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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 6.djvu/413

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lonté étrangere. Voyez Mettre un Cheval. (e)

Fantaisie, (Peinture.) Peindre, dessiner de fantaisie, n’est autre chose que faire d’invention, de génie : quelquefois cependant fantaisie signifie une composition qui tient du grotesque. Voyez Pittoresque.

FANTASSIN, s. m. soldat qui combat à pié seulement, & qui est partie d’une compagnie d’infanterie. Voyez Infanterie. (Q)

FANTI, s. m. (Commerce.) nom qu’on donne à Vienne aux clercs ou facteurs du collége de Commerce, & dont les marchands se servent pour faire les protêts des billets & lettres de change. Voyez Protest. Dictionn. de Commerce, de Trévoux & de Chambers. (G)

FANTIN, (Géogr.) petit état d’Afrique, sur la Côte d’or de Guinée. Il est peuplé, riche en or, en esclaves & en grains. Il est gouverné par un chef appellé braffo, & par le conseil des vieillards, qui a beaucoup d’autorité. Les Anglois & les Hollandois y ont des forts. Voyez Bosman, voyage de Guinée ; la Croix, relation d’Afrique. Fantin & Annamabo font les lieux principaux du pays. Long. 15d. 25′. lat. 7d. 10′. (D. J.)

FANTINE, s. f. (Manufacture en soie.) partie du chevalet à tirer la soie de dessus les cocons. Voyez l’article Soie.

* FANTOME, s. m. (Gramm.) Nous donnons le nom de fantôme à toutes les images qui nous font imaginer hors de nous des êtres corporels qui n’y sont point. Ces images peuvent être occasionnées par des causes physiques extérieures, de la lumiere, des ombres diversement modifiées, qui affectent nos yeux, & qui leur offrent des figures qui sont réelles : alors notre erreur ne consiste pas à voir une figure hors de nous, car en effet il y en a une, mais à prendre cette figure pour l’objet corporel qu’elle représente. Des objets, des bruits, des circonstances particulieres, des mouvemens de passion, peuvent aussi mettre notre imagination & nos organes en mouvement ; & ces organes mûs, agités, sans qu’il y ait aucun objet présent, mais précisément comme s’ils avoient été affectés par la présence de quelqu’objet, nous le montrent, sans qu’il y ait seulement de figure hors de nous. Quelquefois les organes se meuvent & s’agitent d’eux-mêmes, comme il nous arrive dans le sommeil ; alors nous voyons passer au-dedans de nous une scene composée d’objets plus ou moins décousus, plus ou moins lies, selon qu’il y a plus ou moins d’irrégularité ou d’analogie entre les mouvemens des organes de nos sensations. Voilà l’origine de nos songes. Voyez les articles Sens, Sensation, Songe. On a appliqué le mot de fantôme à toutes les idées fausses qui nous impriment de la frayeur, du respect, &c. qui nous tourmentent, & qui font le malheur de notre vie : c’est la mauvaise éducation qui produit ces fantômes, c’est l’expérience & la philosophie qui les dissipent.

* FANTON ou FENTON, s. m. (Serrur.) c’est une sorte de ferrure destinée à servir de chaîne aux tuyaux de cheminées : il y en a de deux sortes. Ceux dont on se sert pour les tuyaux de cheminée en plâtre, sont faits de petites tringles de fer fendues, d’environ six lignes d’épaisseur sur dix-huit pouces de longueur, terminées à chaque extrémité par un crochet. Ces crochets s’embrassent réciproquement, & forment la chaîne qu’on voit dans nos Flanches de la serrurerie des bâtimens. Le maçon pose cette chaîne en élevant le tuyau de la cheminée.

