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VENGEANCE FATALE

gens. Après avoir terminé son récit, il réclama les trois dollars auxquels il avait droit.

— Les voici, dit Ernest en lui ramettant la somme promise ; vous êtes un homme précieux, je pourrais bien encore requérir vos services.

— Tant que vous payerez aussi bien, je vous servirai toujours avec le même zèle.

— Ce ne sera pas pour aujourd’hui, lui dit Ernest en le congédiant, et il revint auprès de Louis.

Le parti des deux amis fut bientôt arrêté ; ils envoyèrent quérir Victor qui ne se fit pas attendre, et tous trois partirent pour Lachine. Inutile de dire qu’ils étaient bien armés. Toutefois Ernest n’avait pas cru devoir informer Louis qu’ils seraient poursuivis dans leur trajet, par leurs ennemis.

Cependant, Puivert avait vu Edmond.

— C’est aujourd’hui que la partie se décide, lui avait-il dit en entrant, M. Darcy le veut ainsi.

— Tant mieux, répondit Edmond, jamais je n’ai été mieux disposé à faire une partie de fleuret ou à tirer du pistolet.

— Eh bien, vous serez satisfait.

— Quel plan devons- nous suivre ?

Puivert le mit au fait de ce que Darcy et lui avaient résolu ensemble.

—Il faut donc nous armer de pied en cap, reprit Edmond.

— Vous l’avez dit.

— Attendez moi donc un instant, je vais visiter mes armes et dans dix minutes je suis prêt.

En même temps s’arrêtait devant la maison une voiture de laquelle Darcy sauta légèrement à terre et