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hisloriée (fîg. 688, 1705, 2703, G808) . Toutefois il n’y avail pas de règle bien définie pour Fordonnancc corinthienne, puisque Vilruve admet indifféremment une disposition ionique à frise continue, ou dorique à triglyphes ’. D’autre part, la bande hisloriée est tout à fait exception- nelle ; on ne rencontre guère que la frise lisse ou cosmo- phore ^. La frise moulurée devient de plus en plus fré- quente sous l’Empire, surtoulen Orient ; mais elle existe déjà dans l’ordre intérieur de la tliolos d’Èpidaure (2"" moitié du iv« siècle), oîi elle se profile suivant une courbe en doucine ^ Dans un temple d’Ëphèse et à VIncanlada de Salonique, le renflement de la doucine semble s’aplatir comme sous le poids de la corniche * ; ce profil, qui se rapproche de celui de certains chapi- teaux corinthiens, manque à la fois d’élégance et de fermeté. Le plus souvent la moulure n’est qu’un large tore, dont la convexité produit des effets puissants et simples de lumière et d’ombre (temple de Zeus h Labranda, petit temple à Palmyre, temple à Baalbeck) ". Généralement lisse, cette variété de frise comporte parfois une ornementation végétale, palmettes, fleurs ou rinceaux (théâtre d’Aizanoi) ; à Salonique, la doucine est striée de cannelures verticales. Une bordure {cynui- tium cophori), également moulurée et qui peut s’orne- menter d’oves ou de rais de cu’ur, méiue si la frise reste lisse, sépare celle-ci de la zone des denticules. La hau- teur du :opho7’os corinthien, quel qu’en soit le type, est toujours moindre que celle de l’architrave.

Rome. — La variété toscane de l’ordre dorique est dépourvue de frise ; mais, dans les temples étrusques, l’architrave en bois recevait un revêtement de plaques en terre cuite, ornées de reliefs et coloriées, qui consti- tuait un ro/)/(o ;’os d’applique’. L’ionique romain admet soit la frise lisse et plate (temples du Forum hoiilorium à Rome, portique du Forum triangulaire à l’ompéi, ordr(^ du théâtre de Marcellus = fig. 1776, Colisée, etc.)’, soit la frise ornementée (temple dit de la Fortune Virile = fig.7604, et temple du Ponte ro«o à Rome)’, soit enfin la frise bombée, mais à une époque tardive (thermes de Dioctétien)’. Ces frises sont en général un peu moins hautes que l’architrave. Mais l’ordre romain par excel- lence est le corinthien, dont la somi)tuosité répond aux goûts fastueux de la Rome impériale et qu’elle associe presque partout aux grandioses conceptions de son architecture. La frise corinthienne à triglyphes, admise par Vitruve, ne se rencontre guère que dans quelques monuments provinciaux, contemporains d’Auguste (arc d’Aoste, temple à Philae), ou de basse époque (lom-

IVilruï. IV, 1,5 ; cf. Choisy, VUruiv, 1, p. 119. — 2 Cf. au Diclymcion, t^tes lie AlC’diisc entre des volutes ; aux propylées des gymnases d’Olyiupie (époque roniaioe), bucrûnes et vUtae ; au temple d’Antonia à Sagalassos, au mur de scène du tlu^tre d’Aspendos, à la porte d’Hadrien à Adalia, aux propylées de Damas, rinceaux ; aux temples eorinlhiens de Tcrmessos, feuilles d’acanthe dressées tLanckoronski, op. cit. 11. fîg. 38. M, 43). — a Defrasse-Lechat, Epidaurc, 1895, pi. vil. Le courouucraent aurait-il etc refait ? — ’ [Itirm, Haukimst d. Gr. 2« éd. p. i9*, fig. 215 ; ce temple d’Éplièse était dédié à Claudius César. Même type de frise à un tombeau de Mylasa : Le Bas, Voyage archéot. Jtinrr. pi. lmv, éd. S. Reinach, 1888, p. 47. — 6 Uurm, op. cil. Og. il6, et Baukunst d. Etrusker u. Jtômer, 1’ éd. fig. i73. — 6 Ibid. p. 87, fig. 97 et p. 116, fig. IS9 ; types de plaques d’après la collection Cnmpaoa. tbid. fig, 82-83, et S, Reinacli, Hi’purt. reliefs, II, p.SlCsq. ; frise ionisante d’un temple voisque de Velletri, .Vod’s. «cari.’ 1915, p. 6S-88, fig. J-13. — 1 Dcibruct. Die drei Tempel am Forum Holit. Koine, 1903, pi. Il, A et B ; Mau-Kelscy, Pompei, ils lifeandarl, IS99, p. 120, fig. :,5 . Guadet, Étude sur la constr. du Cotisée, 1878 ; ûurm, op. cit. fig. 413 et 742, — 8 Durm, op. cit. fig. 422 ^= notre fig. 7*i04 ; Fiechter, Dcr ion. Tempel am Poutt rotto, dans Hum. Mitlheil. Xl, I90fi, p, 270-272 et pi. m : petits génies soutenant des guirlandes. — 9 Durra. loe. cit. — ’** Cf. supra, n. 1 ; Uurm,