On employe la seconde espece de fantons dans les cheminées de brique ; ils sont d’un fer plat, d’environ deux pouces de large, & d’une longueur qui varie selon les dimensions de la cheminée. Ces morceaux de fer plat sont fendus sur le plat par chacune

de leurs extrémités, d’environ six pouces de long. On coude les parties fendues, en équerre sur leur plat, l’une de ces parties en-dessus, & l’autre en-dessous ; ensorte que ces parties coudées forment une espece de T : on les expose dans les épaisseurs du tuyau de la cheminée, comme on le voit aussi dans nos Planches de Serrurerie.

Cette ferrure contient, lie & fortifie les parties de la cheminée. Il est évident que le tuyau sera d’autant plus solide, qu’on les multipliera davantage sur sa longueur.

FANUM, (Littérat.) temple ou monument qu’on élevoit aux empereurs après leur apothéose. C’est un mot grec ναὸν, ἀνὸν, avec un digamma éolique φανὸν, fanum, temple. Cette origine est manifeste dans le diminutif hanulum pour fanulum, petit temple.

Cicéron inconsolable de la mort de sa fille Tullia, résolut de lui bâtir un temple ; je dis un temple, & non pas un tombeau, parce qu’il vouloit que le monument qu’il lui érigeroit s’appellât fanum, dénomination consacrée aux temples, & aux seuls monumens qu’on élevoit aux empereurs après leur apothéose.

En effet, quelque magnifique qu’un tombeau pût être, il ne paroissoit point à Cicéron digne d’une personne telle que Tullie, & qu’il croyoit mériter des honneurs divins. C’est pourquoi, après avoir fait marché pour des colonnes de marbre de Chio, un des plus beaux marbres de la Grece, il insinue que l’emploi qu’il en vouloit faire pour sa fille, étoit quelque chose d’extraordinaire. Il parle en même tems de son dessein comme d’une foiblesse qu’il faut que ses amis lui pardonnent ; mais il conclud que, puisque les Grecs de qui les Romains tenoient leurs lois, avoient mis des hommes au nombre des dieux, il pouvoit bien suivre leur exemple, & que son admirable fille ne méritoit pas moins cet honneur, que les enfans de Cadmus, d’Amphion, & de Tindare : en un mot il compte que les dieux la recevront avec plaisir au milieu d’eux, & qu’ils approuveront d’autant plus volontiers son apothéose, qu’elle n’étoit point une nouveauté. Voyez Apothéose & Consécration.

Il est vrai qu’on trouve plusieurs exemples de ces apothéoses ou consécrations domestiques dans les inscriptions sépulcrales greques, où les parens du mort déclarent que c’est de leur propre autorité qu’il a été mis au nombre des dieux. Spon. inscript. cxjv. page 368. Reinesius, inscript. cxl. classiq. 17.

On a lieu de croire cependant que Cicéron n’exécuta pas le dessein dont il avoit parû si fort occupé, parce qu’il n’en parle plus dans ses ouvrages, & que les auteurs qui l’ont suivi n’en ont fait aucune mention. La mort de César qui arriva dans cette conjoncture, jetta Cicéron dans d’autres affaires, qui vraissemblablement ne lui laisserent pas le loisir de songer à celle-ci. Peut-être aussi que lorsque le tems eut diminué sa douleur, il ouvrit les yeux, & reconnut que si on l’avoit blâmé de s’y être trop abandonné, on le condamneroit encore davantage d’en laisser un monument si extraordinaire. Mais voyez sur le fanum de Tullia, l’abbé Montgault dans les mém. des Belles-Lettres, & Middleton dans la vie de Cicéron. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

* FANUS, s. m. (Mythologie.) dieu des anciens ; c’étoit le protecteur des voyageurs, & la divinité de l’année. Les Phéniciens le représentoient sous la figure d’un serpent replié sur lui-même, qui mord sa queue.

FAON, s. m. (Vénerie.) petit d’une biche. Voyez l’article Cerf.

* FAPESMO, (Logique.) un des termes dont on se sert pour représenter par la différente position de ses voyelles la qualité des propositions qui doivent former une espece déterminée de syllogisme ; a mar-