Page:Dostoïevski - Crime et chatiment, tome 2.djvu/21

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voyage, je me marierai. On est en train de négocier un mariage pour moi.

— Ici ?

— Oui.

— Vous n’avez pas perdu de temps, depuis votre arrivée à Pétersbourg.

— Allons, au revoir… Ah ! oui ! J’allais l’oublier ! Dites à votre sœur, Rodion Romanovitch, que Marfa Pétrovna lui a légué trois mille roubles. C’est l’exacte vérité. Marfa Pétrovna a fait ses dispositions testamentaires en ma présence huit jours avant sa mort. D’ici à deux ou trois semaines, Avdotia Romanovna pourra entrer en possession de ce legs.

— Vous dites vrai ?

— Oui. Dites-le-lui. Allons, votre serviteur. J’habite à une très-petite distance de chez vous.

En sortant, Svidrigaïloff se croisa sur le seuil avec Razoumikhine.

II

Il était près de huit heures ; les deux jeunes gens partirent aussitôt pour la maison Bakaléieff, voulant y arriver avant Loujine.

— Eh bien, qui est-ce donc qui sortait de chez toi quand j’y suis entré ? demanda Razoumikhine dès qu’ils se trouvèrent dans la rue.

— C’était Svidrigaïloff, ce même propriétaire chez qui ma sœur a été institutrice, et dont elle a dû quitter la maison, parce qu’il lui faisait la cour ; Marfa Pétrovna, la femme de ce monsieur, l’a mise à la porte. Plus tard, cette Marfa