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nEGLES GÉNÉRALES DE Li YERSI FICATTON FRAXC.ISE. •

JV. Lt. romlenu :1 ~tê l’un des gt ::nrcs de pcûu poëtncs dan• lesque]s nos anciens poëtcs ont le plu. :; réussi. Une saieté spirituelle, ~ ;j1uplc et naïve, en fait le car :ictèrc.

Le 1·ond1 au, nt gaulois, a fa naïveté. ( lloiLt., t :. )

On peut employer, pour Je rondeau I cles ve1·s Je toute mc.~n rç ; m :1is c·eu• de di.x syllabe :> y sont le plus en u, :-ige ; il est composê tle treize n !n ; de tnt~l.lle mcstu e et sur deux rimes. Cej trci1.e vers sont paL·ta ;;és corume en trois sl :iuce.s ; la première e~t de ciJUJ vers, la . :;ecoode <le trois , et b 1roh,it :me dt• <’inq. A la tin du tercet, on de b stance de trois ·t1"S, on n·pètc lc :s pl’cmic :rs mots, ou quelqnefoi.s même seulement le premier mot du rooc.lcau ; on les n :pCtc encore aprCs le dernier vers, et cc mot, ou ces mots ah1 :,i 1·t’pêub, se nomment le re/rnin. Il faul (JUC Je 1·efr :1il’1 forme un -’<·ns lié avec ce qui prêcède, et qu’il 1·e,·iennc le.s deux foi.s dans deux sens <liNérents. Ce rondeau < :oomJ de Yohnre eu explique les rêgles et en donne feiemple.

~ fo foi, c’en f.iit de moi, cal· Isabeau lfa conjure de Jni foire un roodeao. : C :cla me met en une peine cxti·t’me. Quoi ! treize vers, huit en tau, cinq en éme, Je lui ferois au :»itôt on bateau ;

En voilà cinq pourtaot en i1n monceau ; Fai :s.ous-cn huit, en invOcio ;uu .Brode.au ; Et puis mettous, par quelque strata3ème, .

Ma foi 1 c’est fait.

Si je pou•oii ; encor de mon cer"·eau ’l'.irct· cinq ,·ers, l’o1nrage scrOit beau ; 1lais cependant me voici d,ms l’oozil’me , Et : ;i je crois c1nc je fais le douzième, Eu voilà treite ajo.sté.s au niveau. lb. foi, c•c$t fait.

De l’épigrammt et du madrigal.

n, ux autres petits poëmes, dans lesquels le nombre et la mesoi-e cles vers unt librt·~, JU :’IÎs qui ne doivent guère ~•étendre an-del :, de dii : -. :ers, sont l’rpigramme et le madrigal.

L’tipigrftmmc plus libre, en son tour pla.s bornê, ~•est souvent qu’un bon mot de deux l’Îmes orné. ( Ilo1LliAU.)

llonsse :m est celui de nos pottes <JUÎ a le plus cxccllê d :ms l’épigrarume, •,u c.lu moins qui en a fait le plus gr :m<l nomLrc <le bonnes. Racine, Bvile :,o, Piron t l-’outcoclle, Voltaire, en ont foit aussi d"un goût exquis. A ,V. CréflJ, Jur son opùa du Jugement de :Midas , siffo !e 1lc1,1ant une nssemUéc nomhrcusc ! de cramls s, :ign,·tu-s el /orl applaudi que«jues jour.s apri :s Slll’ le tllédtrd de Paris. La cour n sifl’I~ tes talents,

P :1ris opplautl.it tes mcrvcilJes ; Grétry, les l>reillcs des sninds

Sont &ouvcnt de grauûcs ol’ciHes.

(YoL>ArA•.)

~lei ni.tbdes jamais ne $C plaignent de moi Disa.il un métlccin d’ignol’aucc profonde. Ah ! rep~rt.it un plaisJot, je 1~ cro ; : Voa.5 lc.s CllOyez tous .se pla.iJUlre en l’autre monde. ( fRANÇOJ5 DE °Sl.1.iFCUAàJc :AU.)

