Page:Dictionnaire français illustré des mots et des choses - 1889 - Tome 3.djvu/41

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PRESTE — PREVENANCE.


PRESTE (ital. presto), adj. 2 g. Prompt, adroit, agile.— Adv. Vit*.— Gr. Même famille que Prêt. — Dép. Prestement, preataase. PRESTEMENT (preste (prête • ment), adv. Promptement, adroitement, agilement, PRESTESSE [ital. prestezza),sf. Vivacité, adresse, agilité.

PRESTIDIGITATEUR (ital. presto, prompt + 1. digitus, doigt), roi. Escamoteur. PRESTIDIGITATION (prestidigilalem), sf. L’art du prestidigitateur. PRESTIGE I. pnestigium), sm. Illusion attribuée à la me, à la sorcellerie : Les prestiges des magiciens. || Illusion produite par du moyen naturel : un prestiges de la fantasmagorie. — Fig. Illusion opérée sur l’esprit par les productions de la littérature, des arts : Les prestiges de lu poésie. — Fig. Influente comparée à un prestige : Le prestige <le lu gloire. — Dér. Prestigieux, prestigieuse.

PRESTIGIEUX, EUSE (. prsestigiosum), adj. Qui opère des prestiges . Habileté prestigieuse. |j Qui lient du prestige : Monument prestigieux.

PRESTO, PRESTISSIMO (mot ital.), Od». Vite, très vite. Mus.) — Dér. Preste. PRESTON, 102283 hak, en 1887, ville d’Angleterre, comté de Lancastre ; tissus de coton et de lin.

PIIESTON (William), typographe, correcteur de l’imprimerie royale de Londres, vénérable de la loge de Y Antiquité, auteur du Calendrier du franc-maçon, d’Eclaircissements sm- lu franc-maçonnerie ; né à Edimbourg en 1742, mort en 1818.

PRÉSUMABLE (présumer), adj. 2 g. Qu’on peut présumer, conjecturer : Chose présumable.

PRÉSUMÉ, ÉE (présumer), adj.Qiù parait admissible, censé, réputé : Un accuse est présumé innocent jusqu’au prononcé du jugement.

PRÉSUMER (pft. pré + l. sumere, prendre), vl. Regarder comme probable d’après certains indices : On présume que le ventre de la terre est liquide et a une très /mule température. — 17. Avoir trop bonne opinion : Présumer trop de ses forces. — Se présumer, rr. Etre présumé. — Dér. Présumé. — Syn. Présumer, c’est prendre d’avance une opinion. || Conjecturer, c’est se faire une opinion l’ondée sur des probabilités. || Augurer, c’est deviner l’avenir en faisant intervenir les choses cachées. PRÉSUPPOSER (pl’x. pré + supposer), vt. Supposer préalablement. — Dér. Prêsuppositton.

PRÉSUPPOSITION (présupposer), sf. Supposition préalable.

PRÉSURE (vx fr. présure, action de prendre), sf. Matière acide, grisâtre, qu’on obtient en raclant la caillette d’un jeune veau r,on sevré, et dont ou se sert pour faire cailler le lait. (V. Pepsine.) PRÊT, svm. (le prêter. Action de prêter de l’argent ou autre chose : Prêt <t intérêt, qui rapporte intérêt. |j Somme prêtée : Un prêt considérable. Argent qu’on remet aux soldats tous les cinq jours pour les menus besoins. PRÊT, ÉTÉ (1. pr.vstum, adj. Disposé à, préparera : Je suis prêt à vous suivre. — Gr. Les auteurs du XVII e et du xvnt siècle ont souvent employé prêt à et prêt de dans le même sens que sur le /joint de. . PRÊT,s«m. de prêter. Action de prêter une somme d’argent, une chose quelconque. || Prêt gratuit, sans intérêt demandé par le prêteur. || Prêt à intérêt, fait à condition que le débiteur servira des intérêts. || Prêt, USltraire, où l’intérêt stipulé est exagéré, a les caractères de l’usure. || Somme prêtée. || En terme de bibliothécaire, permission d’emporter un livre, un manuscrit à domicile. || Solde de dix jours avancée jadis au soldat par le roi, entre deux montres ou revues. | Aujourd’hui, somme payée tous les cinq jours aux sous-officiers et soldats. (V. Intérêt. PRETANTAINE OU PRETENTAINE l , >f. Usité dans : Courir ta prétantaine, courir cà et là, pour le mal plus que pour le bien. PRÉTENDANT, ANTE (prétendre), s. Celui, celle qui aspire à une chose. — Sm. Prince qui prétend avoir des droits à un trône occupé par un autre. || Homme qui aspire à la main d’une femme. — Le Prétendant, nom par lequel on désigne le chevalier île Saini Georges, (ils de Jacques II, et Charles-Edouard, petit-SU du même roi. PRÉTENDRE (1. pr.v/vndere : de pr.r, avant -t-/en<ier*, tendre), vt. Réclamer ri mi me un droit : Prétendre une part à un héritage. || Aspirer à : Prétendre à une place. || Soutenir, affirmer : // prétend avoir raison. Il Avoir l’intention de : Je prétends vous faire ce cadran. || Vouloir, exiger : Je prétends que vous obéissiez. — Dér. Prétendant, prétendu, prétendue, prétention, prétentieux, prétentieuse.

