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cyone ’ ont même joué un rôle politique ; du temps de Xénophon les Arcadiens portaient encore la massue^ cl s’en servaient surtout dans la chasse au lièvre’ ; on la voit portée par des cavaliers Ihessaliens au iV siècle av. J.-C. ’ et, au n" ap. .I.-C, par des auxiliaires Spartiates ’ La tête de la massue pouvait être rendue plus redoutable par une garniture de bronze, de fer ou de plomb ° [voir clava].

Le PEDiM n’était d’abord qu’une massue moins lourde

et légèrement recourbée, à laquelle son adeclation parti- culière à la chasse au lièvre a valu en grec le nom de XavwSoXov". On voit le peduin, tel qu’il était au v<= siècle, sur le vase à figures noires reproduit fig. 73oi* ; pour la forme qui lui est donnée depuis l’époque hellénistique, il sul’lit de rappeler l’image classique d’Orion, reproduite à l’article PEDUM{fig. 3339 ;. Nous n’avonsà ajouter ici que quelques autres figurations dans des scènes de chasse ■ Son nom indique qu’on pouvait le lancer sur la bête pour l’assommer ou l’étourdir, à la façon du schbot égyptien, et on le voit une fois employé à cheval ’".

La hache [securis], l’arme essentielle de la chasse pri- mitive, a survécu, pendant l’époque historique, lorsqu’il s’agit d’abattre du gros gibier. Les monuments montrent

1 Pnlliu, On. 111, S3. Cf. Busolt, Gr. Gesch. I, p. 211, ilC. — 2 m. HcU. VII, 5, JO. Cf. F.ul-ip. Siqipl. 715. — 3 Xcn. Cyn. VI, Il cf 17. Cf. PoUior, Album des vases du Louvre, G 70. — ^ On voit la massue porli-e par un cavalier cL par son écuyer sur une monnaie de Pharsale du iv« s. : Th. [îeinacli, Corolta ninni^matica, 1900, p. -71. Elle fig-ure [icul-Èlre un chasseur. — ^ Cf. en dernier lieu, sur le bas-relief du porlc-massiie de Sparle [Ath. Mitt. (903, p. 291), A. von Premerstcin. A7io, 1911, p. 359, où l’on liouvera aussi les textes sur le port de la masque par la police sous l’Empire. — fi Dans la (iiÀtS-îo- ffïîyvr, ; xo5"»v«, (ju’Oppien éuunière parmi les engins de chasse, Cj/n. 1, 135, on a proposé de voir une xoovvki. La massue se voit parfois sur les vases peints, .i fond noir, dan3 des chasses au sanglier (S. Heinach, Itép, rases, I, p. 1 02, et il, 3.5-1 ; cf. l’hérOon de Trysa) ou au cerf ^ib^d. 11. p. lf.i). Cf. notre (ig. 7354. — 7 II n’y a pas d’exemple du leimc avant Théocrite, |V,49 ; Vil, 128. Cf. Aiith. Pal. ’UiS !i et 290. Calliniacpie appelle dùjii la chasse au lièvre 1.ai- ;wS :’i.ia, U. in Dian. 2. Mais Xénophon ne connaît encore que le ^otoa’,-/ pour cette chasse, Cyn. VI, 11, 17. Ko’AKj&o-i, généra- lenicnl pris au sens de houlette, l’est parfois dans celui de lagobolon, dans VAntlio- tor)ie gr., VI, 100 (en olivier). AavuSd’tov s’y trouve, VI, 177, 187. — 8 Lenormant, Élile céramoijr. Il, pi. xcvin, p. 322 ; S. Ucinach, ttép. Vases, 11, p. 223. — Mus. Worsl. pi. XXI, 2 (pierre gravée : génie de la chasse) ; MillinHeinach, II, 11 ; Mailha, /,’/lr/c(n/s ?uç, fig. 275 ; Arch.Jahrb. Inst. 1907, p. 103 ; Arvanilo- poullos, Tliessttlika mnémeia, p. 16 (lécythe de Bonn, v. «0) ; Roem. Mitt. III, p. 177 ; CoUignon, Sculpture funéraire, p. loi (stèle de l’Ilissos). — 10 La gemme repr. dans Imhoof et Kellcr, Thiere auf. M. und G. XVI, 30, serait-elle la même que celle do Mongei, Mvm. Acad. inscr. 2’ série, t. Vil, 182i (onyx gravé)’ ? — il Notre fig. 7332 = 2782 de l’art. Ernusci. Ln chasseur avec hache simple derrière l’archer qui, en char, poursuit htcufs et chèvres sauvages, Murray, Excav. at Cijprus (Ënkami), pi. i ; un autre atlai|uaut un cerf, sur un buechcro étrusque, Potticr, Album du Louvre. C 301, pi. xxv. Cf. les chasseurs perses des sarcophages de Sidon, S. Reinach, /iêp. Ileliefs, I, p. 414-3 ; ceux d’une chasse de Calydon, Itép. Vases, I, p. 322. — ’2 Concslahdc, Mon. di Peruijia, pi. i.xv-i xvi ; Nicole, Supplément aux vates d’Athènes, n. 12S1 ;S. Rein.nch, Itép. Ileliefs, 111, p. 4 et 103 ; Espérandicu, liccueil, I, 133, 1G8. Pour la hache double dans la chasse au lion, cf. notre fig. 7306. — ’3 Cf. CoUignon, Hist. de la sculpture ijrccque. II, p. 313 ; ici d’après Uuruy, fli.it. des llom. IV, p. 101. La hache employée dans le vase de la ■■ Chasse do Darius « est nalurellemenl la sngaris perse (.S. Reinach, Hép. Vifses, I, p. 23) ; on la retrouve entre les mains de trois

