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MARZA, (Géogr.) nom que les Malthois ont donné à divers ports de leur îles. Ainsi marza Muset, marza Scala, marza Siroco, est le port Muset, le port Scala, le port Siroco ; il ne s’agit souvent que d’entendre un terme pour ne pas faire des bévues. (D. J.)

MAS, s. m. (Jurisprud.) dans la basse latinité mansus, mansa & mansum, signifie en général demeure, habitation. Il s’entend communément d’un tenement ou héritage main-mortable, composé d’une maison de paysan avec une quantité de terres labourables, prés & autres héritages, qui sont tenus par une personne de condition servile : en d’autres endroits on dit mex ou meix. Voyez ci-devant Main-morte.

Mas ou Mase, s. m. (Com.) espece de petit poids dont on se sert à la Chine, particulierement du côté de Canton, pour peser & distribuer l’argent dans le négoce. Le mas se divise en dix condorins : dix mas font un taél. Voyez Tael. Le mas est aussi en usage dans plusieurs endroits des Indes orientales ; mais sur différens piés ; il sert à peser l’or & l’argent. Dictionnaire de comm. (G)

MASACI, (Géog. anc.) anciens peuples de la Germanie, qui prirent aussi le nom de Marsi. Voyez Marsi.

MASARANDIBA, s. m. (Bot. exot.) espece de cérisier du Brésil, assez semblable aux nôtres, excepté que le fruit qu’il produit n’est pas rond comme nos cérises. Ce fruit contient un noyau fort dur, plein d’un suc laiteux assez agréable. Les habitans du Brésil l’expriment, & s’en servent en émulsion contre la toux, l’enrouement, & autres maladies de la gorge ou de la poitrine. (D. J.)

MASBAT, (Géog.) île de la mer des Indes, l’une des Philippines, d’environ 30 lieues de tour ; les Espagnols la prirent en 1569. Les ports en sont fort commodes. Elle est habitée par des Indiens, tributaires des Espagnols : ses bords sont enrichis d’ambre gris, qu’y jettent les courans du canal qui s’y termine. (D. J.)

MASBOTHÉEN ou MASBUTHÉEN, subs. m. (Théol.) nom d’une secte, ou plutôt de deux, car Eusebe, ou plutôt Hégésippe qu’il cite, fait mention de deux sortes de Masbothéens. Les uns sont l’une des sept sectes qui sortirent du Judaïsme, & troublerent l’Eglise. Elle fut ainsi nommée de Masbothée qui en fut l’auteur : les autres étoient une des sept sectes judaïques avant Jesus-Christ.

Ce mot vient de l’hébreu, schabat, reposer, & signifie des gens oisifs, des gens de repos, les tranquilles, les oisifs. Eusebe en parle comme s’ils avoient été ainsi appellés du nom de Masbothée, chef de leur secte : mais il est bien plus probable que leur nom est hébreu ou plutôt chaldaïque, & signifie la même chose que sabataire en notre langue, c’est-à-dire qui font profession de garder le sabbat.

De Valois croit qu’il ne faut point confondre ces deux especes de Masbothéens, puisque les derniers étoient secte juive du tems de Jesus-Christ, & que les premiers sont des hérétiques qui en étoient descendus. Rufin les distingue même par leurs noms : il appelle la secte judaïque Masbuthéens, & les hérétiques qui en étoient venus Masbuthéaniens. Les Masbuthéens étoient une branche des Simoniens. Dict. de Trévoux.

MASCARADE, s. f. (Hist. mod.) troupe de personnes masquées ou déguisées qui vont danser & se divertir sur-tout en tems de carnaval : ce mot vient de l’italien mascarata, & celui-ci de l’arabe mascara, qui signifie raillerie, bouffonnerie.

Je n’ajoute qu’un mot à cet article ; c’est Granacci qui composa le premier & qui fut le premier inventeur des mascarades, où l’on représente des actions héroïques & sérieuses. Le triomphe de Paul

Emile lui servit de sujet, & il y acquit beaucoup de réputation. Granacci avoit été éleve de Michel-Ange, & mourut l’an 1543.

MASCAREIGNE, (Géog.) ou l’île de Bourbon, île d’Afrique dans l’Océan éthiopique à l’orient de l’île de Madagascar. Elle peut avoir 15 lieues de long, 10 de large & 40 de tour. Elle fut découverte par un Portugais de la maison de Mascarenhas. Les François s’y établirent en 1672 ; c’est l’entrepôt des vaisseaux de la compagnie des Indes. Elle est fertile, l’air y est sain, les rivieres poissonneuses, & les montagnes pleines de gibier. On recueille sur le rivage de l’ambre gris, du corail, des coquillages ; mais la fréquence & la violence des ouragans y désolent tous les biens qui sont sur terre. Long. 73 30. lat. mérid. 20. 30. (D. J.)

MASCARET, s. m. (Mar.) reflux violent de la mer dans la riviere de Dordogne, où elle remonte avec beaucoup d’impétuosité : c’est la même chose que ce qu’on appelle la barre sur la riviere de Seine, & en général le nom que l’on donne à la premiere pointe du flot, qui proche de l’embouchure des rivieres fait remonter le courant & le repousse vers la source.

MASCARON, s. m. en Architecture, est une tête ridicule & faite à fantaisie, comme une grimace qu’on met aux portes des grottes, fontaines ; ce mot vient de l’italien mascharone, fait de l’arabe mascaro, bouffonnerie.

MASCATE, (Géog.) petite ville d’Asie sur la côte de l’Arabie heureuse, avec une citadelle sur un rocher. Elle est habitée par des Maures, des Indiens, des Juifs, & quelques Portugais. Long. 75. 25. lat. 23. 30. (D. J.)

MASCON, (Géog.) ville de France en Bourgogne. Voyez Macon.

MASCULIN, INE, adj. (Gramm.) ce mot est usité en grammaire dans bien des sens qu’il faut distinguer.

1°. Par rapport aux noms on distingue le genre masculin. C’est la premiere des ou deux trois classes, dans les quelles on a rangé les noms assez arbitrairement pour servir à déterminer le choix des terminaisons des mots qui ont aux noms un rapport d’identité. Voyez Genre.

2°. Il y a certaines terminaisons que l’on nomme masculines : ce sont celles que l’usage donne dans chaque langue aux adjectifs pour indiquer leur relation à un nom masculin, afin de mieux marquer le rapport d’identité qui est entre les deux mots, voyez Identité. On a même étendu cette dénomination aux terminaisons des noms indépendamment du genre dont ils sont effectivement : ainsi le nom methodus, qui est du genre féminin, a une terminaison masculine, parce qu’elle est la même que celle de l’adjectif bonus, qui désigne la corrélation à un nom masculin ; au contraire poeta, qui est du genre masculin, a une terminaison féminine, parce qu’elle est la même que celle de l’adjectif bona qui marque le rapport à un nom féminin. C’est la même chose en françois, le nom vigueur avec une terminaison masculine y est du genre féminin ; le nom poëme avec une terminaison féminine y est du genre masculin.

3°. On distingue dans nos rimes des rimes masculines & des féminines. Voyez & Rime.

Masculin, (Astrolog.) nom que les Astrologues donnent à certains signes du zodiaque. Ils divisent ces signes en masculins & en féminins en égard aux qualités actives, chaudes & froides, qu’ils appellent masculines, & aux qualités passives, seches & humides, qu’ils nomment féminines. Sur ces principes purement imaginaires ils comptent parmi les planetes masculines le Soleil, Jupiter, Saturne &