Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/198

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servant de chaque jour ? demanda M. M*** en ricanant et en braquant sur moi son lorgnon.

— Son page ! m’écriai-je, exaspéré par la vue de ce lorgnon et par cet air moqueur. Et, lui riant au nez, je sautai, d’un bond, trois marches de la terrasse.

— Allons ! bon voyage ! marmotta-t-il en s’éloignant.

Dès que madame M*** m’avait désigné à son mari, je m’étais — est-il besoin de le dire ? — approché d’elle, comme si elle m’eût appelé déjà depuis une heure et comme si j’avais été régulièrement pendant tout le mois son cavalier dans ses promenades matinales. Mais ce que je ne pouvais comprendre, c’était la cause de son trouble, de sa confusion. Pourquoi s’était-elle décidée à faire ce petit mensonge ? Pourquoi n’avait-elle pas dit,