du moins la hache simple (fig. 7352)" et la hache double’^ employées dans la chasse au sanglier ; il est vrai que, pour cette chasse, on peut toujours supposer que l’artiste s’inspire de la chasse de Calydon, où la hache était l’attribut d’Âncée ou de Thésée ; mais on la trouve aussi dans le relief de Messène (fig. 7366) qui dérive de la « Chasse au lion d’Alexandre » ’

L^ne variété de la hache, la bouplex, est mentionnée parmi les armes de chasse ", et on en a signalé une autre qui peut être la cateia ou francisque ’

L’arme la plus usitée à la chasse est celle qui lui doit son nom de venabuhim ’^ On traduit généralement ce mot par épicu ;mais le venabuluin comporte de nom- breuses variétés. Son épithète ordinaire est latum ’". Xénophon parle des pointes larges et coupantes (Xoy/«i E’jTtÀaTeî ; za’i ;up-/|X£tç) des akonlia^ et des probolia (Ttpo- oriXix) avec fer long de cinq paumes (0,38) et avec manche en cormier (pâooo ! xpav£tvat oopxTOTra/eïç) ’*.

Il existait une grande variété d’armes de chasse aux- quelles pouvait s’appliquer le terme générique de vena- bula. En dehors du venabulum proprement dit’", Var- ron nommait encore comme tel le sparuin ou sparus-", la TRAGILA-’ et le vERi’rt’.M-’- ; on trouve mention- nées ailleurs la falaric.a-’, la laiicea- la sigyna^° ; enfin les termes plus généraux de iiasta (Sop-j) *’ et de .lAcru’M (àxovuov) -’ sont aussi pris dans cette acception.

Ces traits ayant été chacun l’objet d’un article spécial, il ne nous reste ici qu’à dire quelques mots d’une caté- gorie d’armes d’hast plus particulièrement affectées à la chasse, celles dont la pointe est façonnée de manière à ne pouvoir être extraite de la plaie. Les monuments nous font connaître les variétés suivantes : le pourtour de la pointe est découpé et présente une série d’angles propres à déchirer les chairs^* ; la pointe est en forme d’hameçon-’ ou ses angles inférieurs s’allongent en bar-

