Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/540

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Telles furent la vie et la mort de ce philosophe. Voici son testament :

Je lègue par le présent tous mes biens à Amynomaque, de Baté, fils de Philocrate, et à Timocrate de Potamos, fils de Démétrius, conformément à la donation qui est déposée dans le temple de la mère des dieux ; aux conditions suivantes :

Ils donneront le jardin et ses dépendances à Hermarchus de Mitylène, fils d’Agémarque, à ses compagnons d’étude et à ses successeurs, pour y cultiver en commun la philosophie. Je leur recommande expressément de le conserver toujours, quoi qu’il arrive, aux philosophes héritiers de mes doctrines, pour y tenir leur école ; j’enjoins également de la manière la plus formelle aux héritiers d’Amynomaque et de Timocrate de maintenir en possession de ce jardin ceux auxquels l’auront légué les philosophes de mon école. Amynomaque et Timocrate laisseront à Hermarchus, sa vie durant, et à ses compagnons d’étude, la maison que je possède au bourg de Mélite.

Sur les revenus que je leur donne, ils prélèveront, d’accord avec Hermarchus, ce qui sera nécessaire pour célébrer l’anniversaire des funérailles de mon père, de ma mère et de mes frères, et pour fêter chaque année, selon la coutume établie, le jour de ma naissance, le dix du mois de Gamélion. Ils veilleront également à ce que la réunion de tous les philosophes de notre école établie en l’honneur de Métrodore et de moi ait lieu le vingt de chaque mois. Enfin ils célébreront, comme je le faisais moi-même, le jour consacré à mes frères dans le mois de Posidéon, et celui consacré à Polyène dans le mois de Métagitnion.

Amynomaque et Timocrate veilleront sur Épicure, fils de Métrodore, et sur le fils de Polyène, tout le temps qu’ils demeureront avec Hermarchus et recevront ses leçons. Ils prendront soin de la fille de Métrodore, et, lorsqu’elle sera en âge, ils la marieront à l’un des disciples d’Hermarchus, choisi par ce dernier, pourvu toutefois qu’elle soit modeste et obéisse en tout à Hermarchus. Ils prendront chaque année, sur les revenus que je laisse, avec l’avis et du consentement d’Hermarchus, ce qui sera nécessaire pour l’entretien de ces enfants, et ils s’associeront Hermarchus dans l’administration et l’emploi de ces revenus ; car il a vieilli avec moi dans la philosophie ; c’est lui que je laisse à la tête de mon école, et je désire