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Mars, & parmi les féminines la Lune & Venus ; Mercure participe de ces deux qualités, & est, pour ainsi dire, hermaphrodite ; dans les signes, le Bélier, la Balance, les Gémeaux, le Lion, le Sagittaire & le Verseau sont masculins ; l’Ecrevisse, le Capricorne, le Taureau, la Vierge, le Scorpion & les Poissons sont féminins.

MASCULIT, s. m. (Marine.) chaloupe des Indes, dont les bordages sont couverts avec du fil, de l’herbe & dont la mousse fait le calfatage.

MAS-D’AZIL, Mansum-Azilii, (Géog.) petite ville démantelée de France au comté de Foix, dans un beau vallon sur le torrent de la Rise, à 3 lieues de Pamiers, & à 4 de S. Lizier de Conserans. Elle étoit autrefois fort peuplée, mais elle n’offre que des mazures depuis la révocation de l’édit de Nantes. Long. 29. 16. lat. 43. 9.

MASENO, (Géog.) vallée de la Valteline, qui s’étend du nord au sud des deux côtés de la petite riviere Maseno, qui lui donne son nom : cette vallée a des bains d’eau minérales, qu’on nomme Bagni de Maseno ; l’eau en est tiede & claire, elle charie du fer, de l’alun, du nitre & du soufre.

MASKESIPI, (Géog.) riviere de l’Amérique septentrionale dans la nouvelle France. Elle se jette dans le lac supérieur à la bande du sud, près de l’île de S. Michel. (D. J.)

MASLES ou MALES, (Marine.) ce sont des pentures qui entrent dans des anneaux, & qui forment la ferrure du gouvernail. Voyez Marine, Pl. VI. fig. 73.

MASOLES, (Hist. mod.) c’est ainsi qu’on nomme une milice de la Croatie, qui est obligée de se tenir prête à marcher en cas d’invasion de la part des Turcs. Au lieu de solde, on assigne des morceaux de terre à ceux qui servent dans cette milice, mais leurs officiers reçoivent une paye.

MASORE, s. f. (Critiq. hébraïq.) terme hébreu, qui signifie tradition ; la masore est un travail fait sur la Bible par quelques savans juifs, pour en empêcher l’altération, & pour servir de haie à la loi, comme ils disent, pour la défendre de tous les changemens qui pourroient y arriver : ce travail consiste à avoir compté avec une exactitude minutieuse les versets, les mots & les lettres du texte, en avoir marqué toutes les diversités pour en fixer la lecture, afin qu’il ne s’altérât plus. Ils ont nommé ce travail masore ou tradition, comme si ce n’étoit autre chose qu’une tradition qu’ils eussent reçue de leurs peres. Voyez Masorethes.

On varie sur l’origine de la masore : quelques-uns la rapportent à Esdras & aux membres de la grande Synagogue qui vivoient de son tems : d’autres prétendent qu’elle est l’ouvrage des rabbins qui enseignoient dans la fameuse école de Tibériade au cinquieme siecle ; enfin le sentiment le plus général est que la masore n’est l’ouvrage ni d’un docteur, ni d’un siecle. Les rabbins de Tibériade y ont travaillé les premiers, & d’autres rabbins après eux à diverses reprises jusqu’aux xj. & xij. siecles, où l’on y mit la derniere main. (D. J.)

MASORETHES, s. m. (Théologie rabinique.) les Masorethes étoient des gens dont la profession consistoit à transcrire l’Ecriture, à faire des remarques de critique, & à enseigner à la lire comme il falloit. Cette espece de critique qu’ils enseignoient, est ce que les Juifs appellent la masore.

Mais cet art & la tradition sur laquelle il étoit fondé, n’alloit pas plus loin que la lecture de l’Ecriture-sainte & du texte hébreu. Il y avoit une autre tradition pour l’interprétation de l’Ecriture.

Celle dont il s’agit ici, qui regardoit seulement la véritable maniere de lire, étoit une affaire à part ; qu’ils prétendoient avoir été établie aussi-bien que

l’autre par une constitution de Moïse sur la montagne de Sinaï ; car ils croyoient que quand Dieu lui donna la loi, il lui apprit premierement la véritable maniere de la lire ; & secondement la véritable explication ; & que l’une & l’autre de ces choses fut transmise à la postérité par la tradition orale pendant un grand nombre de générations ; jusqu’à ce qu’enfin on écrivit cette maniere de lire, en se servant pour cela d’accens & de points voyelles ; comme l’explication fut aussi enfin écrite dans la Misna & la Gémare. Ils appellent la premiere de ces choses la masore, qui signifie la tradition ; & l’autre la cabale, qui signifie la réception.

Mais dans le fond ces deux mots reviennent à la même chose, & marquent une connoissance qui passe d’une génération à l’autre par voie de tradition. Comme alors l’un donne & l’autre reçoit, l’art de la lecture a pris le nom qui marque cette action de donner ; & celui de l’explication a eu en partage celui qui marque celle de recevoir.

Au reste, ceux qui ont composé la masore que nous avons, ont porté à un excès ridicule leur amour pour des minuties ; le chef-d’œuvre de leur critique a été de compter le nombre des versets, & jusqu’à celui des mots & des lettres de chaque livre du vieux testament, de marquer le verset, le mot, & la lettre du milieu de chacun de ces livres. Le reste de leurs observations n’est pas plus relevé, quoi qu’en dise M. Simon, dans son Histoire critique du vieux Testament.

MASOX, ou MASOXER-THAL, (Géog.) c’est-à-dire communauté de la vallée de Masox. C’est le nom de la huitieme & derniere communauté générale de la ligue grise : cette communauté est composée de la vallée de Masox, & de celle de Galanca. Elle est divisée en quatre parties, qu’on appelle escadres ; & chaque escadre comprend un certain nombre de villages. L’étendue de pays possédée par cette communauté est assez grande ; mais la plûpart des endroits en sont stériles.

MASPHA, (Géog. sacrée.) nom d’une petite ville de la Palestine dans la tribu de Juda, & d’une autre dans la tribu de Gad. Maspha signifie un lieu élevé, d’où l’on découvre de loin une hauteur ; & c’est-là sans doute l’origine du nom des deux petites villes dont nous venons de parler. (D. J.)

MASQUE de théatre, (Hist. du théatre des anciens.) en grec πρόσωπον, en latin persona, partie de l’équipage des acteurs dans les jeux scéniques.

Les masques de théatre des anciens, étoient une espece de casque qui couvroit toute la tête, & qui outre les traits du visage, représentoit encore la barbe, les cheveux, les oreilles, & jusqu’aux ornemens que les femmes employoient dans leur coëffure.

Du-moins, c’est ce que nous apprennent tous les auteurs qui parlent de leur forme, comme Festus, Pollux, Aulu-Gelle ; c’est aussi l’idée que nous en donne Phedre, dans la fable si connue du masque & du renard ;

Personam tragicam fortè vulpes viderat, &c.

C’est d’ailleurs un fait dont une infinité de bas-reliefs & de pierres gravées ne nous permettent point de douter.

Il ne faut pas croire cependant que les masques de théatre ayent eu tout-d’un-coup cette forme ; il est certain qu’ils n’y parvinrent que par degrés, & tous les auteurs s’accordent à leur donner de foibles commencemens. Ce ne fut d’abord, comme tout le monde sait, qu’en se barbouillant le visage, que les premiers acteurs se déguiserent ; & c’est ainsi qu’étoient représentées les pieces de Thespis.