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VENGEANCE FATALE

drai pas le change, car je suis certain qu’un pareil mariage serait contre ton gré et seulement pour obéir à ton père. C’est ce que tu ne feras pas. Tu me briserais le cœur et je n’aurais plus qu’à mourir.

Tu connais mon logis, prends-en donc le chemin immédiatement, et attends-moi, je serai absent une partie de l’après-midi mais dès mon retour nous partirons. Une nécessité absolue que je ne puis te dire maintenant, mais que tu connaîtras plus tard, me force à cette extrémité. Embrasse bien Mathilde de la part de son beau-frère. Tu peux lui montrer ces lignes ; elle a trop bon cœur pour ne pas m’approuver. Sois prête quand je reviendrai et aie confiance en l’honneur de celui qui dépose son cœur et sa vie à tes pieds. »

— Je m’en vais en effet, fit Hortense, non pas chez Louis, mais à la chapelle de la Providence où j’attendrai son retour.

— Tu es bien heureuse, toi, fit Mathilde, tu peux partir, mais moi, je suis destinée à rougir partout à l’avenir, et je n’ai pas d’asile.

Quant à cela, je ne le permettrai jamais, tu seras toujours ma sœur. Le nom de ton père ne sera jamais déshonoré.

— Tu as un cœur d’or, merci.

Et toutes deux se séparèrent dans un cordial et fraternel embrassement.