parents, des amis, les prétentions les plus flatteuses et les mieux fondées ; et vous êtes malheureux ? Que vous faut-il encore ?
Sophie, le cœur de Sophie, et l’aveu de mon père.
Qu’osez-vous me proposer ? De partager votre folie, et le blâme général qu’elle encourrait ? Quel exemple à donner aux pères et aux enfants ! Moi, j’autoriserais, par une faiblesse honteuse, le désordre de la société, la confusion du sang et des rangs, la dégradation des familles ?
Que je suis malheureux ! Si je n’ai pas celle que j’aime, un jour il faudra que je sois à celle que je n’aimerai pas ; car je n’aimerai jamais que Sophie. Sans cesse j’en comparerai une autre avec elle ; cette autre sera malheureuse ; je le serai aussi ; vous le verrez et vous en périrez de regret.
J’aurai fait mon devoir ; et malheur à vous, si vous manquez au vôtre.
Mon père, ne m’ôtez pas Sophie.
Cessez de me la demander.
Cent fois vous m’avez dit qu’une femme honnête était la faveur la plus grande que le ciel pût accorder. Je l’ai trouvée ; et c’est vous qui voulez m’en priver ! Mon père, ne me l’ôtez pas. À présent qu’elle sait qui je suis, que ne doit-elle pas attendre de moi ? Saint-Albin sera-t-il moins généreux que Sergi ? Ne me l’ôtez pas : c’est elle qui a rappelé la vertu dans mon cœur ; elle seule peut l’y conserver.
C’est-à-dire que son exemple fera ce que le mien n’a pu faire.
Vous êtes mon père, et vous commandez : elle sera ma femme, et c’est un autre empire.