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OQU OR ORA 147


OPTIMÈ. adv. emprunté du latin. Fort bien, très-bien, extrêmement juste.

OPTIMISME, s. m. Système de ceux qui soutiennent que tout ce qui existe est au mieux.

OPTIMISTE, s. m. Celui qui admet l’optimisme, partisan de l’optimisme. Leibnitz était optimiste.

† OPTIMUS MAXIMUS. s. m. Nom le plus ordinaire que les anciens Romains donnaient à Jupiter, comme étant le dieu qui caractérise le mieux la divinité dans ses deux principaux attributs, la souveraine bonté et la souveraine puissance.

OPTION. s. f. Pouvoir, faculté, action d’opter, Avoir l’option de Faire son option. — Lieutenant que, chez les anciens Romains, le tribun militaire donnait au centurion pour l’aider dans ses fonctions. — Le même nom d’option a été donné à divers autres aides ou adjoints.

OPTIQUE, s. f. Science qui traite des effets de la lumière et des lois de la vision. — Les apparences des objets vus dans l’éloignement. L’optique du théâtre. — Science de la vision en général. — Science de la vision directe, c’est-à dire, de la vision des objets par des rayons qui ne sont ni rompus, ni réfléchis. — Partie de la physique qui traite des propriétés de la lumière et des couleurs, sans aucun rapport à la vision.

— Spectacle optique. En ce sens ou le fait mas-culin ou féminin. — tmyth. Figure allégorique entourée des divers instruments qu’elle a imaginés pour secourir la vue, tels que le microscope, les lunettes, etc.

OPTIQUE, adj. des 2 g. Qui concerne la vue, qui y a rapport, qui y sert. Le nerf optique. L’apparence optique. — Axe optique, rayon qui passe par le centre de l’œil, et qui fait le milieu de la pyramide ou du cône optique. — Chambre optique, la même que la Chambre obscure. — Cône optique, faisceau de rayons qu’on imagine partir d’un point quelconque d’un objet, et venir tomber sur la prunelle pour entrer dans l’œil. — Pinceau optique, pinceau de rayons, assemblage des rayons par le moyen desquels on voit un point ou une partie d’un objet. — Pyramide optique (perspective), pyramide qui a l’objet visible pour base, et dont le sommet est dans l’œil. Elle est formée par les rayons qui viennent à l’œil des différents points de la circonférence de l’objet. — Rayons optiques, ceux qui terminent une pyramide ou un triangle optique. — Triangle optique, verres concaves ou convexes, qui réunissent on écartent les rayons, sont propres à rendre la vue meilleure ou à la conserver. —

astron. Inégalité optique, inégalité apparente dans le mouvement des planètes. — Lieu optique d’une étoile, le point du ciel où elle nous paraît être. — Illusions optiques, toutes les erreurs où notre vne nous fait tomber sur la distance apparente des corps, sur leur figure, etc.

OPULEMMENT. adv. Avec opulence, d’une manière opulente. Il vit opulemment.

OPULENCE, s. f. Grande richesse, abondance de hiens. L’opulence d’un pays.

OPULENT, ENTE. adj. Qui est dans l’opnlenre, puissamment riche. Le commerce rend les États opulents.

OPUNTIA, s. f. Espèce de cactier du Mexique et de l’Amérique Méridionale, sur lequel on recueille l’insecte nommé Cochenille, si précieux pour la teinture. On l’appelle aussi Nopal, Cactin à cochenille, ou Figuier d’Inde.

† OPUNTIENS. s. m. pl. Peuplades locriennes qu’Homère fait aller au siège de Troie.

OPUSCULE, s. m. Petit ouvrage de science et de littérature. Les opuscules de Plutarque.

