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ZABERXA. —Sac. Le mol apparail pour la première fois dans VÉdit deDioclé/ien lan ;{Olaprès J.-C.) ’ ; Tori- giae en est inconnue ; peiil-èire i’avail-on emprunté à une langue orientale ; dans ce même document il est employé comme l’équivalent exact de saccus ^. Nous y voyons aussi que la :aberna était généralement faite de poil de chèvre ou de chameau tissé. D’autres textes d’époque encore plus récente ’ nous apprennent qu’on s’en servait surtout en voyage, pour y enfermer les vêtements et autres objets qu’on emportait avec soi ; il semble donc bien que ce mol, dans les bas temps, s’était introduit comme un synonyme à côté dé saccus, de mantu^a et de l’EUA*. On pouvait placer la zabernn sur la croupe d’un clieval comme I’averïa" ; mais on en faisait aussi de doubles, en forme de bissac, qui se prêtaient soit à être jetées sur l’épaule d’un homme, une poche pendant par devant, l’autre par derrière cf. mantica, tig. 48 :26], soiL à être chargées sur l’échiné d’une béte de somme, à la façon des clitellae i tig. 1071) ; en elVet, dans VEdil de Uioclélien le tarif des çabernae est établi par paires. Le prix maximum d’une paire pesant .W livres (0 kilos, 8 :23 gr.) est fixé à 40 deniers (l f. 4G] ; ce poids montre qu’il s’agit là de sacs de grandes dimensions, propres à être portés par de gros animaux, peut-être par des cha- meaux. <Jeor( ;es Lm e.

Z.VCOKUS (Zâicopoçi. — Serviteur ou fonclionuaire de l’ordre sacerdotal.

i^a plupart du temps, le nu la zacnre ne se distingue ])as du ou de la néôcore. Toulel’ois le titre de néôcore est plus généralement répandu ; celui de zacore est attaché au culte de divinités spéciales, qui sont presque exclusivement’ la Déesse Mère- ou Rhéa% Asclèpios et llygia*, Isis et Sarapis ». D’autre part, on ne trouve pas un seul exemple de cité exerçant le zacorat, comme c’est fréquemment le cas pour le néôcoral. Au reste, on voit fonctionner simultanément des néocores et des zacores *. Nous pouvons donc renvoyer pour l’essentiel à l’art. NEOCORUS ; mais nous devons signaler ici ce qui est propre aux zacores.

Le zacorat, comme le néôcoral, existe aussi bien dans les chapelles des associations privées orgéons de la D(’esse Mère, cultes égyptiens) que dans les temples de la cité ;Asclèpieia, sanctuaire de Zeus l’anamaros à

/.AIIEIIA. — 1 EJicl. Dioclel. XI, i el T. cl BUimuer (is ;i :ti ,iil h. I. / ;;«- /(t-rfia dans l’exemplaire d’Ao7.ani. — 2 Mi’/, i ; zabcrnas vel saccos : 7 : zatjernaruni silie sacconini. — 3 Réunis par Ducailgc, Olossar. med. et in/im, tatin. s. v.

— ’* Cependant il figure dans VÉdit en tôle d’un chapitre, comme un mol gêné- rii|ue, s’appli<|uant à toute une clause d’objets similaires. La partie du texte conservée ne mentionne ni la maiilica, ni lapera. — -^ .vec cette dilTérence que Wivcrta élail eu cuir ; elle est classée parmi tes loramenta dans i’Edict. Ifioct. X, I.

y.AC^lIlL’S. — ’ ()n trouve exceptionnellement le litre de zacore dans les cultes d Amphiarao» il Uropos (’E5.11». 4f/.«-»)’. ISS.i.lp. !14 : cf. Hermès, I. X.KI, p. 91), lie Zeus l’anamaros à Slratonicée fBult. de corr. lieli. t. XI. 1.^87, p. 387, n« ) el de Zeus a liomc {Imcr. gr. t. XIV, n» ’.Wi — Insrr. gr. ad res rom. pert. t. I, n* 7ii. — - /user. gr. t. II. n* tiSi ; cf. Corp. inscr. gr. n» 401 = : Inscr. gr. I. III, w 713 (le l’iréei. — 3 Nicandcr, Alcxipliarm. v. il7 sq. cl Schol. (Crète).

— V /nscr. gr. t. IV, n" 15*7 ; Hippys, Fragm. hisl. gr. Didot, l. II, p. 1.S § 8 lÉpidaurc) ; /user. gr. 1. III, n" fOÎ, add. 6S e. 77» n, 891 a : Wilhelm, Jleilr. ziir grieeh. Inseliriftenkunde. p. 9o, n«SI, I. 8-10 (Alliènesi : litscr. gr. t. XII,

» isi — .Sammlunq der gr. Dinlelitinsehr. n» ilyi, 1. il-iî (Méthynine).

