Page:Dom Bougre aux États-généraux, ou Doléances du portier des Chartreux, 1791.djvu/16

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elles les feroient paſſer bien vîte de la théorie à la pratique.

Gamahucher, c’eſt faire avec la langue & la bouche, l’office du membre viril ou du vagin.

L’homme place ſa langue ſur le clitoris de la femme, il lui donne de légères titillations, il aſpire à lui l’intérieur des lèvres de la motte, puis il lèche de haut en bas le clitoris & ſes ramifications ; enfin quand la femme lui preſſe fortement la tête ſur ſes cuiſſes, il tourne la langue avec force autour du clitoris, en redoublant toujours le mouvement juſqu’à ce qu’elle décharge.

La femme, pour payer de retour, prend entre ſes levres le gland du vit, en le faiſant doucement entrer & ſortir dans ſa bouche ; ſa langue eſt placée ſur l’orifice du canal de l’urètre, elle le lêche ou le pointe, pendant que d’une main elle chatouille le pubis.

Une femme honnête, quelqu’amoureuſe qu’elle ſoit, ne reçoit pas la gorgée, mais une putain la reçoit. Cela dépend ſouvent du prix.

Ce plaiſir étant très-vif, les femmes y ſont portées aujourd’hui avec fureur. Les hommes s’y adonnent auſſi, parce qu’ils ſont uſés ; que les cons même de quinze ans ſont d’une largeur effroyable, & que les chaude-piſſes ſont très-communes,

Un très-habile calculateur a démontré, qu’à Paris ſeulement, il ſe verſoit par les gamahucheurs, trois muids & demi de foutre, ce qui auroit donné la vie à trente mille enfans, en ſuppoſant que ſur tous les coups il n’y eut qu’un neuvième qui portât.

O mauvais citoyens ! ceſſez, ceſſez ce jeu exécrable, foutez mes amis, foutez & peuplez, c’eſt le grand objet de la nature.