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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 7.djvu/459

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GABET, s. m. (Marine.) Quelques navigateurs se servent de ce mot au lieu de giroüette ; il n’est guere d’usage que dans la Manche. (Z)

GABIAN, oiseau, Voyez Mouette.

Gabian, (huile de) Histoire des drogues, espece de petrole ; voyez Petrole. C’est une huile noire, bitumineuse & inflammable, de Languedoc ; la roche dont elle découle se trouve au village de Gabian, près de Beziers. On vend ordinairement cette huile pour le petrole noir d’Italie ; mais il s’en faut bien qu’elle approche de ses qualités. Elle n’est ni si limpide, ni de la même couleur, ni d’une odeur aussi supportable ; elle est au contraire d’une odeur forte & puante ; sa consistance tient le milieu entre l’huile & le petrole noir d’Italie ; son goût est acre & amer : cependant il s’en consomme beaucoup en France, où sa vente fait un des objets du revenu de l’évêque de Beziers à qui la roche appartient, & qui peut en tirer parti toute l’année. On contrefait l’huile de gabian avec de l’huile de térébenthine, du goudron, & de la poix noire. Voyez Petrole. (D. J.)

GABIE, s. f. (Marine.) la hune qui est au haut du mât ; ce terme n’est d’usage que sur la Méditerranée : ce mot vient de l’italien gabbia, qui veut dire cage. A Marseille on appelle aussi gabie le mât de hune. (Z)

GABIER, s. m. (Marine.) matelot qu’on place sur la hune pour y faire le guet, & donner avis de tout ce qu’il découvre à la mer. (Z)

GABIEU, s. m. voyez Toupin.

GABIN, (Géog.) petite ville de la grande Pologne au palatinat de Riva, à six lieues S. E. de Plosko, seize O. de Varsovie. Long. 38d 10′. latit. 52d 18′. (D. J.)

GABION, s. m. (Art. milit.) espece de panier cylindrique sans fond, qui sert dans la guerre des siéges à formet le parapet des sapes, tranchées, logemens, &c. Voyez Sape & Logement.

Les gabions de sapes ou de tranchées ont deux piés & demi de haut, & autant de diametre : ils doivent avoir huit, neuf, ou dix piquets chacun de quatre à cinq pouces de tour, laces, serrés, & bien bridés haut & bas avec de menus brins de fascines élagués en partie. Voyez, Pl. XIII. de Fortification, le plan & l’élévation d’un gabion de cette espece.

Les gabions se posent le long de la ligne sur laquelle on veut former ou élever un parapet : on creuse le fossé de la sape ou de la tranchée derriere ; & l’on en prend la terre pour les remplir. Voy. Sape.

Les gabions se payent 5 sous de façon, à cause de la difficulté de leur construction, qui demande des soins & de l’adresse ; c’est un ouvrage de sapeurs & de mineurs bien instruits. On y joint ordinairement un détachement de Suisses, parce qu’ils sont plus adroits que les François à cette sorte d’ouvrage.

On se sert aussi quelquefois de gabions pour faire des batteries : mais alors ils sont beaucoup plus grands que les précédens ; ils ont cinq ou six piés de large & huit de hauteur. Voyez Batteries. (Q)

Gabion farci, c’est un gros gabion qu’on remplit de différentes choses qui empêchent qu’il ne puisse être percé ou traversé par la balle du fusil : on s’en sert dans les sapes au lieu de mantelet, pour couvrir le premier sapeur. Voyez Sape.

Gabionner, c’est se couvrir de gabions pour se garantir des coups de l’ennemi. (Q)

GABIUM, (Géog. anc.) ville ancienne du Latium, dont Horace & Properce parlent avec beaucoup de dédain ; il n’en reste plus que des ruines à l’endroit nommé Campo-Gabio, vers Palestrine, à quatre ou cinq bonnes lieues de Rome en tirant vers l’orient.

