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égorgé plusieurs catholiques, il leur répondit à-peu-près en ces termes : « Nous avons interrogé là-dessus les saints martyrs, & nous avons entendu une voix qui s’élevoit de leur tombeau, & qui nous avertissoit de prier pour leur conversion, & d’abandonner à Dieu le soin de la vengeance ». Il y eut plus de 7000 Cotereaux d’exterminés dans le Berri.

COTERET, s. m. assemblage de plusieurs morceaux de menus bois, soit de taillis soit de quartier, par le moyen de deux barres. Il doit avoir deux piés de longueur sur 17 à 18 pouces de grosseur.

COTERETS ou COTERELLES, (Tapissier.) ce sont les deux principales pieces du métier de Haute-lissier ; elles sont de bois, en forme de gros madriers de 7 ou 8 piés de hauteur, de 14 ou 15 pouces de largeur, & de 3 ou 4 d’épaisseur. Elles se dressent perpendiculairement, & servent à contenir & soûtenir à leurs deux extrémités les deux ensubles ou rouleaux, sur lesquels s’étendent les fils de la chaîne des tapisseries de haute-lisse. Voyez Haute-Lisse.

* COTERIE, s. f. terme emprunté des associations de commerce subalterne, où chacun fournit sa cote part du prix, & reçoit sa cote part du gain, & auquel on n’a rien ôté de la force de sa premiere acception, en le transportant à de petites sociétés où l’on vit très-familierement, où l’on a des jours reglés d’assemblées & des repas de fondation, où chacun fournit sa cote part de plaisanterie, bonne ou mauvaise ; où l’on fait des mots qui ne sont entendus que là, quoiqu’il soit presque du bon ton d’en user par tout ailleurs, & de trouver ridicules ceux qui ne les entendent point, &c. Toute la ville est divisée en coteries, ennemies les unes des autres & s’entre-méprisant beaucoup. Il y a telle coterie obscure qui équivaut à une bonne société, & telle société brillante qui n’équivaut tout juste qu’à une mauvaise coterie. Il n’y a presque point de bonnes coteries, gaies, libres, & franches, sous les mauvais regnes.

Coteries, (Jurisp.) c’est le nom que l’on donne en certaines coûtumes aux héritage roturiers, comme dans celle d’Artois, art. 20. suivant lequel ces coteries doivent être relevées & droiturées dans sept jours, sinon elles sont réunies de plein droit à la table du seigneur. Les héritages cotiers, qui sont la même chose que coteries, ne peuvent, lorsqu’ils sont patrimoniaux, être aliénés sans le consentement de l’héritier apparent. Les héritiers en égal degré succedent aux coteries par égales portions ; la femme a la moitié des coteries acquises par son mari. La dessaisine & saisine, & la saisie seigneuriale des coteries ou rotures mouvantes de la seigneurie vicomtiere, doivent être faites en présence des hommes de fief & non des hommes cotiers, qui ne doivent point desservir les plaids de la justice du vicomte, puisqu’il y a des vassaux pour l’exercer. Voyez la coût. d’Artois, art. 20. 77. 106. 136. Pour l’étymologie du mot coterie, voyez Ducange, gloss. lat. cota, cotagium, cotarius. Menage, dict. au mot coteraux. (A)

COTHURNE, s. m. (Belles-lett.) espece de soulier ou de patin fort haut, dont se servoient les anciens acteurs de tragédies sur la scene, pour paroître de plus belle taille, & pour mieux approcher des héros dont ils joüoient le rôle, & dont la plûpart passoient pour avoir été des géans. V. Tragédie.

Il couvroit le gras de la jambe, & étoit lié sous le genou. On dit qu’Eschyle en fut l’inventeur. Chausser le cothurne, en langage moderne, signifie même joüer ou composer des tragédies. (G)

COTICE, s. f. terme de Blason, c’est une espece de bande diminuée, plus étroite, qui n’a que les deux tiers de la bande ordinaire, qui n’occupe que la quatrieme ou cinquieme partie de l’écu. Elle se pose de même biais, tirant de l’angle dextre du haut au senestre d’en-bas. La cotice se met aussi en barre,

tirant du côté gauche au droit, comme le filet de bâtardise. Pithou les appelle frétaux, parce qu’en effet les fretes sont composées de cotices & de contre-cotices. Quand la cotice tient lieu de brisure on la nomme bâton. On appelle un écu coticé, quand tout son champ est rempli de dix bandes de couleurs alternées. Voyez Bande. Dictionn. de Trév. & P. Ménétr.

