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32 PRÉHENSION — PRÉMONTRÉ.


Qui sert à prendre, à saisir : La main est l’organe préhensile par excellence. (Zool.)

PRÉHENSION (l. præhensionem), Sf. Action de prendre avec la main ou avec la bouche : La préhension des aliments. — Dér. (V. Prendre.)

* PRÉHISTOIRE (pfx. pré + histoire), sf. L’étude des époques qui ont précédé les temps sur lesquels l’histoire fournit des enseignements. Étude devenue accessible grâce à l’anthropologie et à l’archéologie. — Dér. Préhistorique.

PRÉHISTORIQUE (pfx. pré + historique), adj. Qui touche à la préhistoire. || Antérieur aux temps historiques. Les races préhistoriques ne nous sont connues que par les rares vestiges trouvés en fouillant le sol ; dans leur histoire, on remplace les dates par l’indication des espèces animales contemporaines de ces races, ou par l’état de l’industrie humaine à la même époque ; là, tout est relatif : on dit qu’un gisement est plus ancien qu’un autre, mais on ignore le nombre des siècles durant lequel il s’est formé. L’archéologie préhistorique a été étudié en France, en Belgique, en Suisse, dans la vallée du Rhin, en Angleterre, en Italie, en Portugal, dans les Etats Scandinaves ; c’est donc d’après des renseignements incomplets qu’on décrit les races préhistoriques. L’homme parait avoir vécu à l’époque miocène ; c’est ce que semblent démontrer les silex taillés préalablement brûlés ou étonnés au feu découverts par l’abbé Bourgeois à Thenay, au S. de Blois, dans l’étage aquitanien ; d’autres vestiges de l’existence d'un être intelligent ont été recueillis dans les faluns de Pouancé, à l’O. d’Angers : ce sont des os incisés d’halithérium, animal fossile de la famille des Lamantins. Comme on n’a pour l’époque tertiaire que des preuves de l’industrie humaine, on ne sait quelle race habitait alors le globe. C’est dans le terrain quaternaire seulement que l’on a retrouvé des ossements humains. (V. Tertiaire et Quaternaire.)

PREHNITE (Prehn, nom d’homme), sm. Composé cristallin de silice, d’alumine et de chaux rapporté du Cap par le colonel Prehn.

PREISLER, nom d’une famille de peintres et graveurs de Nuremberg qui vécut au xviiie siècle.

PRÉJUDICE (l. præjudicium, jugement anticipé), sm. Tort, dommage. || Au préjudice de sa réputation, contre sa réputation. || Sans préjudice de, sans faire tort à, sans renoncer à : Sans préjudice de ses droits. — Dér. Préjudiciel, préjudicielle, préjudiciaux, préjudicier, préjudiciable. Même famille : Préjuger, etc.

PRÉJUDICIABLE (préjudicier), adj. 2 g. Qui fait tort.

PRÉJUDICIAUX (préjudiciel), adj. mpl. Se dit des frais de procédure qu’on doit payer avant de se pourvoir contre un jugement.

PRÉJUDICIEL, ELLE (l. præjudicialem), adj. Qui doit être jugé en premier lieu : Question préjudicielle, question secondaire qui doit être jugée avant la contestation principale.

PRÉJUDICIER (préjudice), vt. Faire du tort : Cela préjudicie à mes intérêts.

PRÉJUGÉ, spm. de préjuger. Ce qui a été jugé auparavant dans un cas semblable. || Circonstance, apparence d’après laquelle on prévoit comment finira une affaire : Les préjugés nous sont contraires. || Opinion adoptée sans examen : Les préjugés sont un obstacle au progrès.

PRÉJUGER (pfx. pré + juger), vt. Rendre sur un point secondaire un jugement qui influe sur la décision de la question principale. || Juger, décider sans avoir examiné suffisamment : Préjuger une question. || Prévoir par conjecture : Autant que je puis préjuger. — Dér. Préjugé.

PRÉLART (x), sm. Toile goudronnée dont on couvre des marchandises pour les préserver des intempéries.

PRÉLASSER (SE) (prélat), vr. Affecter un air de dignité, de gravité qui convient à un prélat.

