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PRESSE

PRESTATION.

de Bruxelles, en 1774 ; le Journal de roris (1777) fut la première rouille quotidienne. Les Nouvelles ecclésiastiques (1728) étaient imprimées clandestinement parce qu’elles étaient |ansénistes ; le Courrier de l’Europe (I77G) venait de Londres ; les Annales politiques et littéraires de Linguet parurent en 1780 ; le Journal desSavants ne s’occupait que de science et de littérature ; la Gazette des Tribunaux fut fondée en 1777 ; le Journal des Dames, en 1759 ; le Courrier de la Mode cm Journal du Goût,ea 1768 ; le Journal des Théâtres, en 177(5. La Constituante décréta la liberté de la presse : « Tout citoyen peut parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » (Const. de 1191, art. 11.) Mais ceux-là seuls curent le droit d’écrire qui défendaient le parti dominant. Les feuilles les plus répandues étaient : les Révolution» de Paris, rédigées par Prudlionime ; l’Orateur du peuple, de Fréron ; les Révolutions de France et de Rrabant, de Camille Desmoulins, qui fut ensuite perfectionné dans le Vieux Cordelier ; l’Ami du peuple, de Marat ; le Père Duchéne, si orduricr, publié par Hébert. Les royalistes ne pouvaient guère leur opposer que les Actes des Apôtres. L’Empire imposa silence atix publicistes , réduisit le nombre des journaux comme celui des imprimeurs et des libraires. Il fallut alors se contenter de 13 journaux, parmi lesquels le Moniteur universel, le Journal de Paris et le Journal de» Débats, devenu le Journal de l’Empire. La Restauration fut assez hostile à la presse ; cependant la loi de 1819, due à l’initiative de M. de Serre, satisfit les libéraux eu supprimant la censure et l’autorisation préalable, en attribuant au jury la connaissance des délits de presse. Mais les droits de poste et de timbre étaient encore fort élevés : 0,10 cent, pour le timbre, 0,05 cent, pour la poste. Le Constitutionnel, qui avait alors le tirage le plus élevé, et comptait 20 000 abonnés, réalisait une recette brute de 1 133 000 fr. par an, payait à l’État 450 000 francs pour le timbre et 230 000 francs pour la poste. Sous la monarchie de Juillet, la presse jouit d’une véritable liberté ; elle en abusa et excita à l’émeute, à l’assassinat de Louis-Philippe, qui avait déclaré à son avènement : ’i 11 n’y aura plus de délit de presse. » L’attentat de Fieschi fut l’occasion de la loi de septembre 1835, qui élevait le cautionnement et l’échelle des pénalités, en assimilant à de vrais crimes l’excitation à des crimes contre la sûreté de l’État. Elle ne nuisit pas au développement des journaux, puisque en 1836 Emile de Girardin fonda la Preste et Dutarcq le Siècle. Girardin imagina le roman-feuilleton et le Siècle tint la France entière sous le charme en publiant les Trois Mousquetaires, Vingt Ans après, le Vicomte de Bragelonne, d’Alexandre Dumas. D’autres journaux imaginèrent les primes ; le liien-ÉIre assurait à ses abonnés un enterrement de seconde classe, au cas d’un décès, avec une indemnité de 100 francs pour la veuve et les héritiers. Le format de l’Epoque, qui est celui de nos journaux actuels, parut démesuré ; on ne pensait d’ailleurs qu’aux abonnés et l’acheteur au