PRÉTENDU, UE (prétendre), adj. Qui passe ou se l’ait passer pouree qu’il n’est pas : lin prétendu médecin. || Lu religion prétendue réformée, expression par laquelle on désignait le protestantisme. — S. Futur époux, future épouse : Voilà tua prétendue. PRÊTE-NOM (prêter + nom), sm. Celui qui passe pour le chef d’une entreprise, en a toute la responsabilité, mais n’est que le représentant du véritable chef, qui demeure inconnu. — PI. des prête-noms. prétentieux, euse {prétention), adj. Où il y a de la recherche, de l’affectation : Langage prétentieux. || Qui est affecté dans ses manières, ses paroles : Homme prétentieux.

PRÉTENTION (dér. du 1. pnetenlum, supin de prsetendere, prétendre), sf. Droit que l’on croit avoir à l’obtention d’une chose : Avoir des prétentions à un héritage. || // a de belles prétentions, il compte sur des héritages. || Réclamation illégitime : Je ne céderai pas à vos prétentions. Intention, volonté : Je n’ai pas la prétention de iwus imposer mes opinions. Ambition de se faire distinguer : Avoir des prétentions à l’esprit. || Homme sans prétentions, simple et modeste. — Dér. Prétentieux.

PRÊTER (1. prœstaré), vt. Fournir, procurer : Prêter secours. || Prêter main-forte, appuyer par la force l’exécution des ordres de la justice, aider. — Fig. Prêter la main h une chose, aider à la faire. || Prêter l’oreille, écouter attentivement. || Prêter serment, Faire serment devant quelqu’un. || Prêter son nom, autoriser quelqu’un à se servir île notre nom en quelque occasion, jouer le rôle de prête-nom. || Prêter son crédit, en user pour rendre service à quelqu’un. || Prêter son ministère à quelqu’un, s’employer pour lui. || Donner une chose à condition qu’on la rende : Prêter de l’argent. || Prêter à la petite semaine, pour un temps très court et à un taux exorbitant. || On ne prêle qu’aux riches, on prête sans difficulté à celui qui a le moyen de rendre. — Fig. On attribue volontiers une chose à celui qu’on croit capable de la faire. || Prêter le /lune à l’ennemi, se mettre dans une position où l’on peut être attaqué par le flanc. — Fig. Prêter le flanc, donner prise sur soi. || Prêter le collet à quelqu’un, le provoquer à combattre, lui tenir tête. || Attribuer : On lui prête des desseins extravagants. || Donner sujet : Prêter à la plaisanterie. — Vi. Etre extensible : Cette étoffe prête. — Se prêter, or. Etre prêté, se laisser aller, céder momentanément à : Se prêter aux fantaisies d’un enfant. || Consentir par complaisance : Se prêter à un accommodement. — Dér. Prêt 2, prêteur i, prêteuse. — Comp. Prêle-nom.

PRÉTÉRIT (I. prœteritum), sm. Temps du verbe qui exprime le passé. On l’appelle plutôt passé ou parfait. — Dér. Prélérition. PRÉTÉRITION (I. prxterilionem) ou PRÉTERMISSION (1. préetermissionem),sf. Figure de rhétorique par laquelle un orateur déclare qu’il ne parlera pas d’une chose au moment même où il y insiste. . PRÉTEUR (1. pnetorem), sm. Magistrat qui rendait la justice dans Rome ou qui gouvernait une province romaine. — Dér. Prétoire, prétorien, prétorienne, préture. . PRÊTEUR, EUSE {prêter), adj. et s. Se dit de celui, de celle qui prête de l’argent. PRÉTEXTÂT (saint), archevêque de Rouen (555-586), maria, malgré les canons de l’Église, le second fils de Clulpéric, Mérovée, dont il était le parrain, avec Brunehaut, sa tante ; il fut déposé, rétabli, puis assassiné par ordre de Frédégonde. Fête, 24 février. . PRÉTEXTE (1. pnetextum, sm. Motif feint qu’on allègue pour cacher le motif réel qui l’ait agir : Un prétexte plausible. — Sous ri : il ixTio me. toc. prép., par feinte de : SoUJ prétexte d’ignorance. Sors prbtkxte qus, lui-, conj.,ea feignant que. — Dér. Prétexter. . PRÉTEXTE (1. pr.r/e.ila : de pi.e, par devant + texta, tissée), adj. et sf. Kobe blanche bordée d’une large bande de pourpre dont se revêtaient les principaux magistrats, lessenateursromains.il Longue robelilauclie bordée par le bas d’un peu de pourpre que portaient les jeunes patriciens de 13 à 17 ans. PRÉTEXTER prétexte). W. Prendre pour prétexte : Prvle.vlvr une indisposition. PRETINTAILLE (.r), sf. Ornement découpé qui se mettait sur les robes des femme) au xviii siècle. — Fig. Accessoire. — Dér. Prelint ailler.

