Page:Dom Bougre aux États-généraux, ou Doléances du portier des Chartreux, 1791.djvu/15

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ſeſſion de tout. A la vérité, il eſt rare que les frères, ſur-tout lorſqu’ils ſont abbés, déchargent dedans, ils jurent de moucher la chandelle, & ils le font ; mais quand ils manquent leur coup, & que la ſœur eſt groſſe, ils ſe mettent en campagne pour lui chercher un amant, ils la marient mal, très-mal, toujours avec un ſot ; le frère lui fait faire un avantage à la ſœur dans le contrat de mariage, & le cher beau-frère à la vache & le veau.

Il ſeroit juſte que meſſeigneurs les députés priſſent cet expoſé en conſidération, il eſt très-facile de réformer ces abus, en accordant aux François deux points très-eſſentiels ; le premier, d’épouſer leurs ſœurs quand il leur plairoit ; le ſecond, de répudier leurs femmes à volonté. Cela exiſte chez d’autres nations, pourquoi le refuſer à un peuple, ſi ce n’eſt pour le rendre criminel. D’un ſeul mot, on peut anéantir l’inceſte, l’adultère & le cocuage.



CHAPITRE V.

Du Gamahuchage.


Si tout ce qui tend à la dépopulation eſt un crime de l’érection, & s’il eſt de l’eſſence d’une bonne conſtitution de ne pas le laiſſer impuni & même de la prévenir, il faut que notre code national pourvoie aux gamahuchés, mode de fouterie qui fait répandre tous les jours une immenſe quantité de foutre en pure perte.

Si, meſſieurs les députés étoient à portée de leurs femmes, ils pourroient ſe faire expliquer cela, & pour peu qu’ils fuſſent complaiſans,