Tluacos (|ni suivent Térée à cheval (ibid. Il, 240). — 14 Oppian. Cyn. I, I.H3. — iiUaucklcr,/nr. mos.A/’riçi/e, ll,n. 072. Cf.art. jujsivdm, p. 21 10, n. 20. Déjà sur un vase à fond noir du vi« siècle, on voit un homme nu sur le point de lancer contre deux daims un bâton de jet en forme de tituus, Sieveking-llackl, Vasen in Miln- cben, I, p. 135. — IG Le venabulum est mentionné par Cicéron, Ad famil. VII, 1 ; Verr. V, 3, 7. Il est défini ainsi par Nonius, p. 350 M : Venabulum, veiianliumtelum latissimum a cettris (peut-élre acteres), uciei longissimae. Et il renvoie à Vir- gile, /IcH. IX, 333. Au vers IV, 131, Servius note vennbulanutem ob hoc dicta juotl sunt tclaapta venaUts fjwtsi excipiabula. Pline, JVat. hist. VI 11, 8 (20), qualifie de venabulaàes sagittae ijrandiores invenatu elephantorum adhibitae. — l’Ov. Her. 1V,83 : lalov.cornea ferra ; Met. X,7I3 : panrfo i>. rostro. Virg. Aen. IV, 131 : lato r.ferro : cf. Sid. ApoU. ftmeff. .ll’in. — ISXen.’Ci/n. X,3. La manccuvrc du jfo6i’noy csl décrite par Pollux,V, 23. — 13 Voici les versdc Varron, exlrailsde son "Ovo ; Àùoa ;, (juc cite .N’ouius, loc. cit. : Nemp ; aut sucs venaticos in montibus sectaris Vena- bulo, aut cervos, qui tibi mali nihil fecerunt, Veruti^. Ah.’ artem praecl’iram ! Voici l’épigramme de Martial sur les venabula : Excipient apros, exspeclabuntque leones ; Intrabunt ursos, sit modo firma manus (Ep. XIV, 30). — 20 Le sparus est une lance munie d’un croc : c’est ce qui explique qu’en l’arrachant on tua Kpa- miuondas (Corn. Nepos, Epamin. 9). D’autres auteurs parlent dans cet épisode do /.a,s(a (Val. Max. 111, 2, 3 ;Cic.Z>e/î’i. 11.30). T.-Livc donne le s/M nisàCaton, XXXIV, 15, alors ({uc les généraux romains portent généralement la Ads^n. Sur Virg. Aen. XI, G82, atp’estis sparus, Servius commente : telum in modum pedi recurvum.Psirmi les armes de fortune des soldats de Catiltna. Sali. Cal. 30, 3, cite : spari aut lun~

ceaa ; parmi

des soldats de Sacrovii
ite, Ann. III, 43, mentionne les

venabula. D’après Festus, sparus icrulrait a spargendo. — 21 Voici les vers do la Meteag.is de Varron que cite .Nouius, /. c. : Aut ille, cervum gui volatili currens Sparo secutus tragutare trujicit. A la p. 224 M (cf. Festus, sub sparo), il cite ce vers de Lucilius : Tum spara, tum inurices portantur, traguta porro. — ’22 Gratt. Cyn. 110. — M Gratl. Cyn. 342. — 21 piin. Cyn. Ep. I, 6 ; Apul. Met. IV, 19 : VIII. 5, 10 ; IX, 2, 37 llelm ; C. i. l. XIII, 5708. — 2i Oppian. I, 152 ; Anth. Pal. VI, 170. La fausse orthographe oyïr.v, ; a fait prendre cette arme pour celle de la chasse aux sangliers (d’après Ilésychius, qui la qualifie de xa-ooGôko», et VElyni. magn.). — 2C (irait. Cyn. 177. — 27 Xcn. Cyn. X, 1 ; X, 3 ; Arrian. Cyn. XXIII ; Poil. V, 20. — 28 Une lance de ce lypo est portée par AIhéna dans une peinture du Fayonm, Itev. et. gr. 1906, p. 106. Voir aussi nue peinture do Pompéi, Sogliano, Pilt. di Pompei, n. 503. — 29 Gerhard, Etr. Spiegcl, 11, 17.