numéro devait le payer de 0,2a à 0,50 cent. Le Charivari, fondé par Philipon en 1832, donna le branle aux journaux à caricatures. La Revue des Deux-Mondes, créée par Buloz en 1831, a pu être considérée comme le vestibule de l’Académie, car elle a eu pour collaborateurs presque tous les écrivains illustres de notre époque. La seconde République abolit le timbre et abrogea les lois de septembre 1835. Les journaux se multiplièrent, comme à l’aurore de la Révolution : il y eut une République rouge et même une République napoléonienne ; le Père Duchéne fut ressuscité et la Mire Duchéne, le Petit-Fils du père Duchéne virent le jour. Le père Lacordaire lui-même prit part au mouvement et dirigea l’Ère nouvelle. Mais l’Assemblée législative vota la loi de 1850, qui exigeait la signature des articles, un timbre de 0,05 cent, pour les journaux de Paris et de 0,02 cent, pour les journaux de province. Le coup d’État du la presse française. Le système inauguré par le décret organique de février 1852 est le plus dur qu’elle ail subi depuis l’abolition de la censure. Le cautionnement fut de 50000 francs à Paris, de 25000 francs dans les grandes villes, de 15000 dans les petites. Le timbre fut de 0,06 cent, dans la capitale, de 0,03 cent, dans les départements. Aucun journal ne pouvait être publié sans autorisation préalable. S’il était frappé de deux avertissements en deux ans, il était suspendu ; s’il était deux fois condamné par les tribunaux, il était supprimé. D’ailleurs, le pouvoir exécutif pouvait toujours le supprimer par mesure de sûreté générale. Au droit d’avertissement, les ministres et les préfets ajoutaient le droit de communiqué. BOUS prétexte île ré] se ; ils inséraient en tête du journal une longue note officielle. Le Figaro mérita un communiqué de ce genre pour avoir écrit que les réverbères d’un boulevard n’étaient pas allumés a telle heure. On saisit un livre des plus modérés, l’Histoire des priions </<■ Candi, par le’ duc d Animale ;i865). En 1X07, une lettre .le l’empereur annonça la loi du 12 mai 1868, d’après laquelle les journalistes seraienl jugés par les tribunaux correctionnels et non plus parle gouvernement ; ceux-ci furent si rigoureux, qu’en six mois ils prononcèrent pour 122000 francs d’amendes et huit années de prison. La troisième République supprima le timbra, le cautionnement, l’obligation de la signature. La loi de 1875 ne retint que les délits de diffamation contre toute personne, d’offense contre le Président ou les Chambres, les fausses nouvelles, la provocation au crime ou son apologie. La bu .lu 29 juillet 1881 fut encore plus libérale ; elle supprima les délits de / l’esse ; il n’y eut plus que des délits île droit commun, commit par voie de la presse et. soumis au jury. Depuis 1860, la Dresse a visé surtout au bon marché. Emile de Girardin lit l’essai, avec la Liberté, du journal à 0,10 cent. Moïse Millaud fonda, en 1S63, le Petit Journal, spécimen Au journal u un SOU, qui ne lirait alors qu’à 60 000 exemplaires et atteint maintenant plus d’un million de numéros quotidiens. Le télégraphe et le téléphone permettent aux 1 700 journaux de province de renseigner leur clientèle avant l’arrivée des feuilles parisiennes.

