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engager les bêtes qui se déroberaient d’abord ’ ; de toute façon, pour tout tîlet pourvu d’une coulisse (ttco !- ôpoiAo ;, epidronuis, limbus) -, les chasseurs apostés à cet elîet le tiraient alors ^ et, promptement, les ailes {(dae)^ du filet, qui avait reçu une forme d’entonnoir, se refermaient. Le gibier était pris * ; mais il ne man- quait pas de se débattre et il fallait souvent, surtout pour les cervidés, que les chasseurs, dans une sorte de corps-à-corps S maîtrisent la bète, dont les pieds seuls étaient embarrassés par les filets (fig. 7360).

Il fallait aussi faire attention à la direction du vent pour l’établissement des toiles ; on devait les placer de façon à aller contre le vent, en rabattant le gibier de leur côté ; sinon son flair l’avertissait du danger*. Quant à la disposition même des filets, il faut renvoyer aux règles détaillées que donne Xénophon".

Pièges. — Xénophon a décrit aussi en détail la podo- slrabe dont on se servait pour prendre les cerfs ’", et on a passé en revue, à l’article pedica, les pièges à lacet, à collet et à ressort, qui, comme leurs noms l’indiquent (Tcooivpct, ttooo(ttp^6t|1, visaient à embarrasser ou à immobiliser le pied de leur victime. Mais les anciens avaient inventé bien d’autres appareils pour capturer le gibier.

Les besoins toujours grandissants de l’amphithéâtre amenèrent à perfectionner particulièrement les méthodes qui permettaient de prendre vivants les grands fauves. Au. endroits qu’on savait hantés par eux, on creusait des fosses circulaires {foveae, opûyfiaTa), au milieu des- quelles on conservait un pilier de terre. Sur ce pilier, aux approches de la nuit, on posait une ciièvre, un agneau ou un chien, puis on recouvrait la fosse de branchages et on formait aussi une sorte d’enceinte basse autour de la fosse. .ttiré par les cris de la bète, le fauve accou- rait ; arrêté par l’enceinte, il prenait son élan pour la franchir ; sous le poids de son corps bondissant les branciiages cédaient, et il restait au fond de la fosse ; on y descendait alors une cage ouverte, l’animal se pré- cipitait vers le morceau de viande placé au fond ; pen- dant ce temps on refermait la cage". Sur une mosaïque de Cartilage, on voit une cage en charpente, à claire- voie, avec trappe mobile : un chevreau, attaché à l’en- trée en guise d’appât, attire un lion, qu’un rabatteur chasse à coups de pierre vers le piège ; la porte de la trappe est maintenue ouverte par un chasseur qui s’ap- prête à la faire retomber sur le fauve ’-. Dans une fresque

l Cos cliuniiiis sont dils ; :a5â^io ;Aa Ou Sia5 ;ouat par Pollux, V, 36 ; c^. Gratt. Cijn. itî. — 2 AjHji/isest un lermc d’un emploi couranl pourzsoiSjojio : ; dans ce sens voir Xcii. fjn. U, C ; l’oll. V, i8 ; Oppian. IV, 415 ; pour fpi’iroMiij, qui impliqu" l’emploi du grec !-iS ;,|.o ;i ;senlcmeiU dans Pollux, V, iUl, nia.Xat.hist. XIX, I, i. GraUius.Ci/n.^6 0, rccommaude de (resscr le limbus de quatre brins et de lui faire faire sii fois le tour du met. [)e là les retia /orta de Tiliullc, I V, 3,1 âCartauU ; cf. iNonn. lfion,W. Si. — •’ïl’ourscrrerou fermer un filet on disait coniru/icre : pour l’étendre et l’ouvrir, aUrakere,expan>icre. C’est sans doute à un filet destine à ramussev le gibier qu’on donnai ! ce nom de o^vrvr, (Babr. Fab. i3, S), généralement rapporté à la senne ou seine (par le latin safjena) des péelieurs. Cf. p. 094, n. 3. — ^ Aiae, i. ;...'iii>'.«, ^-.inya., Follui, V, 39 ; Xen. Cyn. M, 5. Le garde du filet, i.n,«.fi ; en grec (cf. p. 694, n. 3j, se dit en latin su6£t ;s5or, Felron. Sat. XL, 1 ; Serv. ad Aen. XI, -OS. — ^Sur une lampe romaine de Carihagc on voit un lion et une biche enveloppés dans des filets circulaires poussés par les rabatteurs, Gauckler, Btdl. du Comité 1901, p. 135. C’est sans doute en pensant ii ces filets gonllés sous l’efTort de l’animal qu’Horace parle de tereles plaijae. Carin. I, 1, ii. 11 fallait parfois maintenir éncrgic(uemcnl l’animal qui se débattait, comme on le voit à la fig. 7360. Voir pour les filets, p. C90. n. 10, et p 094, n. 3. — 6 Voir aussi Espéran- dieu, Heeueil, II, 1500. — Le petit gibier, comme les lièvres, parvenait par- fois à s’ échapper du lilet, cf. Espérandicu, Recueil, 11, 1048.— 8 Oppian. IV, 00-76. — 9 Xen. VI, 5-10. Four ce système de chasse qui consiste à rabattre le gibier vers une haie ou une barrière, où l’atteDdenl les chasseurs, voir Peigné-UelacourI, La Chatse à la haie (Paris, 4858). — 10 Xen. Cyn. IX, 11-18 ; Collu», V, 32-34.

