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Page:Discours de Maximilien Robespierre sur la guerre.djvu/21

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aucun obstacle à l’exécution de ce projet, volent au-devant de nous, non pour nous repousser, mais pour nous écouter.

Il est fâcheux que la vérité et le bons-sens démentent ces magnifiques prédictions ; il est dans la nature des choses que la marche de la raison soit lentement progressive. Le gouvernement le plus vicieux se trouve un puissant appui dans les préjugés, dans les habitudes, dans l’éducation des peuples. Le despotisme même déprave l’esprit des hommes jusqu’à s’en faire adorer, et jusqu’à rendre la liberté suspecte et effrayante au premier abord. La plus extravagante idée qui puisse naître dans la tête d’un politique, est de croire qu’il suffise à un peuple d’entrer à main armée chez un peuple étranger, pour lui faire adopter ses loix et sa constitution. Personne n’aime les missionnaires armés ; et le premier conseil que donnent la nature et la prudence, c’est de les repousser comme des ennemis. J’ai dit qu’une telle invasion pourroit réveiller l’idée de l’embrâsement du Palatinat et des dernières guerres, plus facilement qu’elle ne feroit germer des idées constitutionnelles, parce que la masse du peuple, dans ces contrées, connoît mieux ces faits que notre constitution. Les récits des hommes éclairés qui