Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/135

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dieux, reprit Théodore, moi qui te regarde comme leur ennemi ? »

Un jour qu’il était venu à Corinthe, accompagné d’un grand nombre de disciples, Métroclès le cynique lui dit tout en lavant son cerfeuil : « Tu n’aurais pas besoin de tant de disciples, si tu nettoyais des légumes. — Et toi, reprit Théodore, si tu savais converser avec les hommes, tu ne te nourrirais pas de légumes. » (Nous avons rapporté quelque chose de semblable entre Diogène et Aristippe.)

Telles furent les doctrines et la vie de Théodore. À la fin, il se retira à Cyrène, où il vécut dans l’intimité de Magas, entouré d’honneurs. On rapporte que lorsqu’il en fut chassé, il dit ce bon mot : « Vous n’y songez pas ! vous m’exilez de Libye en Grèce. »

Il y a eu vingt Théodore : le premier, fils de Rhœcus, était de Samos. C’est lui qui conseilla de mettre des charbons sous les fondations du temple d’Éphèse, parce que l’emplacement était humide, et que l’eau ne pouvait, selon lui, avoir aucune action sur le bois réduit à l’état de charbon. Le second, natif de Cyrène, était un géomètre, maître de Platon. Le troisième est le philosophe dont nous avons parlé. On doit au quatrième un ouvrage remarquable sur l’art d’exercer la voix. Le cinquième a écrit sur les musiciens célèbres, en commençant par Terpandre. Le sixième est un stoïcien. Le septième a composé une histoire romaine. Le huitième était de Syracuse et a écrit sur la tactique militaire. Le neuvième, né à Byzance, était un orateur politique, ainsi que le dixième ; ce dernier est cité par Aristote, dans l’Histoire abrégée des Orateurs. Le onzième était un sculpteur de Thèbes ; le douzième, un peintre cité par Philémon ; le treizième, un peintre d’Athènes, mentionné par Ménodote. Le quator-