On dit, cette maison porte de sable sur un écu coticé de trois quinte-feuilles d’argent. (V)

COTICÉ, adj. en termes de Blason, se dit de l’écu, lorsqu’il est rempli de dix bandes de couleurs alternées. Voyez Cotice. Escaieul, coticé d’argent & d’azur.

COTIER, s. m. (Jurisp.) dans quelques coûtumes est synonyme de roturier ou censuel, comme en Artois. Les héritages cotiers sont tous ceux qui ne sont point tenus féodalement. Le seigneur cotier ou foncier est celui qui n’a dans sa mouvance que des rotures ; & la justice cotiere ou fonciere, celle qui ne s’étend que sur des rotures ; les hommes ou juges cotiers, sont les propriétaires des héritages tenus en censive ; pour ce qui concerne leurs obligations par rapport à l’exercice de la justice, & leurs droits pour recevoir les contrats d’aliénation des héritages cotiers & les testamens, voyez au mot Hommes cotiers, Juges cotiers ; V. aussi ci-dev. Coteries.

Il y a dans la coûtume de Cambrai, tit. j. art. 74. des fiefs cotiers, qui sont de la nature des terres cotieres ou de main-ferme. (A)

Côtier, (Marine.) Pilote côtier : ce nom se donne à des pilotes particuliers, qui ont une connoissance plus étendue & plus détaillée de certaines côtes, de leurs ports, de leurs mouillages, & de leurs dangers ; on les distingue des pilotes hauturiers, qui sont ceux qui sont chargés de la conduite du vaisseau en pleine mer. Le pilote côtier ne prend la conduite du navire qu’à la vûe des côtes. (Z)

COTIERE, s. f. (Maçonnerie, Jardinage.) se dit de certains ados de terre un peu longs, faits le long des murs, ou en suivant le penchant d’un petit côteau, sur lesquels le soleil tombe à plomb, & avance infiniment les plantes qu’on y seme.

Cotieres, se dit, en Brasserie, des rebords des planches qui soûtiennent le grain, & qui entourent la touraille.

COTIGNAC, s. m. (Confit.) espece de confiture qui se fait avec le coing de la maniere suivante. Prenez une douzaine de coings, s’ils sont petits, sept ou huit s’ils sont gros ; coupez-les par petits morceaux ; faites-les boüillir dans cinq à six pintes d’eau, jusqu’à la réduction de deux pintes ; passez ces deux pintes restantes dans un linge blanc ; jettez cette décoction dans une poële à confiture ; ajoûtez quatre livres de sucre ; faites boüillir jusqu’à ce que le tout soit en gélée suffisamment cuite. Versez chaud dans des boîtes ou pots. S’il n’étoit pas assez rouge, vous y mêleriez pendant qu’il cuit un peu de cochenille préparée. Voyez Coing.

Il y a un autre cotignac qu’on tire du moût : on prend du moût ; on le met dans un chauderon ; on le réduit sur un feu clair au tiers ; on a des poires de certeau toutes pelées & coupées par quartiers ; on les jette dans le moût ; on fait boüillir le tout jusqu’à ce que les poires soient cuites, & que le sirop ait une bonne consistence : alors on remplit des pots de cette confiture. Voyez Mout.

Cotignac, (Géog. mod.) petite ville de France, en Provence, sur la riviere d’Argens.

COTILE, (Géog. mod.) petite riviere d’Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre citérieure, elle se jette dans celle de Crate.

COTILLON, s. m. partie de l’habit des femmes ; c’est une jupe courte de dessous ; il est très-léger en été, & très-fourré en hyver. Nous avons une danse