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difficultés sôrieiisos Ipour la reconstitution de la cui- rasse homérique ’ [lorica, p. 1303]. Cette ceinture de cuir, garnie de plaques de métal [vestis militaris, p. 7721, est parfois de couleur rouge ^ etdécorée peut-être de broderies bigarrées (TravaîoÀoi ;)^ ou garnie d’argent *.

La ^(ivv) est au contraire très souvent nommée, notamment dans toute description un peu détaillée d’une toilette féminine ^ Quant aux épithèlcs £u^o)voç^ et xaÀXiÇcovoç, on se demande* si elles se rapportent à la beauté de la ceinture elle-même, ou de la taille qu’elle enveloppe ; paSOÇtovo ; ’, en efTet, ne peut guère désigner que la dépression produite parla ceinture ; la hauteur des reins, par opposition à la cambrure infé- rieure. Le goût pour les tailles Unes, survivance Cretoise ou non, persiste pendant la période archaïque ; sans dou te, dans l’arl du Dipylon, l’étranglement des silhouettes à l’hypogastre ne procède que d’une gaucherie d’exé- culion ; mais le vocabulaire d’Hésiode est significatif ’".

La matière de la ceinture féminine dans Homère reste discutée. La ceinture « d’or » de Calypso el de Circé" était peut-être en cuir garni de lames d’or’- ; on a également supposé une longue bande de tissu enroulée plusieurs fois autour du buste, parce que telles appa- raissent les ceintures sur les monuments assyrieps’*, parfois avec les extrémités flottantes. Or la ceinture homérique d’Héra était garnie de « cent» — c’est-à-dire de nombreuses — franges (6 ùiavoi) ’% houpettes pendantes en fil d’or, ou bien en bractées [brattea] ou lamelles minces de ce métal, luxe essentiellement mésopota- mien. On a pu citer à ce propos les fragments d’une ceinture chypriote, qui témoigne d’un art indigène assez influencé par les modèles grecs" : c’est une série de plaques à décor estampé, reliées entre elles par des charnières ; chacune est percée dans le bas de vingt trous oîi passent des anneaux, qui, par l’intermédiaire de fils d’argent, supportent de petites clochettes creuses du même métal, dont la forme et la disposition sont évidemment copiées sur les garnitures de glands dont parlent nos textes. Assemblage riche, mais un peu lourd, auquel l’art classique ne pouvait se complaire.

Un échantillon plus récent, moins somptueux, de cein- ture féminine a été depuis peu retrouvé au Kouban, dans le sud de la Russie  : elle était dorée, avec incrustations d’ambre ; de petits bâtonnets s’y achèvent en têtes de lions et do béliers.

Rappelons qu’au jour des noces l’épouse portait une ceinture que déliait le marié lui-même [nodus, p. 88] ; elle afl’eclait sur le devant un nœud spécial et rituel, le nœud d’Hercule, qu’on voit en jilace sur une statue d’Alhèna’*.

A Byzance, la splendeur des ceintures était telle qu’on appelait Çtodiai les suivantes dites ornatriccs dans le monde latin ; la femme de Rélisaire, Antonio, fui ijoii^x/, de l’impératrice ïhéodora ’■'. Au temps de Lihaniiis -",

U ;n,ll. XI, 234. Eiooplioniicllcmcul ^.r,,,».., Od. VI, 38. — 1 Ilclbig, o ;>. cit. p. 3ii6. L’embarras csl grand aussi pour l’inlcrprélation riu ! ;i5|ia| cf. cinctus c. Ilclbig, ibid. p. 371 9i|. — 2 /(. VI, ilO ; Vil, 305. — 3 //. IV, Ï15 ; X, 77 ; .VI, 230. — * n. XI, 537. — 6 II. XIV, 178 S(|. ; Od. V, »3t ; X. 54V ; XI, 243 ; a<jmn. IV (iii Vciier.), 164, 235, ïii. - » 11. 1, 4i9 ; VI, 467 ; IX, 306, 500, 667’ ;

XXIII, 261, 700 ; llijmn. V (in Cercr.), 212, 234, 243, 255. — 7 Jl. Vil, 139 ;

XXIV, 698 ; Od. XXIII, 147 ; Hymn. 1 (m Ap Jiel.), 154 ; Il [in Ap. Pyth.),«6S. — » llelbig, op. I. p. 2C0-S65. — 9 /(. IX, 694 ; Od. III, 154 : Hymn. V (in Cerer.), 9 •, 101, 201. — 10 K ; !;™voî : S< ;ll^ 31 ; fragm. 138 ; 3<,(lù !;™.oç : fragm. 93, 4 ; il dit X,iai pour la loilclle <lo Handore : Op. el d. 72. — )1 Od. V, 232 ; X, 545. — >- llelliig, loc. cil. — 13 A cause du mol fiVV». (> :ij", Si ;„■„,, |iii,t’[ ;ur

les anaxyrides [bracae] et le ^(ocTyîp comptaient parmi les insignes des tnbeUarii impériaux. Victor Chapot.

