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est de figure quarrée à la reserve que le côté d’enbas est un peu arrondi, & a une petite pointe au milieu. L’écu des filles a la figure d’un losange.

L’écu est appellé de divers noms suivant ses divisions. L’écu adextré est celui où la ligne perpendiculaire qui le divisé est sur la droite & au tiers de l’écu ; le senestré, quand elle est sur la gauche ; le tiercé en pal quand elle est double & divise tout l’écu en trois parties égales. Elle fait le palé & le vergeté quand elle est multipliée à distance égale, au nombre de six, de huit ou de dix pieces. La ligne horisontale fait le chef, lorsqu’elle occupe la tierce partie d’en-haut ; la pleine, quand elle est au bas au tiers de l’écu. Quand elle est double sur le milieu à distance égale des extrémités, elle fait la face & le tiercé en face. Quand on la multiplie, elle fait le facé & le burrelé, quand il y a huit ou dix espaces égaux ou plus ; les triangles, lorsque le nombre en est impair. La ligne diagonale du droit du chef au gauche de la pointe fait le tranché ; la contraire fait le taillé. Si on les double à distance égale, l’une fait le bandé & le tiercé en bande, & l’autre la barre & le tiercé en barre. En multipliant la premiere, on fait le bandé & le cotticé, & en multipliant la seconde, le barré & le traversé. Les autres divisions de l’écu sont écartelé, contr’écartelé en abime, &c. Ménétr. Trév. & Chambers.

Ecu, (Commerce.) piece d’argent qui a maintenant cours en France. Il y a l’écu de trois livres & l’écu de six francs. L’écu de trois livres vaut soixante sols ; l’écu de six francs vaut le double.

ECUAGE, (Jurisprud.) Voyez Ecuiage.

ECUBIERS, s. m. pl. (Marine.) ce sont deux trous de chaque côté de l’étrave au-dessus du premier pont par lequel passent les cables ; on les double de plomb pour empêcher l’eau de couler entre les membres. Voyez Marine, Planche jv. fig. 1. n. 95. la situation des écubiers. Ces trous sont ordinairement ronds, & on leur donne plus ou moins de diametre suivant la grosseur du navire ; pour un navire de 50 ou 60 canons, ils doivent avoir au moins 12 pouces de diametre. (Z)

ECUEIL, s. m. (Marine.) c’est une roche sous l’eau ou hors de l’eau, située en plaine mer ou le long d’une côte, contre laquelle un navire peut se briser & faire naufrage. (Z)

ECUELLE, s. f. (Mechan.) On donne ce nom à une plaque de fer un peu creuse sur laquelle pose le cylindre du cabestan, & sur laquelle il tourne. Voyez Cabestan.

Quelques géometres ont appellé écuelle le solide formé par une partie de couronne circulaire (Voyez Couronne) qui tourne au tour d’un diametre ; ce solide a en effet la figure à-peu-près semblable à celle d’une écuelle. On en trouve la solidité en cherchant celle des deux portions de sphere formées par les deux segmens circulaires, & en retranchant la plus petite portion de la plus grande. (O)

Ecuelle d’eau hydrocotyle, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleurs en forme de roses disposées en ombelle & composées de six petales placés en rond & posés sur un calice qui devient un fruit où il y a deux semences plates & à demi-rondes. Tournefort, Inst. rei. herb. Voyez Plante. (I)

Ecuelle de Cabestan, (Marine.) c’est une plaque de fer sur laquelle tourne le pivot du cabestan. Quelques-uns l’appellent noix.

Ecuelle a vitrifier, (Docimasie.) Voy. Scorificatoire.