beaux à Pétra) ’°. Le type ordinaire de la frise continue est la plate-bande lisse (fig. ’i83, arc de Rimini ; i88, arc de Constantin ; 1780, 2704, temple de Jupiter Stator) ". Comme variétés de ce type, il convient de citer :1° la frise qui sert de champ à une inscription dédicatoire, soit gravée dans la pierre (portique du Panthéon, temples de Vespasien, d’Antonin et Faustinc, à Rome,capitolesde

Fig. 7004. — Frise de temple romain.

Lambèse et de Doiigga, etc.), soit en lettres de bronze fixées par des crampons (temple d’Assise) ; 2" la frise mo- dillonnée do l’ordre supérieur du Colisée, qui est inter- rompue par une série de consoles ^ Les profils bombés, ou plus rarement contournés en doucine, s’introduisent vers la fin du n^ siècle, sous l’inlluence de l’Orient ; à Home, on en voilà la basilique de Neptune, construction d’Antonin le Pieux ", sur l’arc dédié par les orfèvres à Septime Sévère, et à l’intérieur de la rotonde qui est deve- nue l’église de Sainte-Constance ". . l’arc des orfèvres, le tore est décoré de rinceaux ; à Spalato, sur la colonnade intérieure du mausolée de Dioclétien, il est couvert de feuillages imbriqués, qui lui donnent l’aspect d’une longue guirlande ’^ Quand la frise de l’ordre comporte une décoration sculptée, elle reste en générak’osw«o/j/(o ;’e ; autrement dit, l’ornement se réduit à un motif courant (fig. 67.^9). La guirlande, sculptée à plein relief, est une heureuse survivance de la tradition alexandrins (fig. 1774, 26(56, 6008, temple de Vesta à Tivoli ; 7154, temple rond dans une peinture de Pompéi) ; mais on lui préfère les enroulements de rinceaux, dont on retrouve des spécimens dans tout l’Empire et dont quelques morceaux comptent parmi les plus belles productions de l’art décoratif". Nous voyons reparaître, combinés ou non avec des motifs végétaux, les candélabres et luribules, les patères de sacrifice ’", les tètes de vic-

op. cit. fig. 433, 689, 827. (Juant aux triglyphes dans l’ionique, on en a dos exemples en Sicile grecque (temple dit d’Empédocle à Sélinontc, tombeau de Tbéronà Agrigente, cf. notre fig. 1771), en Élruric (Durm, p. 70 et fig. 72| et à Pompéi {temple d’Apollon, maison du Faune, cf. Mau, op. cit. p. 82 cl 287) ; cf. Vallois, L’architecture picturale des vases grecs, dans Jlerue arclidoi. 1908, I, p. 383. — Il Un exemple cLissique est celui du Panthéon. — .i Dnrm, fig. 742 ; Clioisy, Hist. de l’architecture, l, p. 551, fig. 14. — " U après 11. Lucas, Zur Geschichte der Neptunbasilika, progr. de Berlin, 1905. — " Choisy, îiirf, fig. 14 B ; Durra, fig. 442 a et 801 ; Noack, Die llaukunst des Mterlums, pi. oxcn ; Slelliner, Uoma nei suoi monumenti, 1911, fig. 332 ; cf. l’arc de Zana (Diana Veteranorum), sous Marc Aurèle : (iscll. Les monuments ant. de l’Algérie, I, 1901, pi. xxxm. — <» Durm, fig. 686 et 857 ; Hébrard et Zeiller, Le palais de Dioclétien, fig. à p. 83-85 ; cf. une porte de Palmyre, dans Noack, op. cit. pi.

cLxxxiv. 16 Durm, p. 421-428. Voir les rinceaux de l’Ara Pacis, ceux du

Forum de Trajan au Musée du Latran. la frise du temple du Soleil aux jardins Colonna, celles de la Maison Carrée à Nîmes, du théâtre d’Arles, du temple d’Auguste à Pola (Durm, fig. CCI et Noack, op. cit. pi. i.xxv). — 17 A Préneste, patères entre lesqueiles sont gravées les grandes lettres d’une inscription.