Ilau ! Aristopli. Plul. v. 6fi8 sq. sfiinolo ; est expliqué par le mot ■’•■..»i ;»oi dans

Stratonicéej. Comme le néôcore, le zacore fut d’abord un serviteur subalterne. D’après l’étymologie, il com- mença par être un balayeur ’. Il a été employé aussi à toutes sortes de besognes matérielles : il a la charge des clefs ; il se tient à la porte, écartant les pro- fanes, purifiant les fidèles admis à entrer ; il n’est alors qu’un simple ûtcy,o£ty, ;. Mais son rôle grandit : de sacris- tain ou de marguillier il ne tarde pas à devenir inten- dant ou économe. Dans les sanctuaires d’Asclèpios, il est amené, en aidant les prêtres-médecins, à s’occuper de la clinique et à donner des soins aux malades. Au temps d’Arislopliane, il se bornait encore à éteindre les lampes des incubants au moment où ils s’endormaient dans l’attente du dieu ’. Plus tard, il surveille tout ce qui se passe dans l’édifice confié à sa vigilance. Dans le temple dWmphiaraos, il fait observer les règlements, s’assure que les consultants ont versé les droits usuels, inscrit sur un registre leur nom et leur patrie’. Dans les Asclèpieia les plus célèbres, il intervient comme médecin ou comme chirurgien : à Pergame ou à Smyrne, le rhéteur Aolius Aristide s’adresse au zacore ou au néôcore, pour demander sa guérison au dieu’" ; un récit miraculeux d’Épidaure représente les zacores cou- chant un malade et l’un d’eux faisant une opération ". Le zacoî-e linit par être un véritable administrateur : il ne se souvient plus du tout des tâches viles qui lui incombaient jadis. Dans les derniers siècles avant l’ère chrétienne et surtout à l’époque impériale, il apparaît comme un fonctionnaire ou un dignitaire d’un rang quelquefois élevé. C’est, naturellement, à ce dernier stade, quand il conférait un titre très recherché, que les inscriptions nous font connaître le zacorat.

La fonction de zacore est souvent confiée à une femme’-. Il en est ainsi, non pas seulement dans les cultes féminins, ceux de la Déesse Mère ’^ et de Rhéa ’*, mais même dans les sanctuaires d’Asclèpios ’*. .K Épi- daurê, on disait en manière de plaisanterie : xûet Çàxopoç "".

Dans les associations consacrées à une divinité étran- gère, le zacorat était souvenlconlié à des étrangers, peut- être même à des esclaves et à des alfranciiis ’". Isis a pour zacores, à Athènes, un Zobias ou un Zopyros de iMilet, un Sostratos de Laodicée ’* ; à Rhodes, Saïstès, le

Scliol. V. t’i7li ; c’est un exemple ik- confusion entre le néôcore cl le zacore.

— s Inscr. gr. l. II, n» 404, I. 4li ; C017). inscr. gr. u" 4SI — /nscr. gr. t. III, n’ i6J ; Jnscr. gr. t. III, n" 164, iO’3 (Athènes) ; Corp. inscr. gr. n’ iî9^ : Dhein. Mus. 1864, p. 255-256= •Eotii». ’}io,«.o).. 1913, p. 197, n<’6 :cr. P. Housse !. /lee. des cl. gr. l. XXVUI (rMô), p. 4bl (Athènes el Déios) ; Monnm. gr. publiés par lAssoc. des et. gr. t. Vlll (1879), p. 40 (Délos) ; /nscr. gr. t. XII, 1, u» 33 iRhodcs) ; Aelius Aristides, Oral. I, p. 459, 173, 478, 491, 494 (Her- gamc et Smyrne) ; Corp. inser. gr. n’ 6002 = Jnscr. gr. l. XIV, n» I0J6 =z Inscr. gr. ad res rom. pert. 1. 1, n» 103 (Rome). — « Jnscr. gr. t. IV, n» 1547 : cf. n" 154S, 1549 (lipidaure) ; Corp. inscr. gr. n» 600i (Rome). — 7 Cf. Wjla mowili, Wj-rmes, t. XXI, p. 94 ; P. lîirard, L’Asclépieion d’Athènes, p. 27.

— 8 Arisloph. el Schol. II. ee. ; cf. P. Girard, i. c. — ’ 'E.iisi. 4fj(«.o>.. 18S3, p. 94 ; cf. JJermes, t. XXI, p. 91. — ’» Ael. Arist. II. ce ; cf. P. Girard, op. cil. p. iS. — Il Hippys, /. c. — ’2 Voir P. l’oucart. Les associations religieuses, p. lOa. — 13 Inscr. gr. t. Il, n» 6il ; l. III, n» 164. — I’ Mcander, /. r.

— Ib Jnscr. gr. t. IV, n» 1547, 1. 3. — I» Cf. ibid. n° 1.^13. — i’ : Voir Poland, Gcsch. des gr. Vereinsmesens, p. 313-314. — ’» /nscr. gr. t. II. n'> I114. I. Vii ; l. 111, n« 203 ; Ksr.ji. àpi(.,.’(.. 1913, p. 197, n’ 6.