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un cylindre de même épaisseur & d’un diametre, moiné de la longueur du pendule ; prenez un fil de soie, ou si vous voulez de laiton, afin qu’il ait plus de consistance ; attachez-le à la petite regle, & en un point de la circonférence du cylindre : cela fait, appliquez ce dernier contre la regle, de façon qu’il soit enveloppé par le fil, que vous développerez ensuite en faisant mouvoir le cylindre le long de la regle. Par ce moyen une petite pointe de fer que vous aurez fixé à la circonférence du cylindre, tracera une cycloïde sur la table ; car la courbe décrite sera formée par le mouvement d’un point pris sur la circonférence d’un cercle ou cylindre, lequel en roulant aura appliqué toutes ses parties sur une ligne droite, savoir la regle. Ce sera donc une cycloïde.

Cette opération faite, si vous disposez des lames de laiton en telle sorte que les appliquant sur la courbe elles répondent exactement à chacun de ses points, vous aurez pour lors des cycloïdes telles que vous pouvez les desirer ; si vous les attachez au point de suspension d’un pendule dans l’ordre où le point décrivant les a formées ; la soie enveloppant & développant alternativement les deux courbes, fera décrire à votre lentille des arcs cycloïdaux, dans chaque point desquels la pesanteur lui imprimera des vîtesses proportionnelles à sa distance du point de repos. (T)

CYCLOMÉTRIE, s. f. (Géom.) c’est l’art de mesurer des cercles & des cycles. Voyez Cycle & Cercle. (O)

CYCLOPÉDIE, voyez Encyclopédie.

* CYCLOPÉE, s. f. (Hist. anc.) danse pantomime des anciens, dont le sujet étoit un cyclope, ou plûtôt un polypheme aveugle & ennivré. Il paroît que dans cette pantomime le cyclope étoit le joüet d’autres danseurs ; d’où l’on fit en Grece le proverbe, danser la cyclopée, c’est-à-dire être baloté.

* CYCLOPES, s. m. pl. (Myth.) peuples qui habiterent les premiers la Sicile avec les Lestrigons. Ils étoient enfans du ciel & de la terre, selon Hésiode ; & de Neptune & d’Amphytrite, selon Euripide & Lucien. On pretend qu’ils n’avoient qu’un œil au milieu du front, d’où ils furent appellés Cyclopes. On en fait les compagnons de Vulcain. On raconte qu’Apollon tua les plus habiles d’entre eux, pour avoir forgé le foudre dont Jupiter frappa son fils Esculape. Tout le monde sait les avantures de Polypheme avec Ulisse & Galatée. On leur donne une stature gigantesque.

CYDNUS, (Géog.) riviere de Cilicie dans l’Asie mineure, qui arrosoit la ville de Tarse. Elle est fameuse dans l’Histoire ancienne par le péril que courut Alexandre, pour s’être baigné dans ses eaux qui sont très-froides ; & dans l’Histoire moderne, par la mort de l’empereur Frédéric I. qui y périt en 1189, lorsqu’il passa en Asie à la tête de 150 mille hommes pour reprendre Jérusalem conquise par Saladin. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

CYGNE, s. m. cygnus mansuetus, (Hist. nat. Orn.) oiseau qui pese jusqu’à vingt livres, quand il est un peu avancé en âge. Il a quatre piés trois pouces de longueur, depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue ; quatre piés cinq pouces jusqu’au bout des pattes, & plus de sept piés d’envergure. Tout le corps est couvert de plumes très-fines & douces au toucher, qui sont blanches comme la neige quand le cygne est vieux ; dans les jeunes, elles sont au contraire de couleur cendrée. Les tuyaux des grandes plumes des ailes sont plus gros dans le cygne privé, que dans le sauvage. Le bec est de couleur livide, & terminé par une appendice en forme d’ongle. Il y a une marque noire à côté des narines, & entre les yeux & le bec, un espace triangulaire de la même

couleur, & dégarni de plumes ; la base de ce triangle est du côté du bec, & la pointe du côté des yeux. Quand les cygnes sont plus avancés en âge, le bec devient rougeâtre, & l’ongle qui est à l’extrémité, prend une couleur noirâtre. Ils ont aussi à la base du bec une tumeur charnue, noire, élevée, & recourbée en-avant & en-bas. La langue est comme hérissée de petites dents ; les ongles sont noirâtres, & les pattes de couleur livide, & dégarnies de plumes jusqu’au-dessus du genou.