ECUIAGE, s. m. (Hist. & Jurisprud.) scutagium ou scritium scuti, service d’écuiage, c’est-à-dire celui qui se fait avec l’ecu. Tenir sa terre ou son fief par écuiage, c’est devoir le service d’écuyer comme il est dit au Traité des tenures, liv. II. chap. iij. Ce service pouvoit être dû à des seigneurs particuliers de

même qu’au roi : quelques-uns disent que le vassal qui venoit par écuiage devoit le service de chevalier. Littleton, sect. 95. Le terme d’écuiage signifie aussi quelquefois un droit en argent que le vassal étoit obligé de payer à son seigneur pour tenir lieu du service militaire, lorsqu’il ne le faisoit point en personne, & qu’il n’envoyoit personne à sa place. Voyez le gloss. de Ducange au mot scutagium. (A)

ECUISSER, v. act. (Jurisprud.) terme d’eaux & forêts qui signifie diminuer un arbre par le bas pour l’abattre. L’ordonnance des eaux & forêts, tit. xv. art. 42. ordonne de couper les bois à la coignée & à fleur de terre, sans les écuisser ni éclater. Quelques auteurs ont regardé ces termes comme synonymes ; il paroît néanmoins qu’ils ont chacun un objet différent. (A)

ECULON, s. m. terme de Blanchisserie, machine ou vase de cuivre rond, profond, à deux becs & garni de deux poignées. On s’en sert pour emplir les planches à pain. Voyez Planche a pain. & la fig. 5. Pl. du blanchissage des cires, & l’article Blanchir, où son usage est expliqué.

ECUME, s. f. (Medec.) se dit de toutes les humeurs du corps humain tant recrémentitielles qu’excrémentitielles, qui étant extravasées ou évacuées, paroissent sous la forme d’un assemblage de petites bulles blanches & très-legeres, semblable à ce qui surnage l’eau battue avec du savon, produit par l’agitation ou la chaleur des parties aqueuses & huileuses devenues visqueuses par leur mélange, & propres à retenir dans leurs interstices celluleux l’air qui s’y insinue.

La qualité écumeuse des différentes humeurs est un signe diagnostic ou prognostic dans diverses maladies. Ainsi dans les crachemens de sang, on juge qu’il sort des poumons lorsqu’il est écumeux : dans l’angine avec étranglement & dans l’apoplexie, si les malades ont la bouche écumante, c’est un signe mortel : dans les épileptiques, dans les hystériques, l’écume de la bouche est un signe que le cerveau est notablement affecté : les urines fort écumeuses hors de l’excrétion, ou celles qui étant secoüées dans un vase, restent long-tems écumeuses, sont un signe que la coction des humeurs morbifiques se fait difficilement & que la matiere en est fort tenace : si l’écume de l’urine battue dans un vase se dissipe promptement. environ le septieme jour d’une maladie aiguë, le malade est hors de danger : Boerhaave dit ne s’être jamais trompé dans le jugement qu’il portoit en conséquence de cette observation. Prælection. institut. edit. ab Haller. Voyez Urine.

Les déjections de matiere écumeuse sont aussi de mauvais présage ; elles annoncent une grande chaleur d’entrailles dans les maladies aiguës, & elles marquent dans les chroniques un défaut de bile dans les intestins qui y laisse les alimens & les autres sucs trop visqueux parce qu’ils n’ont pas éprouvé l’action de leur dissolvant naturel dans le travail de la digestion. Voyez Digestion. (d)

Ecume de mer, (Hist. nat. bot.) On a donné ce nom à l’alcyonium. Voyez l’art. Alcyonium.

Ecume de Nitre, aphronitrum (Chimie.) une espece de nitre dont les anciens font mention, & que l’on suppose en être l’écume ou la partie la plus legere & la plus subtile qui surnage sur ce genre de sel. Voy. Nitre. Ce mot est composé du grec ἀφρός, écume, & νίτρον, nitre. Quelques naturalistes modernes veulent prendre l’ancien aphronitre pour un salpetre naturel qui s’amasse comme en fleurissant sur de vieilles murailles, & maintenant appellé salpetre de roche. Voyez Salpetre. Chambers.

Ecume, (Manege.) On appelle vulgairement bouche fraiche celle dans laquelle on apperçoit une grande quantité d’écume. Cette écume n’est autre cho-