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ment. Pour la faire, le forgeron étire du fer de la largeur & longueur convenables, & lorsqu’il a une épaisseur plus forte que celle de la taule dont on se sert pour les autres ornemens, il l’enboutit dans un tasseau avec un poinçon qui forme la contre-partie ; de sorte que le bout de la feuille qui est renversé, paroît avoir une côte par-dessous avec une rainure, semblable à la fente d’un abricot : & par-dessus, le reste de la feuille est concave, & les côtes ont une arrête. Voyez Planch. de Serrurerie, la feuille d’eau enlevée, étampée par le bout ; vûe par-dessus ; vûe par-derriere & par-dessous ; tournée de côté ; puis cintrée & vûe aussi de côté ; enfin, prête à être montée.

La feuille de palmier se découpe comme les autres ornemens, & se fait avec de la taule ou fer battu, suivant la grandeur & la force que doit avoir la branche. Voyez dans les Planches, une feuille de palmier, enlevée, découpée, relevée, une branche de palmier commencée, vêtue, garnie, la branche achevée.

La feuille de laurier se fait comme les précédentes, & se voit dans les planches, avant que d’être montée. On y trouvera le même détail sur la feuille de vigne.

La feuille de revers, est un ornement qui se met sur les rouleaux, selon que le dessein courant le requiert ; elle se fait & se releve comme dans les autres ouvrages d’ornemens. Voyez dans les Planches la feuille évidée & relevée.

FEUILLÉ, en terme de Blason, se dit d’une plante qui a des feuilles.

Thumery à Paris, d’or à la croix engrelée de sable, accompagnée de quatre tulipes tigées & feuillées de synople.

FEUILLÉE, s. f. (Architect.) espece de berceau couvert & orné par compartiment de plusieurs branches d’arbres garnies de leurs feuilles. (P)

Feuillées, c’est dans l’Art milit. des especes de petits bâtimens de feuillages que les troupes font ordinairement dans le camp, lorsqu’elles doivent y rester plusieurs jours. (Q)

FEUILLERET, s. m. (Menuiserie.) outil qui sert aux Charpentiers & aux Menuisiers, à dégauchir les bois, & à former une feuillure sur les rives suivant le gauche, en la rendant plus profonde d’un bout que de l’autre ; & cela se connoît en posant les reglets à piés dessus lesdites feuillures Voyez les figures de Menuiserie.

Il y a le feuilleret à petit-bois, c’est celui qui sert pour faire les feuillures pour les vitres des croisées.

Le feuilleret est fait d’un morceau de bois dur de 18 à 20 pouces de long sur 5 à 6 pouces de large, & épais d’un pouce, plus ou moins. Dans le milieu il y a une entaille qu’on nomme lumiere, pour mettre le fer & un coin pour les serrer dedans : au bas, du côté du tranchant, est la joue qui sert à le conduire, lorsqu’on veut faire une feuillure. Voyez les figures de Menuiserie.

FEUILLET, s. m. (Commerce.) moitié d’une feuille pliée en deux.

L’ordonnance de 1673, concernant le commerce, art. 3. & 4. du titre iij. veut que les livres des Négocians & Marchands, aussi-bien que ceux des agens de change & de banques, soient cottés, signés, & paraphés, les uns sur le premier & dernier feuillet, & les autres sur tous les feuillets, par les consuls ou maires des villes, s’il n’y a point de jurisdiction consulaire ; & de plus, qu’à ceux des agens de banque, il sera fait mention au premier feuillet du nom de celui qui doit s’en servir, de la qualité du livre, & si c’est le premier ou second. Dictionn. de Comm. de Chamb. & de Trév. (G)

Feuillets, en terme de Cardeur ; ce sont des rouleaux de laine préparés pour être filés.

Feuillet, en terme de Cardier ; c’est une peau de veau qui sert d’assiette aux pointes de la carde (voyez Carde) ; quand elle n’est pas assez épaisse, on la receuvre en-dessous de papier ou de parchemin.

