome ; à la confédération se rattachaient surtout les athlètes ambulants et le dûiATiaç ^uiiTo ; qu’ils formaient à chaque fêle. La (tùvoSo ; romaine est universelle, & !xodijl£vix/| •’ ; à ce caractère d’universalité elle fait participer, dès le commencement du 111° siècle, toute sùvoSo ; -sp’.TtoXtdctxvi qui lui est affiliée-*, tout Ju^ro ; qui est composé de ses membres. U ne se célèbre plus de jeux importants dans l’empire sans que la confédération les organise : elle délègue son comité, avec un de ses présidents, à Naples pour les Itn- lica Romain ’^', à Sardes pour les xoivà d’Asie ^^ ; les docu- ments qui témoignent de son activité se répandent du siège social à toute l’Italie ", à la Grèce ^- et à l’Egypte ^’. Un fait montre bien la subordination de toutes les sociétés provinciales à la confédération. Partout ailleurs qu’à Rome, le cûpnioiî ;uaTo ; continue de se distinguer de la çu(7Ttxvi (jùvoooç ; mais il prend le pas sur elle, il la relègue dans l’obscurité, parce qu’il se présente sous les auspices de la confédération et agit avec son concours. .- Rome, au contraire, le (7Û[X7ta ; cikitoç se con- fond avec la çustix/, cùvoSo ;, du moment que celle-ci comprend les membres de toutes les associations parti- culières. Le représentant des athlètes porte en 47 le titre officiel de t ?, ; ouvôS&u àp/upsOi ; =’ ; à partir de 143, il a beau agir au nom delaaOvoSo ;’" et mériter ses éloges’^'"’, il est et restera toujours i’àp/iepeliç toù «rûjjiTtavTo ; ^uCTToù . De même, ràp/fcpafji,u.(XT£Ù ; ^usToùfait fonction de secrétaire de la synode, •(^a.i.)x.^Ti ,iv t-ïi ; suvoSou ’*. Le

11. _ 21 Le Bas-Wadiiingtou, Asie Mineure, t. III, n» 1620, 1. 1 sq. — 25 Cr. Papyri in the Brit. Mus. t. c. 1. 37-39 ; cf. I. 2-3. — 26 Corp. inser. gr. no 8561. — 27 Ibid. n» 956, B, 1. 19 : < ; lis» ;u<rtixji ïioinoiiimxii ol«ou- liEvi»* ! nùvoSo ; (époque de Constantin). — 28 Inscr. gr. ad res rom. pert. t. III, n- 01, 1. 22-25 : tJv ;.[f.r>.l ,.,.oS[».] oi.o[ui.]««’«"« i !19i«o1w[t..>-.,. Tiiï [t.] Eu,r :..ii5 «ai Ti| ; •v,nel.[.i !«]. — " Gr. papyri in llie Br,t. Mus. l. c. 1. 45-49, 58-81. — 10 Ibid. 1. 81-102. — 31 Inscr. gr. l. XIV, n» 956. Cette inscription provient de Naples. do même que le n* 739 (où il s’agit d’un personnage qui a été lystarque à Slopsuestc cl à Magniisie du Sipylc, prolohellanodiquo à Kphèsc et à Smyrne) et le no 747 (décret de la «iivo5« ! d’Alejandric). — 32 Inscr. gr. I. V. i, n» 669. — 33 Gr. papyri in the Brit. Mus. l. c. — 34 Ibid. 1. 29. — 35 7n»cr. gr. t. XIV, n» 1055 = /n»cr. gr. ad res rom. pert. t. I, a’ 146, 1. 7-8, 16-18 ; cf. n’ 1051 = n» 149, a, I. 8-9 ; 6, I. 5-6. — 36 Ibid. n° 1109 = n« «50, I. 1-3, 5 ; n» 1103 = n» 154, 1. 6, 8 ; n» 1105 = n" 155, 1. 1-3, 8 ; n" 1107 = n’ 156, I. 3, 11.12. _ 37 Ibid. a’ 1110 = n» 151, I. 2-3, 7-8 ; n" 1104= a’ 152, I. 6, 15 ; n» 1102= n’ 153, I. 1-2, 0-7. — 38 Or. pap ;/ri in the llrit. Mus. t. c. 1. 6WC5, s ;.s3, 102.