PRÉLAT (l. prælatum, mis en avant : de


præ, en avant + latus, porté), sm. Évéque, abbé qui porte la crosse et la mitre. || Ecclésiastique de la cour du pape ayant droit de porter le violet. — Dér. Prélasser (se), prélature, prélation.

PRÉLATION (l. prælationem), sf. Droit par lequel les enfants sont maintenus, de préférence à d’autres, dans les charges paternelles. || Droit pour le bailleur d’acquérir le premier ce que le preneur voulait aliéner.

PRÉLATURE (prélat), sf. Dignité de prélat, l’ensemble des ecclésiastiques de la cour de Rome qui ont l’habit violet.

PRÊLE (ital. asperella, dm. du l. asper, à cause de sa rude tige), sf. Genre de plantes cryptogames de la famille des Equisétacées que croissent dans les lieux humides, et sont répandues dans toutes les contrées du globe, à l'exception de l'Australie. Ces plantes ont un port tout particulier qui les distingue à première vue. Les prêles sont des plantes vivaces, et se composent d'un rhizome rameux que s'étend dans le sol humide à une profondeur variable pouvant atteindre 1 mètre et plus. Ce rhizome présente tantôt une surface hérissée de poils bruns, tantôt une surface dépourvue de poils et même lisse. Il se renfle à certains de ses entre-nœuds et forme des tubercules ovoïdes, de la grosseur d'une noisette, et remplis d'amidon. Ces tubercules, isolés ou réunis en chapelet, donnent plus tard naissance à de nouvelles tiges. De place en place le rhizome dresse certains de ses rameaux qui, formés des l'automne, dans touts ses parties, se développent rapidement au printemps suivant et donnent ces tiges que l'on désigne vulgairement sous le nom de queues de cheval. C'est à cette croissance rapide que les entre-nœuds des branches aériennes doivent la propriété de se désarticuler sous le moindre effort. Ces tiges, cylindriques articulées, sont généralement munies au niveau des nœuds de rameaux verticillés, et en outre chacun de ces points donne naissance à une gaine membraneuse dentée que l'on croit formée par des feuilles soudées. Les tiges sont de deux sortes, les unes fertiles, les autres stériles. Les premières ne sont jamais vertes, se développent les premières, n'ont pas de verticilles de rameaux et se dessèchent dès qeu l'épi est mûr. Les tiges stériles, au contraire, sont vertes, possèdent das verticilles de rameaux et persistent jusqu'à l'hiver. Les sporanges des prêles croissent sur des feuilles disposées en verticilles nombreux et rapprochés au sommet des tiges. Il existe un assez grand nombre d'espèces de prêles. Parmi elles nous citerons : la prêle des champs, appelée vulgairement queue de rat (equisetum arvense), commune dans les champs humides et sur le bord des rivières; la prêle d'hiver (equisetum hyemale), appelée encore prêle des tourneurs, et qui croît sur le bord des étangs et des tourbières. La tige des prêles renferme beaucoup de silice ; aussi l'emploie-t-on à polir le bois.

Prêle
Prêle

PRÉLEGS (pfx. pré + legs), sm. Legs qui doit être délivré avant tout partage. — Dér. Préléguer.

PRÉLÉGUER (pfx. pré + léguer), vt. Faire un ou plusieurs prélegs. (V. Léguer.)

* PRÊLER (prêle), vt. Frotter avec la prêle : Prêler une anche de clarinette.