PRETINTAII.LER (pretintaille), vt. Garnir de pretintailles.

PRÉTOIRE (1. prsetorium), sm. Partie d’un camp romain où était établie la tente du général. || Tribunal, demeure du préteur. || Auj. tribunal où siège le juge de paix. PRÉTORIEN, IENNE (1. prœtorianum), adj. Qui appartient au préteur, à la garde des empereurs romains. — Sm. Soldat de la garde des empereurs romains. — Fig. Membre d’une milice qui dispose du gouvernement d’un pays,

PRÈTRAIÏ.I.E (prêtre + suffixe péjoratif aille),. ?/’. Mot par lequel on désigne injurieusement le corps des ecclésiastiques. PRÊTRE (vx (r.preslre : 1. presbijter : g. TtpeirS’jTEpoc, plus vieux), sm. Ministre de la religion. | Membre du clergé catholique qui a le pouvoir de dire la messe et d’administrer les sacrements || Prêtre habitue, attaché au service d’une paroisse sans être rétribué par l’Etat. — Dér. Prêtresse, prêtrise, prét raille. — Comp. Prêtre- Jean. Même famille : Presbyte.

PRÊTRE-JEAN, personnage imaginaire qui, au moyen âge, désigna le souverain des Hindous convertis par saint Thomas, et, au xvi e siècle, le négus d’Abyssinie. PRÊTRESSE (prêtre), sf. Femme attachée au service du culte dans un temple du paganisme.

PRÊTRISE (prêtre), sf. Ordre sacré qui dans l’Eglise catholique confère le pouvoir de dire la messe et d’administrer les sacrements. || Le sacerdoce.

PRÉTURE (préteur), sf. Charge de préteur. || Durée des fonctions du préteur. PREUILLY, 2106 hab. Ch.-l. de c, arr. de Loches (Indre-et-Loire).

PREUVE [l.proba, échantillon), sf. Ce qui établit la vérité d’un fait, d’une ’proposition ; Preuve convaincante. — Fig. Faire ses preuves, montrer ce dont on est capable. || l’ièces justificatives à la fin d’un ouvrage. — Fig. Marque , témoignage : Donner des preuves d’affection. || Opération d’arithmétique laite pour vérifier 1 exactitude d’une opération préalable : La preuve de la multiplication. PREUX (du radical 1. prod, qui est dans prodesse, être utile), adj. et sm. Brave, vaillant : Un preux chevalier. Un ancien preux.

— Dér. Prouesse.

PRÉVALOIR (1. prœvalere), vi. L’emporter sur un adversaire, l’emporter : La vérité prévaut lot ou tard sur l’erreur. — Se prévaloir, or. Tirer avantage : Se prévaloir d’un aveu. — Gr. Ce verbe se conjugue comme valoir, excepté au pr. du subj. : que je prévale, que tu prévales, qu’il prévale ; que n. prévalions, que v. prévaliez, qu’ils prévalent, PRÉVARICATEUR (1. prsraricalorem). adj. et sm. Coupable de prévarication :Juge prévaricateur.

PRÉVARICATION (1. prxvaricationem), sf. Action de trahir la cause, les intérêts de quelqu’un qu’on est obligé de soutenir. || Action de manquer aux devoirs de sa charge. PRÉVARIQUER (1. pravarkwi, dévier . pi. Trahir la cause, les intérêts de quelqu’un qu’on est obligé de soutenir. || Manquer aux devoirs de sa charge. — Dér. Prévaricateur, prévarication.

PRÉVENANCE (prévenant), sf Action d’exécuter les désirs de quelqu’un avant qu’il les ait manifestés ; de faire ce qu’on présume devoir plaire à quelqu’un.