PRESSE (db. de péché . sf. Pèche dont la chair blanche adhère au noyau. pressé, ée, [presser . ad]. Comprimé : Citron pressé. j| Serré : En rangs presses. || Poursuivi, attaque vivement, acculé : Pressé pur t ennemi. |j Tourmenté : Pressé pur lu si,//, jj l). ; sireux, empressé : Pressé d’en finir. Ij rAre pressé d’argent, on avoir le plus grand besoin. Il Qui a bâte : Pressé iln partir. || Affaire pressée, dont il faut s’occuper immédiatement. Il Lettre pressée, qui doit être remise le plus tôt possible à son adresse. || Concis : Style pressé.

♦ PRESSÉE spf. de presser . sf. Action de presser. || La quantité de fruits que l’on presse à la fois. || Le suc qu’elle produit. pressentiment pressentir .sut. Prévision confuse et instinctive d’une chose a venir : Avoir le pressentiment d’un malheur prochain.

PRESSENTIR pfx. pré + sentir), vt. Prévoir instinctivement et confusément : Pressentir un échec. || Tâcher de découvrir l’opinion, les dispositions d’une personne : // faudra pressentir le médecin. PRESSER (1. pressare), vt. Serrer, comprimer : Presser un citron. || Exercer une pression : L’air presse le corps humain. — Fig. Presser un argument, en tirer toutes les conséquences possibles. || Rapprocher, rendre moins lâché : Presser les rangs. || Rendre concis : Presser son Style. || Harceler, attaquer sans répit : Presser l’ennemi. j| Obliger, contraindre, réclamer un paiement avec instance : Presser un débiteur. || Pousser, exciter à faire une chose : On le presse de consentir. || Aiguillonner, tourmenter : La faim me presse. || Hâter : Presser son départ.

— Vi. Exiger un prompt remède, une prompte solution : L’affaire presse. — Se presser, rr. Former une masse serrée : On se presse autour de l’orateur. || Se hâter : Pressez-vous. || S’attaquer mutuellement et sans ménagement. — Dér. Pressant, pressai. le. pressé, presser, piissinn. pressis, pressoir, pressier, pressage . pressaïuineul , pressurer, pressure, , etc. — Cotnp. Compresse, etc. ; dépresser, dépression.

PRESSIER {presse), sm. Ouvrier imprimeur (pu manœuvre la presse.

PRESSIGNY- LE -GRAND, 177i hab.

Ch.-l. de c, arr. de Loches (Indre-et-Loire). Station préhistorique de la pierre polie, où l’on trouve une immense quantité de nucléus de silex d’un jaune de cire.Ch.de 1er d’Orl. PRESSION 1. pressionem), sf. Action de presser. || Poussée qu’un gaz exerce sur les corps avec lesquels il est en contact. || Pression atmosphérique ou barométrique, celle que l’air exerce a la surface des corps et qui est mesurée par la hauteur de la colonne de mercure dans le baromètre (0 m ,76 au niveau de la mei’l. || Poussée exercée par un liquide sur les parois du vase qui le contient. Elle ne dépend que de la distance du point considéré de la paroi à la surface libre du liquide. || Machine à vapeur à basse pression, celle dans laquelle la tension de la vapeur égale à peu près la pression atinosphériqne. ’J Machine à moyenne pression, où la tension de la vapeur ne dépasse pas 4 atmosphères. || Machine à haute pression, où la pression de la vapeur dépasse 4 atmosphères. — Fig. Contrainte : Exercer une pression sur les (lecteurs.

PRESSIS presser . sm. .lus (le viandes. |] Sucs d’herbes obtenus par la pression. PRESSOIR il. pressorium), sm. Machine avec laquelle on presse le moût du raisin, PRESSOIR

POUR EXTRAIRE 1 ’ni il i

la pulpe des pommes, des olives, etc., pour obtenir du vin, du cidre, de l’huile, etc. || Bâtiment où cette machine est installée. PRESSURAGE pressurer ,8m. Action de pressurer au pressoir. || Vin fourni par le marc déjà égoutté et fortement pressuré. &PRESSURE (presser), sm. Action d’empointer des aiguilles ou des épingles. PRESSURER (1. pressura, action de presser :, vt. Soumettre le raisin, les fruits, à l’action du pressoir pour en obtenir une liqueur. || Comprimer un fruit avec la main pour en faire sortir le jus : Pressurer un citron. — Fig. Epuiser par les impôts : Pressurer un pags. || Pressurer quelqu’un, lui soutirer de l’argent ou autre chose. — Dér, Pressurage, pressureur.

PRESSUREUR (pressurer), sm. Ouvrier qui fait mouvoir un pressoir.

PRESTANCE (1. prœstantia, supériorité), sf. Bonne mine accompagnée de dignité et de gravité : Une belle prestance. l’RESTANT (1. prœslanlem, qui l’emporte), sm. .leu de l’orgue sur lequel s’accordent tous les autres. — Dér. Prestance. Même famille : Prestation.

PRESTATION (I. prsestationem) , sf. Fourniture. || Prestation en na<wir,journées de travail, au nombre de trois au plus, que tout contribuable d’une commune ruiale peut être obligé de faire pour l’entretien des chemins vicinaux. La prestation peut cire acquittée en argent. || Prestation de serment, action de prêter serment.