ZOPIIOROS, ZOPIIORUS. — I. Rn Grèce, sous les formes Çcoo^fôooç xùxXo ;, ^(oo-iopo ;, Çw’iopo ;, synonyme de zoDî.crs.

IL En-matière d’art, ce mol s’applique <à toute dispo- sition décorative qui, sur une surface formant un ban- deau continu, présente une suite de personnages ou d’animaux. Dans l’art monumental de l’antiiiuilé clas- sique, celte disposition constitue la frise (voir infra III). Dans l’art industriel, l’usage de celte bande historiée n’est pas moins ancien ni moins répandu. Dès l’époque archaïque il s’est imposé aux peintres de vases, qui groupent sur une bande unique ou répartissent sur plu- sieurs zones les figurations empruntées soit au motif animal ifig. 203, 204, 20-41, "2784, 2702, 3921, 42til, 4262, 5380, 7273, 7276, 7281, 7283, 7284, 7288, 7291, 7299, 7300, 7 :307), soit au motif humain ffig. 1039, 1040, 2039, 3921-3923, 4339, 3381, 7239, 7260, 7266, 7274, 7277-7280, 7306, 7308, 7315. 7362). On retrouve le même principe de décoration dans la céramique à reliefs de la Grèce (fig. 7332, 7335), de l’Italie mé- ridionale (fig. 3924, 7334), de l’Elrurie (fig. 2829, 2830, 2832), d’Arezzo (fig. 7337) et de la Gaule (fig. 3044, 3183, 6496, 7338), sur les plus anciennes situles et cistes en bronze comme sur celles de l’époque impé- riale (fig. 1544, 6476, 6480), sur les coupes chypriotes en argent (fig. 927) et les vases mycéniens en or (fig. 5928) comme sur les belles pièces d’argenterie et d’orfèvrerie de l’art hellénistique et romain (fig. 972, 974-978, 981, 43.36, 7095, 7096). L’art industriel utilise la bande historiée pour l’ornementation d’innombrables objets. Sans entrer dans des détails fastidieux et néces- sairement incomplets d’énumération, il suffit de ren- voyer aux figures du Dictionnaire pour faire com- prendre son rôle dans l’ornementation des armures (fig. 58, 59, 1638, 7220, 7242), des parures (fig. 933 Atiiènes, 964 Élrurie, 1004 Crimée), des cofTrets (fig. 458-460, 926, 4672), des sièges (2841 Étrurie, 6917 Crète), des trépieds (fig. 7080, 7081, 7083), des stèles étrusques (fig. 2814, 2815), des sarcophages peints (fig 6104 Clazomènes, 6474 et 6473 Crète) ou sculptés (fig. 0113-6113), enfin des étofTes de luxe (fig. 3638) ; c’est peut-être aux bandes brodées sur les étolTes phrygiennes que la frise doit son nom [puRYGitMorusJ ’.

111. Terme d’architecture. On désignait ainsi la frise, membre de l’entablement qui prend place entre l’archi- Lrave (l’pistijliiim) et la corniche (veThov, coroiia). A vrai dire, ce mol devrait s’appliquer à tout élément architec- tural « qui porte des ligures », puisque tel est le sens étymologique (cf. les colonnes zoophores d’Kphèse, fig. 4953). Mais, dans l’architecture classique, c’est précisément à la frise qu’est réservée la décoration historiée.

xaiv. jrfuc.lT,.) ; cf. I’iiu ;i, /Jomcnc.t, IV. /.,. ;, ;,, [Uvrmes, XLIV (1909), p. ;i40-547). — " I-ay.nrd, Niiicvch, I, pi xx, riv ; l’crrol cl Chipiez, Hist. de fart. 11, p. 455. — 15 Jl. XIV, 181. — ’6 Diimmlcr, ./aAr*. fks Jnstit. II (1887), p. 85-94 el pi. viit ; llelbig, op. eit. fig. 73. — 17 Pliarniakowsky, Arch. .In ;. XX (1905), p. 58. — 1^* l’oll.ik, Oestcrr. Jahesheflp, XII (1909), p. 160. Cf. un oxomplairc délacbé de ce nœud : Id. Ktnsaiscli-anlike Goldschmiedc- arbàlen der Sammltmg Nelidou ; Lcipz. 1903, p. 113, n- 329 cl pi. xiii. — 13 Ps. Codin. p. 279, 9 l’reger ; cf. p. 254, 6. — iOlJrat. LXIl, § 14.

ZOl’IlOltOS. — 1 Philander, In dccem tibros il, Vitrwii iinnotaliones. I, 2, Rome, 1544, p. 12 ; cf. HaUfeld-narmeslclcr, Dictionn. île la langue fr. t. V. Frise (ilal. frcgio).