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peu-à-peu, & se dissipa à la fin comme dans les expériences dans lesquelles on n’avoit point employé de verre.

On ne réussit pas mieux à faire entrer le diamant en fusion, en le mêlant soit avec de la fritte de verre, soit avec du sel de tartre, soit avec du soufre, soit avec du plomb ; il repoussa constamment tous ces fondans ; il ne fit non plus aucune union ni avec les métaux, ni avec les pierres, de quelque nature qu’elles fussent, ni avec le vitriol, l’alun, le nitre, le sel ammoniac ; en un mot, jamais le diamant ne marqua la moindre disposition à entrer en fusion.

Le rubis résista beaucoup mieux que le diamant à l’action du feu solaire, qui ne fit que changer sa couleur & le ramollir, sans lui rien faire perdre de son poids. On trouvera ces expériences à l’article Rubis.

Des émeraudes exposées à cette même chaleur, ne tarderent pas à entrer en fusion ; elles commencerent par devenir blanches, & par former des bulles ; la couleur & la transparence disparurent, & ces pierres passerent par différentes nuances, suivant le tems qu’elles furent exposées à l’action du feu. Ces pierres deviennent par là très-cassantes & très-tendres, au point de pouvoir en détacher des parties avec l’ongle. Voyez giornale de litterati d’Italia, tom. IX. (—)

Pierres puantes, lapides fœtidi, lapis suillus, lapis felinus, (Hist. nat. Minéralog.) On a donné ces différens noms à des pierres qui répandent une odeur désagréable qu’elles ont contractée dans le sein de la terre ; cette odeur varie en raison des différentes substances qui l’ont occasionnée. En Suede, dans la province d’Œland, on trouve une pierre à chaux qui a une odeur très-forte d’urine de chat ; on a quelquefois trouvé des empreintes d’insectes sur ces pierres. En Westphalie, aux environs d’Hildesheim, on a trouvé de la pierre qui sentoit la corne brûlée. Près de Wigersdorf, dans le comté de Hohnstein en Thuringe, on trouve une espece de schiste ou de pierre feuilletée grise, très-poreuse, qui frottée avec une autre pierre, répand une odeur semblable à celle de la fiente de porc. Près du couvent d’Ilefeld, qui est aux environs de Nordhausen, près du Hartz, on rencontre une montagne qui n’est composée que d’une pierre très puante, dont on se sert comme de castine ou de fondant dans les forges du voisinage, où elle facilite la fusion de la mine de fer. Voyez Bruckmann, epistol. itinerariæ, centur. ij. epist. 13.

On a trouvé près de Villers-Cotterets une pierre calcaire d’un blanc sale, qui lorsqu’on la frotte répand une odeur d’urine de chat. Il y a tout lieu de croire que les odeurs qui se sont communiquées à ces sortes de pierres, viennent de substances animales ou végétales qui sont entrées en putréfaction ; quelques-unes mêmes peuvent venir des bitumes & matieres inflammables qui se trouvent dans le sein de la terre. Voyez Odorantes, pierres. (—)

Gravure, auteurs sur l’art de la Gravure. Pomponii Gaurici neapolitani de sculptura, seu statuaria, libellus, Florentiæ 1504, in-8o. Item (secunda editio emendatior, curante Cornelio Grapheo), Antuerpiæ 1528, in-8o. Le même ouvrage dans le tom. IX. du recueil des antiquités grecques.

Aldus Manutius de celaturâ & picturâ veterum, dans le tome IX. du recueil des antiquités grecques.

Ludovici Demontiosii Gallus Romæ hospes, ubi multa antiquorum monumenta explicantur. Romæ 1585, in-4o. cum fig. Item. La partie de cet ouvrage qui traite des Arts ayant le Dessein pour objet, à la suite de la dactyliotheca de Gorlée ; & dans le tom. IX. de la collection des antiquités grecques, sous ce titre : I ud. Demontiossi de veterum sculpturâ, cælaturâ gemmarum, sculpturâ & picturâ, libri duo.

