Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/505

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Plutarque met ces mots dans la bouche d’Alexandre lui-même s’adressant à ses amis. Une autre fois, il passa à Alexandre la coupe dans laquelle il venait de boire, et lui dit :

Un dieu sera frappé par la main d’un mortel,[1].



CHAPITRE XI.


PYRRHON.


Pyrrhon d’Élis était fils de Plistarchus, suivant Dioclès. Apollodore dit, dans les Chroniques, qu’il avait d’abord cultivé la peinture ; il s’attacha ensuite, au dire d’Alexandre dans les Successions, à Bryson, fils de Stilpon, et plus tard à Anaxarque dont il devint inséparable. Il l’accompagna jusque dans l’Inde, et visita avec lui les gymnosophistes et les mages. C’est de là qu’il paraît avoir rapporté, comme le dit Ascanius d’Abdère, cette noble philosophie qu’il a le premier introduite en Grèce, l’acatalepsie et la suspension du jugement. Il soutenait que rien n’est honnête ni honteux, juste ni injuste, et de même pour tout le reste ; que rien, en un mot, n’a une nature déterminée et absolue, et que les actions des hommes n’ont pas d’autre principe que la loi et la coutume, puisqu’une chose n’a pas plus tel caractère que tel autre. Sa conduite était d’accord avec sa doctrine : il

  1. Euripide, Oreste, v. 265.