† OQUAMIRIS. s. m. myth. Sacrifice qui était en usage chez les anciens Romains, etc. « Le prêtre fait d’abord l’offrande de la victime, après les prières accoutumées ; puis il lui applique une bougie allumée en cinq endroits du corps, et lui fait faire plusieurs tours autour de celui pour qui se fait le sacrifice ; après quoi il l’égorge. La chair est mise sur le feu ; lorsqu’elle est cuite, on la pose sur une table auprès de laquelle est un brasier. Celui qui a fourni la victime, une bougie allumée à la main, se met d’abord à genoux devant la table, et attend dans cette posture que le prêtre ait achevé certaines prières. Il fait ensuite brûler

de l’encens dans le feu qui est à côté de la table. Alors le ministre lui présente un morceau de la victime, après l’avoir fait tourner plusieurs fois sur sa tête, et les assistants, qui tiennent aussi chacun une bougie, la font tourner sur la tête de celui qui est l’objet du sacrifice ; puis ils jettent ces bougies dans le feu. La cérémonie finit par un festin dont la victime fait les honneurs. »

† OQUELLES. s. f. pl. Nom que l’on donne aux auberges dans la ville d’Alexandrie. V. OSQUELLES.

OR. Particule dont on se sert pour lier un discours à un autre. Or, pour revenir à ce que nous disions. — Lie aussi une proposition à une autre,

comme la mineure d’un argument à la majeure. Le sage est heureux : or Socrate est sage. — Particule qui exhorte, qui convie. Or dites-nous… Or ça, Monsieur. † amil.

OR. s. m. Métal jaune, le plus précieux, le plus parfait, le plus ductile et le plus pesant de tous. Or moulu. Écriture en lettres d’or. Tireur d’or. Un marc, une once d’or. — Plus particulièrement, monnaie d’or, espèce d’or, par opposition à celles d’argent ou d’autre métal. — Se dit des différentes couleurs qu’on peut donner à l’or. — blas. La couleur jaune ; se marque dans la gravure par des points. — Or en lames, or trait, que l’on a aplati entre deux rouleaux d’acier. — Or filé, filé d’or, or en lames dont a couvert un brin de soie. — Or en coquilles, feuilles d’or réduites en poudre, et broyées sur le marbre avec du miel, dont on enduit l’intérieur d’une coquille, et qu’on emploie dans la peinture. — Or monnayé, employé à la fabrication des monnaies. — Or vert, or en feuilles, appliqué sur l’assiette après avoir été bruni, et dont on se sert en peinture. — † Or de départ, or très-pur qu’on obtient par le moyen de l’eau-forte, après qu’elle en a dissout tout l’argent. — † Or d’ULm, nom que les batteurs d’or donnent à l’or battu. — † Or trait, chez les

tireurs d’or, celui qui a été tiré à la filière. — f Or de Judée, le deuto-sulfure ou persulfure d’étain. v. OR FULMINANT. — Or en chaux, or épuré, prêt à fondre, qu’on fait refroidir, et qu’on emploie pour le vermeil doré. — Or en pdte, prêt à fondre dans le creuset. — Or en bain, celui qui est en état de fusion. — Or mat, qui n’est pas poli, qui ne brille pas. — Or faux, cuivre rosette forgé en lingots, recouvert d’argent et doré ensuite comme les lingots d’argent fin. — † Or frisé, or très-fin qu’on emploie pour enrichir les étoffes. — † Or lis, or moins fin que l’or frisé qu’on emploie au même usage. — † Or vierge, c’est celui que l’on trouve naturellement dans les mines d’or ou dans

les sables des rivières, et qui n’a pas encore passé par le feu. — Or blanc. r. PLATINE. — Or fulminant, or dissous dans de l’eau régale (acide nitro-muriatique), et précipité par un alcali ou fixe ou végétal. — Or bas, or au-dessous du titre, même jusqu’à douze karats. — Or sol, expression usitée dans le calcul des monnaies de France qu’on remet dans l’étranger. Or sol répond à 3 fr. ou au triple de la somme énoncée. — Une tonne d’or, en Hollande, cent mille florins. — fig. Richesse, opulence. L’or supplée souvent la beauté. — Avoir des monceaux d’or, être fort riche. — poét. Se dit de certaines choses jaunes et brillantes. L’or des

