Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/185

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mais je sais qu’elle m’éloignait à tout instant sous différents prétextes : tantôt elle me priait de lui cueillir une fleur, tantôt de voir quel était le cavalier qui galopait dans l’allée voisine. Dès que j’étais à quelques pas, elle portait encore son mouchoir à ses yeux pour essuyer de nouveaux pleurs dont la source rebelle ne voulait pas tarir. Devant cette persistance à me renvoyer, je compris enfin que je la gênais ; elle-même voyait que j’avais remarqué son état, mais elle ne pouvait pas se contenir, ce qui me désespérait davantage. J’étais furieux contre moi-même, presque au désespoir, maudissant ma gaucherie et mon ignorance. Mais comment la quitter sans lui laisser voir que j’avais remarqué son chagrin ? Je continuais donc à marcher à ses côtés, tristement surpris, épouvanté et ne trouvant