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VENGEANCE FATALE

Ernest dit à Louis quelques mots à voix basse, après quoi il s’adressa de nouveau à son factotum : Revenez vers une heure et demie, fit-il, nous aurions peut-être quelqu’autre commission à vous confier.

L’espion s’éloigna à l’instant même et revint à l’heure indiquée.

Ernest attendait alors le retour de Louis, qui était sorti pour demander une entrevue à Darcy. Nous ne dirons rien ici de cette entrevue que nos lecteurs connaissent déjà. Louis était déjà en retard de plus de vingt minutes quand, enfin, il ouvrit la porte du logis de la rue St-Hubert. Il ne fournit d’abord aucune explication à Ernest du résultat de sa démarche auprès de Darcy, mais il écrivit immédiatement à Mathilde et à Hortense les deux lettres, dont nous connaissons le contenu. Ils les remit entre les mains de ce nouveau messager, qui les porta sans retard rue St-Alexandre.

Environ une heure après, pendant laquelle Louis avait fait part à son ami du résultat de sa visite chez le père de Mathilde, le fidèle messager revenait chez les deux jeunes gens, une troisième fois depuis le matin, avec des détails d’une importance indéniable pour les deux amis. Avant de remettre les deux lettres dont il était chargé, il avait vu Puivert entrer chez le banquier. La vue du fermier à cet endroit excita sa curiosité. Bientôt il entendit une conversation véhémente entre les deux acolytes, grâce à la fenêtre du salon qu’on avait laissée ouverte à cause de la chaleur de la journée. Alors il se blottit dans un endroit d’où il ne pouvait perdre un seul mot de cette conversation, et il venait la rapporter fidèlement aux deux jeunes