PRÉLÈVEMENT (prélever), sm. Action de prélever. PRÉLEVER (pfx. pré+ lever), vt. Prendre avant tout partage une certaine portion sur un total : Prélever la dime sur une récolte. — Dér. Prélèvement. PRÉLIMINAIRE (pfx. pré + liminaire), adj. 2 g. Qui précède le sujet principal et sert à l’éclaircir. || Articles préliminaires, ceux qui, dans une négociation, doivent être réglés en premier lieu. — Sm. Introduction. | ! Ce qui sert de base à un arrangement : Les préliminaires de la paix. — Dér. Préliminairement. PRÊLE PRÉLIMINAIREMENT (préliminaire + sfx. ment. adv. Avant d’entrer en matière. PRÉLUDE, svm. de préluder. Sons qu’on produit pour s’essayer à l’exécution d’un morceau de musique. || Improvisation musicale. — Fig. Ce qui sert comme de préparation à une chose : Ce premier succès fut le prélude de beaucoup d’autres. PRÉLUDER (pfx. pré + 1. ludere, jouer, t’î. Essayer sa voix, son instrument avant d’exécuter un morceau de musique. || Se livrer a l’improvisation musicale. — Fig, Faire une chose pour se préparer à une autre plus importante : Préluder à la carrière du barreau par des études sérieuses. — Dér. Prélude. prématuré, ÉE (1. prsematuratum), adj. Mùr avant la saison : Fruit prématuré. — Fig. Qui arrive avant le temps ordinaire : Mort prématurée. || Plus développé que l’âge ne le comporte : Esprit prématuré. || Qu’il n’est pas encore temps d’entreprendre : Estai prématuré. — Dér. Prématurément, prématurité. PRÉMATURÉMENT [prématurée + six. ment. adr. Avant le temps convenable. PRÉMATURITÉ (plx. pré + maturité, sf. Qualité de ce qui est prématuré. PRÉMÉDITATION [l.prsrmeditationem, sf. Action de réfléchir à une chose avant de l’exécuter, de combiner les moyens d’exécuter un crime : l’.n justice, la préméditation est une circonstance aggravante. PRÉMÉDITER (1. pr.rmeililirri), vt. Réfléchir sur une chose avant de l’exécuter. || Projeter : Préméditer un crime. — Dér. Préméditation. PRÉMERY, —l.VX hab. Ch.-l. de c. arr. de Cosne (Nièvre). Forges.Ch.de 1er P.-L.M. PRÉMICES 1. primiti.T : de primas. premier, sfpl. Les premiers produits de la terre, du bétail : Offrir à Dieu les prémices de la moisson. — Fig. Les premières productions de l’esprit. || Commcncenieiil : les premiers du règne de Néron jurent heureuses. PREMIER, 1ÈRE (1. primaiium), adj. Qui précède tous les autres par rapport à l’ordre, au lieu, au temps, à la qualité, etc. : Lu première page d’un livre. Le premier village que nous rencontrâmes. Le premier homme. Le volney est le premier rin de Hourgogne. || La cause première. Dieu. || Matières premières, les productions naturelles non encore façonnées par l’homme. || Le premier VettU, celui qui arrive le premier. — Fig. Une personne, une chose quelconque prise au hasard : S’adresser au premier renn. || Qui est devant, en avant : Passer le. premier. || Qui surpasse tous les autres par le rang, l’importance, le mérite, etc : Le premier poète du siècle. || Indispensable avant tout : Ces premières nécessités de la rie. || Qui avait été auparavant, qu’on avait déjà eu : Samson recouvra sa première force. Qui n’est qu’à l’état rudimentaire : Les premières notions d’une science. || Nombre premier, nombre qui n’est divisible que par lui-même el par l’unité. |] Nombres premiers entre eux, qui n’ont pas d’autres diviseurs communs que l’unité. — Sm. Le premier, l’étage d’une maison immédiatement au-dessus du rezde-chaussée ou de l’entresol. || Jeune)iremier, acteur qui joue les rôles d’amoureux. || Battre un premier, battre aux champs. (Mus.) — Sfpl. Les premières, les loges d’un théâtre réputées les meilleures. — Adv. Premièrement (vx.). — Dér. Premièrement. — Comp. Premier — dessus, premier-né. Même famille : Prémices. PREMIER-DESSUS (premier + dessus), sm. Premier soprano. (Mus.) PREMIÈREMENT (première + s(x.7nent), ade. En premier lieu, d’abord. PREMIER-NÉ. (V. Né.) PRÉMISSES (1. prsemissa, chose mise en avant), sf. Chacune des deux premières ropositions d’un syllogisme, la majeure et a mineure, dont on déduit la troisième ou conclusion. (V. Syllogisme.) PRÉMONTRÉ (. prxmonstratttm), village de Laon (Aisne), où saint Norbert établit en 111 » l’ordre des chanoines réguliers de Saint-Augustin. En 1789, il possédait en France 24 abbayes régulières et 49 abbayes ) !,