Aller au contenu

Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/417

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de fer : il y a encore une autre ville de ce nom en Bohème, dans le cercle de Satz, sur la riviere d’Egery.

BRESSE, (Géog.) province & comté de France, dont Bourg est la capitale ; elle est bornée au nord par la Bourgogne & la Franche-Comté, à l’est par la Savoie, au midi par le Viennois, & à l’orient par la principauté de Dombes & la Sône. Elle comprend les pays de Gex, de Bugey, & de Valromey.

BRESSIN, s. m. (Marine.) c’est un palan ou cordage qui sert à isser & à amener une vergue ou une voile ; on l’appelle autrement guinderesse. V. Palan.

Bressins ; ce sont des crocs de fer. Voyez Crocs de palan. (Z)

BRESSUITE, (Géog.) petite ville de France, sur la riviere d’Argenton, en Poitou.

BREST, (Géog.) ville de France fort considérable par ses fortifications & son port sur l’Océan, qui est un des meilleurs du royaume ; elle est défendue par un fort château bâti sur un rocher escarpé. Lon. 13d 9′ 10″. lat 48d. 22′ 55″.

BRETAGNE (grande), Géog. c’est une grande île de l’Océan, qui comprend les royaumes d’Angleterre & d’Ecosse ; ce nom lui a été donné sous le regne de la reine Anne, après la réunion de ces deux royaumes. Quant au commerce, voy. Angleterre & Écosse.

Bretagne (Nouvelle), pays & presqu’île de l’Amérique septentrionale au Canada, au nord du fleuve S. Laurent.

* Bretagne, (Géog.) grande province de France, avec titre de duché. Elle forme une péninsule : du côté des terres, elle est bornée par le Poitou, l’Anjou, le Maine, & une partie de la Normandie. Son commerce est considérable. Il s’y fait des sels dans les marais de Bourneuf & du Croissi. Il vient des beurres de l’évêché de Nantes, des grains de Vannes, des chanvres & des lins des évêchés de Rennes, de Treguier, & de Léon, où l’on fabrique aussi des toiles ; il y en a qui servent à faire des voiles de vaisseaux : on les appelle pertes, locrenans, polledanis, pentes olonnes, toiles de Quintin, de Pontivy, Nantoises, de Morlaix, &c. Les toiles de Quintin sont toutes de lin, & ne le cedent guere en finesse aux batistes. On fait avec les plus fines des manchettes, des rabats, des coeffures, &c. avec les grosses, des mouchoirs & des chemises. Les toiles à tamis bleuâtres viennent de la même province. Les toiles de Pontivy ne different pas de celles de Quintin. On donne le nom de crès à celles de Morlaix & autres lieux, & l’on distingue un grand nombre de crès différentes. Les haut-brins se font à Dinan ; les Vitrés, à Vitré même : on peut voir dans le Dictionnaire du commerce le détail de ces toiles. Il y a aussi en Bretagne, de la bonneterie & des mines de fer & de plomb. On fait la pêche de la sardine & du maquereau au port Louis, à Belisle, à Cancarnau, &c. Il se fabrique dans la plûpart des villes de petites étoffes de laine, comme étamines, droguets, serges, molletons, crêpons, &c. voilà à peu près qu’elles sont les marchandises du crû de cette province. On peut mettre au nombre de celui du dehors la morue, dont la pêche se fait par les Maloüins & les Nantois. Quant aux retours des îles Françoises de l’Amérique, ils consistent en sucres bruts qui se rafinent à Angers, Saumur, & Orléans ; en gingembre, indigo, rocou, écaille, cuirs, bois de teinture. Il y arrive d’Angleterre, de Hambourg, & Hollande des planches, des mâts, des chanvres, du goudron, du fromage, &c. Les villes du commerce le plus étendu sont Rennes, S. Malo, Nantes, Vitré, Morlaix, Port-Loüis, Chateaulin, Coveron, & Audrai.

