Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/73

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ferai, vous n’en pouvez douter, l’accueil le plus cordial. J’ai appris que l’année dernière vous aviez tenu votre assemblée à Sardes, en Lydie. Ne craignez donc pas de vous rendre auprès du tyran de Corinthe ; les Corinthiens vous verront avec joie venir habiter la maison de Périandre.

PÉRIANDRE À PROCLÉE.

Le crime que j’ai commis sur ma femme a été involontaire ; mais toi, c’est bien volontairement que tu excites mon fils contre moi. Cesse donc d’irriter sa colère ou je me vengerai sur toi. J’ai suffisamment expié la mort de la fille en brûlant sur son tombeau les parures de toutes les femmes de Corinthe.

Il existe aussi une lettre de Thrasybule à Périandre ; la voici :

THRASYBULE À PÉRIANDRE.

Je n’ai rien répondu à ton envoyé ; mais je l’ai mené dans un champ de blé où, tandis qu’il me suivait, j’abattais avec mon bâton les épis les plus élevés ; après cela je lui ai dit de le rapporter tout ce qu’il avait vu et entendu. Fais de même, si tu veux conserver le pouvoir : débarrasse-toi des principaux citoyens, amis ou ennemis. L’ami même d’un tyran doit lui être suspect.




CHAPITRE VIII.


ANACHARSIS LE SCYTHE.

Anacharsis le Scythe, fils de Gnurus et frère de Caduïda roi des Scythes, eut pour mère une Grecque ; aussi savait-il les deux langues. Il composa un poème de huit cents vers sur les mœurs des Scythes et des Grecs, sous le rapport de la frugalité de la vie et de la tactique militaire. Sa franchise a donné lieu au proverbe : Parler comme un Scythe.