du tombeau des Xasonii (lig. 73’)l)des chasseurs, pro- tégés par de grands boucliers, repoussent un tigre et sa tigresse vers une cage, au haut de laquelle un autre veneur est aposté, la lance en arrêt ; sur la figure de Bartoli l’entrée de la cage est fermée par une glace et on a sup-

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que d’IIippone : en travers d’un salins un filet est tendu, dissimulé par des branchages ; au filet est annexée une cage où doit se trouver un ap|)àt ; des rabatteurs, pro- tégés par les mêmes boucliers ovales, y poussent, à l’aide de torches enflammées, un lion, une lionne et des pantiières ’^

Armes de c/iasse. — Dans Vius/rinnen/nin vena/o- rium^’ une part considéraijle appartient aux (iniui venatoria ".

Sous les nom de xogûvti et de poTraXov et sous celui de CLAVA on a désigné d’abord un bâton noueux à gros bout. Cette arme primitive faisait naturellement partie de l’équipement du chasseur. V Anthologie grecque la mentionne souvent parmi celles qu’il consacre ’^ Quand Datame veut paraître devant Artaxerxôs comme s’il avait prisThuys à la chasse, il se montre dans un accoutrement rustique, une galea venatoria sur la tête, une dava dans la droite et, de la gauche, tenant le Paphlagonien en laisse ". U suffit de rappeler les exploits qu’Hercule doit à sa massue ; le surnom de KopuvY|Tïi< ; était resté attaché à Périphétès d’Épidaure, à qui Thésée enlève sa massue", et à Arithoos l’Arcadien, dont la massue finit par passer à Nestor ■-". C’est dans les pays monta- gneux que l’usage de la massue se maintient le plus longtemps : les korijnéphores de l’Attique"’ et de Si-

Cf. Miller, Das Jagdwesen dcr Oriechen, p. 51 . l’our les pièges d’oiseleur voir plus bas, p. 094.— " La fui-ea est déjà meiilionnée pour la chasse aus fauves par Lucrèce,

V, 1248, et par Cici’ron, Phit. IV, 5, 12. Sur la structure de ces fosses, Plin. Nat. hist. VIII, 21 ; X, 112 ; Claudian. De Cons. iilit. 111, JlO.Oppien les appelle JiOfa, IV, 85 ; c’est lui qui décrit la manœuvre de la cage. Xénoplion, Cyii.X,i, les appelle ojiYl»«T« et mentionne aussi l’emploi d’appàls empoisonnés i l’aconit ; Silius lialicus, VI, 329, parle de l’agneau. Voir p. 689, n. 18. — t2 Gauckler, Calai, du Musée Alaoni, suppl. A. pi. I, n» 171 ; tnv. des mos. de l’Afrique, 11, 007 ; cf. ci-dessus il siusivuii,p. 2112, u. 3, 2116, n. 20. — 13 Fig. 7351, d’après Barloli, pi. xxviii. L’emploi de la chasse au miroir est rendu certain par Claudian, Carm. XXXVI, 267. — Il G. de l’achtére, Jm. des mos. de l’Afrique, III, n. 45 (ajouter à la bibl. la reprod. dans liliimner, lioem. Privalaltert. 1911, fig. 83). Cf. Oppian. IV, 77 et p. 689, n. 16 sq. — « Hlin. Ep. V, 19, 3 ; Dig. XXXlll, 7, 12, 12 ; C. i. l. XIII, 5708. PoIIux, V, 19, énuinére les armes de chasse sous la rubrique -.% sf-iî ,uy».-t<rnv ifY«liti. ; Xénophon parle de iHf.u-.fn, Mem. II. 1, 4 ; III, 11, 7.

— 10 Arma venatoria, Sen. De Ilenef. I, 11,0. — n Lconidas montre un chasseur consacrant à Pan sa jai5<i»favo ; «o ;ù.«, dont il a assommé des loups, ou son fi-.’/,ov : Anlk. Pal. VI, 34, 35. Cf. 3 (.. en olivier), 351 (o. en hêtre), 78. 87.

— 18 Corn. Nep. Dut. 3. Xénophon donne le finai.- à son chasseur au lièvre,

VI, 11. Cf. Pollui, v, 28. — 15 Selon ApoUodore elle était en fer, selon Pausaniasen bronze. Voir les textes discutés à l’arl. Périphétès de Roscher, Lex. d. Mythol. - ^0 llom. 11. VU, 9 et 138. Cf. Paus. VIII, U, 4. - ’il Plut. Sol. 3U ; Diog. taert. Sol. I, Où.