On prétend que le cygne vit très long-tems. Il se nourrit de plantes aquatiques & d’insectes ; il pond cinq ou six œufs, qu’il couve pendant près de deux mois.

Il y a des cygnes sauvages ; ils sont moins grands & moins pesans que le cygne domestique ; toutes leurs plumes ne sont pas blanches, ils en ont de couleur cendrée & de rousses ; la base du bec est recouverte par une peau jaune, &c. Willughby, Ornith. Rai, sinop. meth. avium. Voyez Oiseau. Le duvet du cygne sert à remplir des coussins & des oreillers ; & sa peau, garnie du duvet, est préparée chez les fourreurs, & fait une fourrure fort chaude. (I)

Cygne, (Mat. medic.) La graisse du cygne est la partie de cet oiseau dont on se sert principalement en Medecine ; elle passe pour émolliente, atténuante, & laxative : on la recommande dans les hémorrhoïdes & dans les contractions spasmodiques de la matrice ; mêlée avec le vin, elle dissipe les taches de rousseur si on les en frotte.

On applique avec succès la peau de cygne sur différentes parties du corps que l’on veut préserver du froid extérieur, & dont on veut soûtenir ou augmenter la transpiration, comme dans les rhumatismes.

Cygne, (Astron.) constellation de l’hémisphere boréal, proche de la Lyre, de Cephée, & de Pegase. Cette constellation s’étend dans la direction de la voie lactée. Il y a près de la queue du cygne une étoile fort brillante. Voyez Lyre, Cephée, Voie lactée. (O)

* Cygne, (Mythol.) cet oiseau étoit consacré à Apollon. On lui croyoit un ramage très-mélodieux, mais c’étoit seulement lorsqu’il étoit sur le point de mourir. Je ne sai sur quel fondement on le regardoit comme un oiseau voluptueux ; mais c’étoit à ce titre, ou peut-être à cause de la beauté de son plumage, qu’il étoit consacré à Vénus. Jupiter s’est métamorphosé en cygne en faveur de Léda. Le char de Vénus est quelquefois attelé de cygnes.

Cygne, (Marechallerie.) encolure de cygne. Voyez Encolure. (V)

CYLINDRE, s. m. nom que les Géometres donnent à un corps solide, terminé par trois surfaces, dont deux sont planes & paralleles, & l’autre convexe & circulaire. On peut le supposer engendré par la rotation d’un parallelogramme rectangle CBEF (Pl. Géom. fig. 56.) autour d’un de ses côtés CF, lorsque le cylindre est droit, c’est-à-dire lorsque son axe CF est perpendiculaire à sa base. Un bâton rond est un cylindre. Voyez Solide.

La surface d’un cylindre droit, sans y comprendre ses bases, est égale au rectangle fait de la hauteur du cylindre par la circonférence de sa base.

Ainsi la circonférence de la base, & par conséquent la base elle-même, étant donnée, si on multiplie l’aire de cette base par 2, & qu’on ajoûte ce produit à celui de la circonférence de la base par-la hauteur du cylindre, on aura la surface entiere du cylindre, & sa solidité sera égale au produit de la hauteur par l’aire de la base. Car il est démontré qu’un cylindre est égal à un prisme quelconque qui a même base & même hauteur, ce qui est aisé à voir ; & l’on démontre aussi aisément que la solidité d’un prisme est égale au produit de sa base par sa hauteur, Donc