Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/171

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épouvanté même, en apprenant qu’il peut exister de ces femmes méchantes capables de dire de telles sottises aux jeunes garçons et de les pincer aussi cruellement et sans motif devant tout le monde.

Mon visage devait exprimer ma détresse, car l’espiègle me riait au nez comme une folle, tout en continuant de pincer et de meurtrir mes pauvres doigts. Elle était enchantée d’avoir réussi à mystifier et à rendre confus un malheureux garçon comme moi. Ma position était lamentable : d’abord je me sentais pris de confusion, car tout le monde s’était tourné de notre côté, les uns jetant un œil interrogateur, les autres riant et devinant bien que la belle jeune femme avait fait quelque étourderie ; de plus, j’avais une violente envie de crier, car, me voyant rester sans voix, elle me serrait les doigts avec d’autant