FEUILLETTE, s. f. (Comm.) que l’on écrit aussi Feillette, & que quelques-uns appellent fillette ; sorte de futaille ou moyen tonneau, servant à mettre du vin ou d’autres liqueurs. La feuillette est la moitié du muid de Paris, aussi l’appelle-t-on le plus souvent demi-muid. Ce terme est particulierement en usage en Bourgogne. Voyez Muid.

En quelques provinces de France, sur-tout vers Lyon, la feuillette est aussi une petite mesure de liqueurs qui revient à une chopine de Paris.

On prétend que nous avons emprunté ce terme des Italiens, qui nomment foglietta une petite mesure ; d’autres au contraire soûtiennent que c’est de notre mot feuillette, que les Italiens ont fait leur foglietta. Dict. de Comm. de Trév. & de Chamb. (G)

FEUILLETI ou FILETI, s. m. (Joüaillier.) c’est proprement l’angle qui sépare la partie supérieure d’une pierre d’avec l’inférieure ; serrer le feuilleti, c’est frapper au poinçon la partie d’argent ou d’or qui enveloppe cette pierre vers son feuilleti, jusqu’à ce qu’on soit assûré qu’ils se touchent exactement l’un & l’autre ; c’est l’opération la plus délicate & la plus nécessaire du serti.

FEUILLETIER, s. m. c’est une des qualités que les maîtres Cartiers, faiseurs de cartes à joüer, prennent dans leurs statuts : on les nomme maîtres Cartiers-Tarotiers-Feuilletiers & Cartonniers. Voyez Cartier.

* FEUILLETIS, s. m. (Ardoisier.) c’est le nom que les ouvriers donnent à l’endroit où ils travaillent dans la carriere, lorsque l’ardoise y est tendre & facile à diviser : ils appellent cela être en feuilletis.

FEUILLUZE, s. f. en Architecture ; c’est l’entaille en angle droit qui est entre le tableau & l’embrasure d’une porte ou d’une croisée, pour y loger la menuiserie. (P)

FEUR-MARIAGE, (Jurisprud.) est la même chose que for-mariage ; mais on dit plus communément for-mariage. Voyez ci-après For-mariage. (A)

FEURRE, s. f. terme de Riviere ; paille longue qui sert à empailler les chaises : celle qui vient par eau paye un droit de feurre.

FEURS ou FEUR, (Géog.) forum Segusianorum ; ancienne ville de France, capitale du haut-Forêt, sur la Loire, à 10 lieues sud-est de Roüane, 10 sud-oüest de Lyon, 95 sud-est de Paris. Long. 21. 53. 33. lat. 45. 44. 43. Joseph Guichard du Verney, célebre anatomiste, naquit à Feurs en 1648, & est mort à Paris en 1730. (D. J.)

* FEVRES, s. m. pl. (Fontaines salantes) espece de maréchaux chargés de l’entretien des chaudieres, en leur fournissant les fers. Ils sont affectés aux salines par des finances payées au roi, ce qui n’est pas tout-à-fait du bien du service, parce qu’ils sont à couvert de la révocation. Au lieu de fers, on leur donne une somme fixe pour chaque remandure, avec une autre somme qui les indemnise des vieux fers. Il y a en tout deux fevres dans les salines de Moyenvic, qui avoient chacun deux demi-chaudieres ; mais on en a supprimé une, & il y a un de ces deux fevres qui n’a qu’une demi-chaudiere ; inégalité qui cause de l’altercation. Les fevres ont un inspecteur.

FÉVRIER, s. m. (Hist. rom.) c’est parmi nous, comme tout le monde le sait, le nom du second mois de l’année, à commencer par Janvier. Il n’a que 28 jours dans les années ordinaires, & 29 dans les bissextiles, à cause d’un jour intercalaire qu’on y ajoûte. Voyez Bissextile.