* Bretagne (toiles de), Commerce, c’est ainsi qu’on nomme celles qui se fabriquent dans cette pro-

vince, ou celles qui se fabriquent ailleurs sous même

longueur, largeur, & force. Voyez Bretagne, Géog. & son commerce.

Bretagne, (la) s. f. nom d’une danse Françoise, fort noble & d’un beau caractere ; elle se danse en pas de deux. Feue Mme la duchesse de Luxembourg, qui étoit la meilleure danseuse de la cour, en fixoit sur elle tous les regards, lorsqu’elle exécutoit cette danse.

BRETAUDER un cheval, en terme de Maréchal, c’est lui couper les oreilles. (V)

* Bretauder, v. neut. terme d’usage chez les Tondeurs de draps, c’est tondre inégalement. Voyez Draperie.

BRETCHEN, (Géog.) forteresse & petite ville de la Prusse Polonoise, dans le pays de Libau, entre Strasburg & Osterode.

BRETELER une pierre, (terme de Maçonnerie.) c’est en dresser le parement avec le marteau à bretter, la saye, le rislard ou la ripe.

* BRETELLES, s. f. on donne en général ce nom à des rubans ou à de longues & larges courroies, assemblées par d’autres courroies transversales, de maniere qu’elles forment un quarré oblong, dont on auroit prolongé deux des côtés paralleles. On peut passer la tête dans le quarré oblong ; alors les courroies prolongées s’appliquent sur l’une & l’autre épaule, & des courroies transversales, l’une passe sur les épaules, l’autre sur la poitrine. Les bouts des longues courroies placées sur les épaules & prolongées descendent par-devant & par-derriere à la hauteur des mains, & aident à porter plus facilement une civiere, une chaise à porter, & toute autre machine dont on peut placer les bras dans les boucles ou boutonnieres pratiquées à ces extrémités. Les bretelles servent encore à d’autres usages.

Bretelles, (les) ce sont, chez les Rubaniers, deux bouts de sangle attachées d’une part au chassis du métier, & de l’autre à la poitriniere : l’ouvrier passe la tête au travers de ces deux bretelles, & se trouve assez appuyé par l’extrémité des épaules, pour en être beaucoup soulagé ; comme il est peu assis & fort courbé sur son ouvrage, on a été obligé à lui chercher ce point d’appui. Voyez Poitriniere, & nos Planches de Passementerie, où presque tous les ouvriers qu’on a représentés travaillant au métier, sont appuyés sur leurs bretelles.

BRETEUIL, (Géog.) petite ville de France dans la haute Normandie, avec titre de comté. Il y a encore une autre ville de ce nom dans le Beauvoisis.

BRETHEIM ou BRETTEN, (Géog.) petite ville d’Allemagne dans le bas Palatinat, sur les frontieres du duché de Wirtemberg, sur la riviere de Saltz.

BRETTA, (Géog.) petite ville de Suede, dans la province de Westgothie.

* BRETTÉ ou BRETELÉ, adj. Serrurerie, Taillanderie sur-tout. Il se dit de certains outils, tels que les marteaux à tailler de la pierre, les ébauchoirs de Sculpteur, &c. où la partie tranchante est divisée en dents faites à la lime ; les unes prises de court sur le tranchant même de l’outil, les autres tirées de long par des traits paralleles sur les deux surfaces.

BRETTEN, (Géog.) petite ville du royaume de Suede, dans la Dalie, sur le lac Waner.

* BRETTER ou BRETELER, v. act. & neut. En général, c’est se servir d’un instrument bretté. C’est avec le marteau bretté que les Tailleurs de pierre ébauchent les paremens.

Bretter, terme de Sculpture ; c’est, en modelant, travailler la terre, de maniere qu’elle ne soit pas lisse, mais comme égratignée, ce que les ouvriers font d’abord avec un ébauchoir bretelé. Il y a beaucoup d’art à laisser paroître en quelques endroits cette négligence de travail. V. Modeler & Ebauchoir.