Julii Caesaris Bullengeri de picturâ, plastice, & staturariâ, libri duo. Lugduni 1627, in-8o. & dans le

tome IX. du recueil des antiquités grecques.

De la gravure sur les pierres précieuses & sur les crystaux, chap. viij. du liv. II. des principes de l’Architecture, de la Sculpture & de la Peinture, par André Félibien ; seconde édition augmentée. Paris 1690, in-4o.

De modo cælandi gemmas, chap. xxviij. du livre intitulé : Dissertatio Glyptographica. Romæ 1739, in-4o.

Maniere de copier sur le verre les pierres gravées, par Guillaume Homberg, dans les mémoires de l’académie royale des Sciences, année 1712. Paris, in-4o.

Vie des Graveurs. Vasari Giorgio nous a donné les vies des illustres peintres, graveurs & architectes, à Boulogne 1647, trois volumes in-4°. On en trouvera la suite dans un ouvrage du chevalier Vettori, dans une dissertation latine sur les pierres gravées. A Rome 1739, in-4o.

Nous avons quantité de cabinets de pierres gravées, publiées en Italie, dans les Pays-Bas, en Allemagne, en Angleterre, & en France.

Gaurici (Pomponii, &c.), Pomponio Gaurico, né à Gifoni, bourg dans le royaume de Naples, avoit écrit ce traité sur la Sculpture, dont la premiere édition est de Florence 1504. Quoiqu’il dise qu’il manioit lui-même le ciseau, il paroît qu’il le manioit fort mal. Son livre mis en dialogue est aussi inutile que mal écrit

Minutius Albus, &c. Son livre ne peut intéresser tout au plus que des grammairiens.

Bullengerii (Julii Cæsaris, &c.) Ce qui a été dit par le jésuite Jules-César Boulenger, dans son traité sur la peinture & la sculpture des anciens, est encore beaucoup plus superficiel.

Demontiosi (Ludovici) ; Louis de Monjosieu, loué dans M. de Thou, étoit un habile antiquaire ; & à l’ocasion de la Sculpture, il parla des pierres gravées ; mais il n’a presque fait que transcrire à la fin de sa dissertation latine sur la sculpture des anciens, le peu de chose qu’il avoit lu dans Pline concernant l’art de la gravure en pierres fines.

Si tous ces auteurs avoient eu bien sérieusement le dessein d’instruire, ils devoient s’en rapporter moins à leurs propres lumieres, & consulter davantage les gens de l’art ; ils se seroient exprimés plus pertinemment. C’est le parti sage qu’ont pris M. Félibien & M. le chevalier Vettori, & qui leur a réussi lorsqu’ils nous ont exposé sous les yeux toutes les différentes opérations manuelles de la gravure en pierres fines ; le premier dans ses principes des Arts, & le second dans une dissertation sur les pierres gravées, dont j’aurai occasion de parler plus d’une fois. On peut aussi se fier à M. Homberg, quand on voudra faire des copies sur verre des pierres gravées. La méthode qu’il enseigne dans un mémoire qui fait partie de ceux de l’académie royale des Sciences, est fondée sur l’expérience ; le savant académicien ne rapporte rien qu’il n’ait pratiqué lui-même.

Taille du Diamant, (Art du Lapidaire.) la taille du diamant est le poli, le brillant & la forme qu’on donne aux diamans bruts par le secours de l’art.

C’est une découverte moderne, qui n’est point le produit de la recherche des gens qu’on nomme dans le monde gens d’esprit, ni même des philosophes spéculatifs. Ce n’est pas à eux que nous en sommes redevables, non plus que des inventions les plus étonnantes ; mais au pur hasard, à un instinct méchanique, à la patience, au travail & à ses ressources. Nous indiquerons bientôt d’après M. Mariette, la maniere dont cette découverte a été faite il n’y a pas encore 300 ans, suivie & conduite au point de perfection où elle est aujourd’hui. L’Encyclopédie, s’il m’est permis de répéter ici les paroles des éditeurs de cet ouvrage : « L’Encyclopédie fera l’histoire des richesses de notre siecle en ce genre ; elle la fera & à ce sie-