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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 7.djvu/431

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mettant dans un petit canon ou étui de fer, qu’on rougit au feu pour le réduire en charbon. (R)

FUSAROLE, s. f. en Architecture, moulure ou ornement placé immédiatement sous l’échinus ou ove dans les chapiteaux dorique, ionique & composite.

Les Italiens l’appellent fusciolo ; la fusarole est un membre rond, taillé en forme de collier ou de chapelet, qui a des grains en ovale. Dans le chapiteau ionique, cette moulure est précisément semblable à la baguette d’une astragal. Voyez Astragal. (P)

FUSCHIA, (Hist. nat. bot.) genre de plante dont le nom a été dérivé de celui de Léonard Fuschius. La fleur des plantes de ce genre est monopétale, faite en forme d’entonnoir, & découpée ; son calice devient dans la suite un fruit arrondi, mou, charnu, divisé en quatre loges, & rempli de semences arrondies. Plumier, nova plantar. amer. gener. Voyez Plante. (I)

* FUSEAU, s. m. (Maison rust. & Econ. domest.) c’est un morceau de bois leger, rond, renflé dans le milieu, d’où il va en diminuant jusqu’à ses deux extrémités, où il finit en pointe ; ce sont presque deux cones assemblés par leurs bases. Il y en a de toutes sortes de grandeurs, & même de plusieurs figures. Celui que nous venons de définir, est celui de fileuses du chanvre ; le fuseau des faiseuses de dentelle est différent. Voyez l’article Dentelles.

Fuseau, (Géom.) quelques géometres ont appellé ainsi le solide que forme une courbe en tournant autour de son ordonnée ; comme le fuseau parabolique, autrement nommé pyramidoïde. Voyez ce mot. D’autres ont appellé fuseau le solide que forme une courbe en tournant autour de sa tangente au sommet ; d’autres le solide indéfini que forme une courbe de longueur infinie comme la parabole ou l’hyperbole, en tournant autour de son axe. Dans tous ces cas, si on appelle 2 n le rapport de la circonférence au rayon, u les parties de l’axe de rotation, z les ordonnés à cet axe, l’élément du solide sera nzzdu ; & comme on aura par l’équation de la courbe la valeur de z en u, le reste s’achevera par le calcul intégral : l’élément de la surface solide sera , qu’on intégrera de la même maniere quand cela sera possible. Voyez Intégral, Quadrature, &c. (O)

Fuseau, (Géog.) l’on nomme ainsi chaque partie d’une carte géographique ou uranographique destinée à être appliquée sur une boule, pour former un globe terrestre ou céleste ; ou pour s’exprimer géométriquement, un fuseau de globe est un espace renfermé entre deux courbes égales & semblables, dont le sommet de chacune se trouve sur l’équateur du globe terrestre, ou sur l’écliptique du globe céleste. L’axe de chacune de ces deux courbes est la moitié de la partie de l’équateur ou de l’écliptique, qui forme la largeur du fuseau. Les abscisses de cet axe, en partant du sommet, croissent comme les sinus verses des distances des paralleles à l’équateur ou à l’écliptique : & les ordonnées à cet axe, en partant du même sommet, suivent la progression arithmétique 1, 2, 3, & des distances de ces mêmes paralleles à l’équateur, de sorte que la plus grande double ordonnée, commune à ces deux courbes, est le développement même du méridien du globe. L’on voit que cette courbe n’est pas une portion de cercle, comme le prétend Glareau dans sa Géographie, qui, pour tracer des fuseaux, fait prendre pour rayon les de la circonférence de l’équateur. Voyez Globe. Cet article est de M. Robert de Vaugondy.

