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un mamelon à sa charniere ; on l’appelle en latin spondylus, ainsi voyez Spondyle.

Pié du stile, terme de Gnomoniq. c’est le point du plan sur lequel tombe une ligne abaissée du bout du stile ; perpendiculairement sur le plan du cadran. (D. J.)

Pié, (Hydr.) c’est la mesure de toutes les choses qui sont dans le commerce ; la toise & la perche sont composés de piés de roi, ainsi que l’aune qui contient 3 piés 8 pouces.

Il y a différentes sortes de piés ; savoir :

Le pié courant, qui est divisé en 12 pouces courans.

Le pié quarré a 144 pouces quarrés, en multipliant 12 pouces par 12 pouces, dont le produit est 144.

Le pié circulaire est de 144 pouces circulaires, en multipliant 12 par 12, dont le produit est 144.

Le pié cylindrique qui est un solide en la multiplication de la superficie d’un pié circulaire, contenant 144 pouces circulaires par sa hauteur 12, ce qui donne 1727 pouces cylindriques.

Le pié cube en la multiplication de la superficie d’un pié quarré, contenant 144 pouces quarrés par sa hauteur 12, ce qui donne 1727 pouces cubes. (K)

Pié d’eau, (Hydr.) est un solide ou pié cube d’eau, qu’il ne faut pas confondre avec le pié cylindrique d’eau, qui n’est composé que de pouces circulaires multiplies par des pouces circulaires, qui produisent 1728 pouces cylindriques ; chacun de ces pié cylindriques n’a que 113 pouces 2 lignes quarrés, provenant de la proportion du pié quarré au pié circulaire, & ne pese que 55 livres ; au-lieu que le pié cube d’eau pese 70 livres. On évalue ce pié cube d’eau le huitieme du muid d’eau, ce que l’on a reconnu par l’expérience. Ainsi quand on compose le muid d’eau de 288 pintes mesure de Paris, le pié cube d’eau vaut 36 pintes, huitieme de 288 ; & quand le muid d’eau n’est évalué qu’à 280 pintes, le pié cube ne vaut que 35 pintes. (K)

Pié de vent, phénomene dont on trouve la description dans l’histoire de l’académie des Sciences de 1732. Il consiste dans un arrangement de nuages sur différentes lignes, qui étant prolongées concourroient à deux points opposés de l’horison, comme les méridiens d’un globe se réunissent aux poles. « Lorsque le ciel n’est pas tout-à-fait serein, ni entierement couvert, il est rare, quand on y fait bien attention, que les nuages ne paroissent pas affecter cette disposition plus ou moins sensiblement. C’est d’ordinaire au point de réunion vers l’horison, qu’elle est la plus remarquable, & quelquefois elle ne l’est pas ailleurs ; c’est pour cela qu’il faut, sur-tout lorsqu’on n’a pas pris l’habitude d’observer le phénomene, un horison fort étendu pour le voir distinctement. Souvent le point de réunion est très sensible, & les nuages qui en partent semblent s’écarter en tout sens, en forme d’éventail, ou d’un côté de l’horison seulement, tandis que l’autre côté est sans aucun nuage ; ou des deux côtés de l’horison à la fois, & alors un des deux centres est d’ordinaire plus apparent que l’autre. Ils ne sont pas toujours diamétralement opposés : quelquefois l’ordre des nuages se trouble & se confond, & l’on apperçoit pendant quelque tems, deux différens points de concours du même côté de l’horison, jusqu’à ce que l’un des deux disparoisse & cede, pour ainsi dire, la place à l’autre. Divers nuages, disposés parallelement les uns aux autres & à l’horison à perte de vûe, ce qui est l’arrangement naturel que le vent leur donne, doivent, suivant les regles de l’optique, nous paroître concourir à deux points opposés de l’horison. On ne doit pas regarder ce phénomene comme une autre sorte de météore ; mais on doit le ranger dans la classe des

phénomenes que les nuées représentent par leur différente situation ». Essai de Phys. de Méth. page 751. §. 1524.

Pié, on appelle en terme de Blason, pié de l’écu, la pointe ou partie inférieure de l’écu ; & on dit qu’un animal est en pié, pour dîre qu’il est posé sur les quatre piés. Lorsqu’il ne paroît que les trois fleurons de lis, & que le pié qui est au dessous en est retranché, on dît pié coupé & pié nourri. On appelle pié fiché, celui qui est pointu & propre à ficher en terre.

Pié, (Chasse.) c’est par le pié qu’un bon chasseur peut connoitre les différentes bêtes & leurs différens âges.

Les vieux cerfs ont ordinairement la sole du pié grande & de bonne largeur, le talon gros & large, la comblette ouverte, la jambe large, les os gros, courts & non tranchans, la piece ronde & grosse, & ne sont jamais aucune fausse démarche, ce qui arrive souvent aux jeunes. Outre ce, les vieux cerfs n’avancent jamais le pié de derriere plus avant que celui de devant, au lieu que les jeunes le passent toujours. La biche a le pié fort long, étroit & creux, & le talon si petit, qu’il n’y a pas de cerf d’un an qui ne l’ait aussi gros.

On reconnoît dans les chevreuils les mâles des femelles au pié ; les mâles ont ordinairement plus de pié devant que les chevrettes, le tour des pinces en est plus rond, & le pié plus plein ; au lieu que les femelles les ont creux & les côtés moins gros que les mâles, qui ont aussi le talon & la jambe plus larges, & les os plus gros & tournés en-dedans.

La trace du sanglier se distingue d’avec celle d’une laie, en ce que lorsque la laie est pleine, elle pese beaucoup en marchant, va ordinairement les quatre piés ouverts, & a les pinces moins grosses que n’a le sanglier qui va la trace serrée ; elle a aussi les gardes, la soie & le talon plus larges, les côtés plus gros & plus usés, les allures plus longues & plus assurées, mettant les piés plus aisément dans une même distance. Dans la saison du rut, les laies ont les allures aussi longues que le sanglier ; mais la trace du mâle est plus ronde & mieux faite. Il y a aussi une différence entre le sanglier en son tiers an, & celui en son quart an ; celui en son tiers an a la sole moins pleine, & a les côtés de la trace plus tranchans, & les pinces moins grosses & plus tranchantes ; le sanglier en son quart an a les gardes plus larges, plus usées & plus près du talon ; les allures en sont plus longues, & le pié de derriere demeure plus éloigné que celui de devant, au-lieu que le sanglier en son tiers an rompt une partie de sa trace, & va les piés plus ouverts. Les vieux sangliers mirés ont encore les gardes plus larges & plus grosses & plus usées ; elles approchent plus aussi du talon, & sont plus bas jointées ; & ils vont les quatre piés plus serrés.

On distingue par le pié le sanglier du cochon domestique, en ce que les pourceaux privés vont toujours les quatre piés ouverts, & les pinces pointues & sans rondeur ; mais les bêtes noires vont les piés plus serrés, sur-tout ceux de derriere ; ils ont les pinces plus rondes & mieux faites, & le pié plus creux que ceux des porcs privés, qui l’ont ordinairement plein, & n’appuient pas du bout de la pince comme les sauvages, qui ont le talon, la jambe & les gardes plus larges, & qui s’écartent beaucoup plus que ceux d’un pourceau sauvage, qui a les gardes petites & piquantes, droites en terre.

On distingue les traces d’un vieux loup d’avec celles du chien, parce que le loup, quand il va d’assurance, a toujours le pié très-serré, au lieu que celui du chien est toujours fort ouvert, & qu’il a le talon moins gros & moins large que le loup, & les deux grands doigts plus gros, quoique les ongles du loup