moissons. L’or de ses cheveux. — Ors. pl. Se dit des diverses couleurs qu’on peut donner à l’or. Une boite de deux ors. Des ors de plusieurs couleurs. — fig. poés. Âge d’or, siècle d’or, les premiers temps du monde où les hommes vivaient en paix et dans l’innocence. -Des jours filés d’or et dr-soie, des jours heureux. — Ce contrat est de l’or en barre, est très-bon ; on en aura de l’argent quand on voudra. † amil. — prov. Parler d’or, pertinemment. — Faire un pont d’or à quelqu’un, lui céder beaucoup afin de se débarrasser d’une affaire fàcheuse. — Acheter au poids de l’or, fort cher. — Valoir son pesant d’or, se dit d’un homme serviable, officieux ou laborieux, etc. — Tout ce qui reluit n’est pas or, ce qui a l’apparence d’être bon ne l’est pas. — Nombre d’or (calendrier). Celui qui explique l’année où l’on est du cycle lunaire. V. NOMBRE. — Or moulu. V. MOULU. — tmyth. Feu pur, feu principe, lumière incréée, splendeur éternelle, sons laquelle les Chaldéens se représentaient Dieu.

ORACLE, s. m. Réponse que les païens s’imaginaient recevoir de leurs dieux. — La divinité même qui rendait ces oracles. — † La volonté des dieux annoncée par la bouche des hommes. —

Les oracles des Sibylles, les prédictions attribuées aux Sibylles. — fig. Se dit des vérités énoncées dans l’Ecriture, ou déclarées par l’Église ; — des décisions données par des personnes, d’autorité ou de savoir ; — et des personnes elles-mêmes. — prov. Il a parlé, il parle comme un oracle, il a parlé, il parle très-bien. — Avoir un ton d’oracle, affecter un ton confiant, imposant, sententieux, et qui commande la croyance. — † myth. La volonté des dieux annoncée par la bouche des hommes. C’était la plus auguste et la plus religieuse espèce de prédiction dans l’antiquité. Quelqu’un voulait-il se marier, entreprendre un voyage, se guérir d’une maladie, réussir dans une affaire majeure, etc., il allait consulter les dieux qui avaient la réputation de prédire l’avenir. Il fallait souvent, pour obtenir un oracle, beaucoup de préparations, de jeûnes, de sacrifices, etc. « L’ambiguïté était un des caractères les plus ordinaires des oracles ; le double sens ne pouvait leur être favorable. Telle est la réponse que reçut Crésus de la prêtresse de Delphes Crésus, en passant l’Halys, renversera un grand empire ; car, si ce roi avait vaincu Cyrus, il renversait l’empire des Perses ; s’il avait été vaincu lui-même, il renversait son empire. L’oracle qui avait été donné à Pyrrhus, et qu’on a renfermé dans un vers latin,

Credo equidem Æacidas Romanos vincere passe, présentait le même avantage ; car il pouvait signifier que les Romains pourraient vaincre Eacides, on que ceux-ci pourraient vaincre les Romains. De même, quand la Pythie dit à Néron, Gardetoi des soixante-treize ans, ce prince crut que les dieux lui annonçaient une longue vie ; mais il fut bien surpris quand il s’aperçut que cette réponse indiquait Galba, âgé de soixante-treize ans, qui le détrôna. Parmi les réponses des oracles, il y en avait de fort singulières. Un roi, voulant surprendre l’oracle de Delphes, envoya demander à la Pythie ce qu’il faisait dans le temps même que son envoyé la consultait. Elle lui répondit qu’il faisait cuire un agneau avec une tortue ; ce qui était vrai ; augmentation de crédulité et de présents. Souvent ce n’étaient que de simples plaisanteries, comme celle que l’oracle fit à un individu qui venait demander par quel moyen il pouvait devenir riche. Le dieu répondit qu’il n’avait qu’à posséder tout ce qui était entre les villes de Corinthe et de Sycione. On en peut dire autant de la réponse qui fut faite à un goutteux, que, pour guérir, il n’avait qu’à boire de l’eau froide. — † Aux Indes, lorsque plusieurs personnes sont