Fuseau, (Chimie philosoph.) tuyau de verre, qui a pris son nom de sa figure ; on l’appelle encore

alonge, mais ce n’en est qu’une espece. C’est un intermede qu’on employe dans les distillations à la retorte où il est nécessaire de donner un degré de feu, qui ne manqueroit pas d’échauffer un balon. Il est vrai que quand on se sert d’un matras à long col, il est naturellement aussi éloigné du fourneau qu’un balon avec son alonge ; mais il s’échauffe encore plus que quand ce col est une piece séparée : & d’ailleurs ce col est plus fragile qu’une alonge ; & celle-ci se répare plus aisément, si elle vient à casser. Voyez Vaisseaux, & nos Planches de Chimie. Article de M. de Villiers.

Fuseau du taquets de Cabestan, (Marine.) ce sont des pieces de bois fort courtes, que l’on met au cabestan pour le renfoncer. (Q)

* Fuseau, terme de Passementier-Boutonnier, ce sont des petits bâtons de bois ou d’autre bois dur tournés, sur lesquels ces ouvriers devident le fil d’or, d’argent, ou de soie, dont ils font différens ouvrages sur l’oreiller. Ces fuseaux sont faits en forme de quilles de cinq ou six pouces de longueur, & garnis par en-haut d’une petite tête pour en retenir les fils. Le bout d’en-bas restant est large & pesant, pour contenir par ce poids le fuseau dans la situation où l’ouvrier le place. Voyez nos Planches.

C’est par le différent arrangement de ces fuseaux, qui souvent sont au nombre de plus de cent, que se forment les différens desseins de l’ouvrage. Voyez les figures du Boutonnier, & leur explication.

* Fuseau, en termes de Cloutier d’épingle, c’est une verge de fer qui traverse la meule, & est soûtenue sur deux tampons. Voyez Tampons, & les figures, Planche du Cloutier d’épingle.

Fuseaux, nom que les Horlogers donnent aux dents d’un pignon à lanterne. Voy. Pignon à lanterne.

* Fuseau, (Potier-de-Terre.) ce sont des broches de fer ou de bois, rondes & pointues, plus grosses vers le manche qu’au bout, dont ces ouvriers se servent pour percer des trous à leurs ouvrages. Ces trous s’appellent souvent des registres. Voyez l’article Fourneau, (Chimie.)

* Fuseaux, (Rubannier.) especes de broches quarrées, & longues de huit à dix pouces, de fer, pointues par un bout, & à tête plate par l’autre. Cette tête est percée d’un trou rond, qui sert à passer la ficelle qui suspend le fuseau aux lissettes. Chaque lissette a son fuseau particulier ; il y en a de différens poids ; les plus lourds sont des quatre, & les plus legers des douze à la livre. Leur usage est de faire retomber les lissettes, lorsque l’ouvrier quitte la marche qu’il enfonçoit. Dans les grands ouvrages il y a quelquefois deux cents de ces fuseaux en œuvre ; leur poids rend souvent le pas de la marche très-pesant à lever, & c’est ici l’occasion où l’ouvrier a besoin d’être sanglé. Voyez Sangle.

FUSÉE, s. f. (Medec.) est un terme employé par quelques anciens auteurs françois, comme synonyme du symptome pestilentiel, connu sous le nom de charbon. Voyez les œuvres d’Ambr. Paré, liv. XXII. chap. xxxiij. Voyez Charbon, Peste.

Fusées de Bombes et Grenades, (Art milit.) sont dans l’Artilleris des especes de fusées remplies d’une composition lente, qui brûle assez de tems pour que la bombe ou grenade ne creve ou n’éclate qu’en tombant sur les lieux où elle est jettée.

Les fusées pour les bombes de douze pouces de diametre sont de bois de tilleul, saule ou aulne bien sec, & sans aucune fistule. Quoique dans ces sortes de bois il se trouve quantité de nœuds ou de petits pertuis qui les rendent défectueux, ces bois ont d’autres propriétés qui obligent de s’en servir. Il faut que les fusées soient nettes & bien percées dehors & dedans ; car ordinairement il se trouve dans les lumie-