Lorsque l.1 pensée. an lieu d’ètrc piquante, . ;st tendre g :uantc , on lorsqu’il n e s"agi t que d’exprimet· an sentiment doux et délicat, cc n"esi plus une ê p ig L·ai :tutJe, c’e :i,t ao. madrigal. Le madrigal, pins : ;imple et pln.s noble à sou tonr, Res1~ire l3 douceur, la tendresse et l’amour. (Bou.••u.)

’"ohaire, (1ni n’eut point tl’égal daa :~ la poê.s .ic lêg~re i t·l !u»it sartout d :1113 le madrigal. 11 suffit· :i de citc1· cclui•ci : Toujours nu pen de ,·érité

Se wl ?le an plus grossier mensonge t Cette nuit, datt :,c l’erreur d’un songe, Au rang des rois j’étais mont<i ;

Je ’Ons ;iimais et fo~•1is vous Je tli1·e . . .. Les dieux à tnon nh·eil ne m’ont p~u1 tout ôtê Je n" :1i perdu que mon cmpil’e.

Le madrigal snl·3~ :t ( du petil père André) l’éunit le mérite de~ "ers à celui de Ja pensée. C’est nn •·oi de fo fève qui pade. Églé, je te fais souveraine.

An sort je dois ma royao1é ;

Tu dois la tienne à ta bc3ulé ;

Le destin m’a fai t roi, l’ :irnom· seul te· (ait reine. Demain je ne scrJi pl ns roi ,

Demain tu seras toujoun ; bcJle :

Amour ! füis qu’aujourd’bui c1lc fasse pour moi Cc qa.’aojonrcl’hai je fais pour elle• Du triolet .

Il est encore une espèce de petite poé.,ic, que l’on connait son~ le nom de triolet. Les vers du triolet . : .out ordin :i.irnment de huit tti-llabes, dont le.s tro.isièrnc_ ~ quatri.~n .1 ~, cinquiè~1 ~. et ~ep1iè,~1e riment cuscm"bte, de mè111e que Jes deux1eme, s1x1cruc et hmt1em€’. Apre :, le second de ces vcn il y a un repos ; après Je c1uat1·icme un second repos, cl nn troisième à la fin. Enfin 1c quatrième ver.s n"est que l e premier que roo répète. 11 en est de nHhne du septième et du lanitième , tp1i ne !jQDt qoe h, rcpri :se ou lit répétition du premier et du second. Exemple d’un trio/<1.

Si je ne gagne mon procès,

Vous ne gagnerez pas le vôtre.

Vous n’aurez pas : uu bon succês,

Si je ne gagne mon procès.

You.s aurez. chc7. moi li.bre al’ !cè. ;:, J’en demande chez vous uo. auh·e.

Si je ne g :1f ;ne mon pl’ocès,

Vous ne gagnerez p :u le vôtre.

Du distique.

Le distique eo français, comme eu grec et co latin , est nno pensce expl’imée en deux ’ers, qui scn·ent queJqucfoi :1 d’m. :,criptioo , COlllme celui d !;l portrait de La Fontaine. Dans la fal,lc et le conte il n"eut point clc rivaox, li peignit Ja nalare , cl gardo ses pinceaux.. ( Gu,cn.,ao.)

L’i.nscriplion, l’épigraphe, l’épitaphe, l’impromptu, l’Cnigrne, la cli.--..rade, la fable, ]’idylle, 1,. h :all.idt !, etc., ont aus... i Jeurs t.li((énmte.s for. :ne, el n~e~u~ ~s, mais elles sont plu~ l’effet de l’originalité que de l’i·gles précises et regulieres : elle :; rentrent C<’pendaot à peu près dans le, rt’glcs gênêrale, dG la versHlcatioo.

FIN.

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