Du tems de Denis d’Halicarnasse sous Auguste, Gabium étoit presque deserte ; mais ses ruines marquoient qu’elle avoit été une assez belle ville, puisqu’avant la fondation de Rome, il y avoit à Gabium

une école célebre où l’on enseignoit les Beaux-Arts & les Sciences à la jeunesse. Cicéron & Plutarque la mettent au nombre des villes municipales : Junon y étoit particulierement honorée ; & c’est pour cela que Virgile appelle cette déesse, Gabina Juno.

La voie Gabienne, via Gabiniana, ou via Gabina, étoit un chemin qui conduisoit de Salone à Clissa, anciennement dite Andetrium. Ce fut sur la voie Gabienne que Camille défit les Gaulois après la prise & l’embrasement de Rome, comme le marque Tite-Live : sur la même voie on voyoit le superbe tombeau de Pallas, affranchi de Tibere, avec une inscription encore plus arrogante, que Panvinus nous a conservée.

La ceinture, ou plûtôt la troussure Gabienne, cinctus Gabinus, dont il est parlé dans Virgile, dans Horace, Lucain, Silius Italicus, & autres auteurs, étoit une maniere particuliere qu’avoient les Romains de trousser leur robe à la guerre, & qu’ils avoient prise des Gabiens : les Consuls & les Préteurs en retinrent l’usage sous les empereurs, quand ils faisoient les fonctions de leurs charges ; cette maniere consistoit à croiser les deux pans de leur robe en forme d’écharpe sur les épaules & sur la poitrine, & à les noüer ensemble pour les assujettir fixement. (D J.)

GABON, (Géog.) riviere d’Afrique au royaume de Bénin ; elle a sa source à 35d. de long. & à 2d. 30′. de latit. septentr. ensuite serpentant vers le couchant, elle va se perdre sous l’équateur dans le golfe de Guinée, vis-à-vis l’île de S. Thomas : cette riviere est nommée Gala par Linschot. (D. J.)

GABORDS, s. m. pl. (Marine.) ce sont les premieres planches d’en-bas, qui sont le bordage extérieur du vaisseau, & qui forment par dehors une courbure depuis la quille jusqu’au-dessus des varangues ; & c’est ce qu’on nomme bordage de fond.

Les bordages ont à-peu-près sous la premiere préceinte la même épaisseur que cette préceinte ; & leur épaisseur diminue uniformément jusqu’à la quille, où le bordage qui est reçû dans la rablure, & qu’on nomme gabord, n’a que la moitié de l’épaisseur de celui qui touche la préceinte. On leur laisse toute la longueur & la largeur que les pieces peuvent porter. A l’égard de leur épaisseur, elle se regle sur la grandeur du vaisseau. (Z)

GABRIELITES, s. m. pl. (Hist. ecclés.) secte particuliere d’anabaptistes, qui s’éleva dans la Poméranie en 1530. Elle porte le nom de Gabriel Scherling son auteur, qui, conjointement avec Jacques Hutten, avoit apporté cette doctrine dans cette contrée, parce qu’ils n’étoient plus tolérés ailleurs : mais ce fanatique en fut encore chassé, & mourut en Pologne. Hist. des Anabaptistes. Voyez le dictionn. de Moréri & Chambers. (G)

GABURONS, CLAMPS, JUMELLES, (Marine.) voyez Jumelles.

GACHE, s. f. (Marine.) c’est un vieux mot qui veut dire aviron ou rame, Voyez Rame. (Z)

* Gache, (Serrurerie.) piece de fer qui sert en général à fixer une chose contre une autre ; telles sont celles qui contiennent les tuyaux de descente, les boîtes de lanternes, & autres corps qu’on veut appliquer à des murs : mais on appelle particulierement gache le morceau de fer sous lequel passe le pêne de la serrure, & qui tient la porte fermée. Les gaches des tuyaux de descente sont en fer plat, & de la force requise par l’usage. On fait les gaches pour le plâtre ou pour le bois ; le plâtre, lorsque le corps à fixer est adossé d’un mur de pierre ou de moëllon ; le bois, lorsqu’il est adossé d’une piece de bois. La gache en plâtre est une piece de fer plat contournée suivant la forme de la piece qu’elle doit embrasser, & dont les extrémités des branches qui doivent entrer dans le mur. & qu’on appelle le scellement, sont refendues, afin qu’-