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ENCYCLOPÉDIE.

votre journal, les matériaux en sont tout prêts. On m’a dit que, non content des bontés dont vous m’aviez comblé, vous vouliez encore vous écrire à vous-même, dans le premier journal, sur l’Encyclopédie. Je cherche, comme vous voyez, à vous en épargner la peine. Au reste, dans le petit commerce épistolaire que je projette, et qui pourra, cette année, former un volume de plus à vos mémoires, je ferai de mon mieux, mon Révérend Père, pour ne vous ennuyer que le moins qu’il me sera possible ; j’en écarterai donc, autant que je pourrai, la sécheresse ; vos extraits en seront le principal objet ; et pour vous parler de l’Encyclopédie, j’attendrai qu’elle soit publique ; les difficultés que vous pouvez avoir sur cet ouvrage, et même celles que vous n’avez pas, seront pleinement résolues dans la préface, à laquelle M. d’Alembert travaille : il me charge de vous demander quelques bontés pour lui. Vous trouverez aussi, dans la même préface, le nom des savants qui ont bien voulu concourir à l’exécution de cette grande entreprise : vous les connaissez tous, mon Révérend Père ou le public les connaît pour vous. Au reste, nous sommes disposés à convenir que, pour former une Encyclopédie, cinquante savants n’auraient pas été de trop, quand même vous auriez été du nombre.

J’ai l’honneur d’être, avec les sentiments qui vous sont dus, mon Révérend Père, votre très-humble, etc.


P. S. Je joins à cette lettre un article du Dictionnaire. J’ai choisi, pour cette fois, l’article Art. Il est de moi ; j’aurai soin d’en joindre un autre à toutes les lettres que je vous écrirai ; les gens de lettres vous en diront leur avis.




SECONDE LETTRE
AU R. P. BERTHIER, JÉSUITE.


Perge, sequar.
Æneid., lib. VI.


Je doute, mon Révérend Père, par le trouble qui règne au commencement de votre réponse, si je suis heureux ou malheureux en